"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 9 septembre 2011

L'homme nouveau : sans sexe, ni racines. Ou l'école à l'œuvre


Le candidat Sarkozy nous avait promis qu'avec lui comme Président c'en serait terminé de la repentance. Il nous avait également promis que c'en serait fini du politiquement correct.
On peut certes imaginer que ce double combat représentait un enjeu difficile, mais que sa nécessité allait mobiliser les énergies. Or que constate-t-on? Non seulement rien n'a changé, mais on s'attelle au contraire à faire en sorte que le futur adulte arrive dans le monde en ne sachant plus qui il est. Ou plutôt qu'il est un citoyen du monde asexué ou au sexe incertain. Et pour cela quoi de mieux que l'école?
Cette dernière, outre l'acquisition d'un certain nombre de connaissances, dont certaines jugées fondamentales, mais on voit le résultat, devrait permettre à l'individu de se déterminer, de se définir lui-même, de se forger une identité. Mais le désir sans doute de rentrées paisibles ou relativement paisibles alors que les syndicats ne cessent de pleurer sur un manque de moyens chronique et allant en s'aggravant, plutôt que de s'interroger sur la répartition et l'utilisation de moyens qui si on juge du volume de personnel de l'éducation national et de l'argent injecté chaque année dans l'éducation ceci en comparaison avec nos voisins devraient amplement suffire, a favorisé cette abdication face à ces mêmes syndicats de la part du gouvernement. On vous enlève des effectifs et en compensation, vous pourrez continuer à pourrir le cerveau de notre jeunesse. De toute façon à quoi cela sert-il dans une société où l'idéal commun est de se faire suffisamment de fric pour mieux, à prendre au sens quantitatif évidemment, consommer, dans une société où le désir de posséder est devenu le droit de consommer davantage et encore davantage? A pas grand-chose. L'idéal serait même d'aboutir à un enseignement à objectif fonctionnaliste où chacun n'aurait à connaitre finalement de ce qui lui serait nécessaire pour trouver sa place dans un système productivo-consumériste. Alors la culture générale, vous pensez! Et la citoyenneté et la connaissance de soi, encore plus! Tout ça n'a plus aucune importance et pourrait même avoir des inconvénients. En plus de cela il faut prendre en compte les modifications démographiques du pays, ne pas oublier que les "divers" deviennent de plus en plus nombreux et qu'il serait malséant de vouloir leur faire connaitre, adopter une culture pluriséculaire.
Donc apprenons à devenir personne.
 
Pour devenir personne, les choses ne sont pas simples. C'est effectivement un travail de longue haleine qui peut même s'étendre sur une, deux ou trois générations. Un des premiers moyens est le dégout de soi. On voit là le rôle primordial de la repentance. Car apprendre qu'on est l'héritier de salauds qui ont colonisé, qui ont pratiqué l'esclavage, qui ont déporté des juifs n'est quand même pas vraiment sympathique, surtout quand on l'entend rabâché à longueur de temps et que rien ne vient relativiser cela. La repentance bien ancrée dans une partie importante de la population permet aussi de marginaliser, de réduire au silence les horribles salauds qui n'auraient pas intégré ce qui précède. Ceux-ci sont vite réduits au silence si l'envie leur prenait de s'exprimer, ce qu'ils osent de moins en moins, grâce à des invectives que ceux qui les prononcent souhaiteraient sans nul doute létales. Ainsi si on ne s'inscrit pas dans ce processus de repentance on est votre qualifié de réac, de facho, de pétainiste, de raciste. Inutile de continuer. La repentance a donc intégré les registres de la bienpensance, y tient même une place essentielle.
Mais on se rend bien compte qu'il existe quand même des résistances à ce mouvement inéluctable (du moins c'est ce qu'ils voudraient) de l'histoire. Même si quand même quelques digues qu'on croyait solides cèdent. Regardez les résultats en la matière de ce gouvernement élu en partie sur justement sa résistance au phénomène. Il convient donc de s'armer de patience en laissant les générations anciennes s'éteindre tout en préparant les nouvelles à cet ordre nouveau, l'ordre du néant. Et c'est là qu'intervient l'école et notamment des disciplines comme l'histoire.
L'histoire enseignée à l'école a un potentiel de transmission idéologique assez impressionnant. C'est d'ailleurs ce potentiel qui fut employé, ça commence à faire longtemps maintenant, pour transformer les enfants des immigrés polonais, italiens, espagnols, portugais, et même arabes (le même pour ceux qui penseraient cela impossible ou criminel), en petits français qui très vite ne se poseraient plus de question métaphysique sur leurs origines ou leur identité. Donc un des moyens, et peut-être le plus puissant pour assimiler les enfants étrangers ou d'origine étrangère. C'est l'école que j'ai connue il y a un demi-siècle avec, je me rappelle ces grands panneaux cartonnés qu'on affichait au tableau et qui représentaient Clovis, Louis XIV ou Napoléon et d'autres s'agissant d'hommes célèbres et des scènes diverses mais ramenant un certain patriotisme devenu bien désuet, même insultant. Des méthodes fascistes certainement, mais dont on se remet fort bien et qui n'empêchent surtout pas d'avoir par la suite un esprit critique et même de faire de la vraie histoire.
Il suffisait donc de prendre conscience de ce potentiel idéologique et de le retourner, de faire de cette matière un outil combattant tout ce qu'elle avait soutenu jusque là.
Pour cela il suffit de mettre en œuvre des recettes simples : insister sur les zones dites sombres de notre histoire et retirer du programme les éléments-clés donnant une cohérence à un récit national. Aussi désormais insiste-t-on dans les programmes sur les traites négrières (mais évidemment on se focalisera sur celle atlantique), ou sur Vichy et la collaboration et autres joyeusetés de ce genre. Par contre Clovis (imaginez il a imposé la chrétienté à ce qui allait devenir la France), Charles Martel (devinez pourquoi), ou Saint-Louis sont sortis des programmes. Louis XIV pourra être éventuellement étudié, mais c'est en fin de programme dans la thématique consacrée à l'absolutisme, et Napoléon ne sera considéré que sous son aspect de législateur avec le code Napoléon qui deviendra le code civil. Exit donc l'Empire et les conquêtes napoléoniennes. Voilà donc une histoire à la fois culpabilisante et privant les écoliers de leurs racines. Cependant dans un souci d'intégration, car ce sont les Français dits de souche qui doivent aller vers les enfants d'immigrés, on étudiera une civilisation orientale (Chine ou Inde) en 6ème et une civilisation africaine en 5ème.
Et voilà comment passez d'une discipline au service de la nations ou de l'idée nationale à une discipline interdisant le lien national. On remerciera les syndicats de gauche et autre ennemis intérieurs de la France sans oublier ceux, qui bien que tenant des discours inverses, les laissent tranquillement faire.
 
Mais bien évidemment tout cela ne suffit pas à déconstruire les individus, du moins les plus jeunes. Après les avoir privés de leurs racines, il convient maintenant de les priver de leur sexe ou au moins de faire naitre en eux une incertitude sur leur genre sexuel. Ce qui est somme toute sympathique et certainement sans conséquences sur des adolescents, n'est-ce pas? Alors ce coup-ci, ce n'est plus l'anti-France qui est à l'œuvre, mais sans doute des lobbies certainement dans la même mouvance tout de même tendant à vouloir normaliser leurs pratiques sexuelles, ou plutôt de ramener l'hétérosexualité à un choix possible mais certainement pas dominant. Ou alors plus simplement est-ce un moyen de résoudre définitivement le problème de la parité, car si personne n'est ni homme ni femme, ou ne l'est que de façon conjoncturel, le problème tombe de lui-même. On nous a bien répété à l'envi depuis pas mal d'années que les races biologiques n'existaient pas et que donc le racisme était bien entendu une aberration de la pensée puisque fondé sur absolument rien de scientifique. Sauf que là c'est exactement l'inverse : la donnée objective scientifique est mise à mal par des représentations naturellement subjectives. Bon faudrait quand même choisir : on s'appuie sur les sciences dures pour démontrer l'imbécillité de certains systèmes de pensée, ou on les relativise pour faire admettre d'autres systèmes de pensée. Faut choisir, faut être cohérent.
Car désormais en SVT, contre toute attente on a introduit des notions relevant des sciences humaines ou sciences molles. Ce qui ne fait pas forcément bon ménage. Car je pense qu'il existe tout de même des données objectives pour définir scientifiquement un individu comme étant un homme ou une femme. Ça c'est la science dure. Mais son enseignement, peut-être une manière camouflée de gonfler les heures de philosophie peut-être, nous dit que les choses ne peuvent être vues juste à l'aune d'une observation objective, et que même si vous avez un truc qui pend entre les jambes ça ne fait pas de vous un homme. Car ça dépend comment vous le sentez et comment la société le ressent. Enfin ça c'est parait-il la théorie du gender qui nous vient directement des Etats-Unis, qui n'a évidemment aucun fondement scientifique et qui peut-être considérée éventuellement comme une hypothèse philosophique ou sociologique. Voilà donc ce qu'on peut lire par exemple chez Hachette: "Seul le sexe biologique nous identifie mâle ou femelle, mais ce n'est pas pour autant que nous pouvons nous qualifier de masculin ou féminin" ou encore chez Bordas : "L'identité sexuelle est le fait de se sentir totalement homme ou femme. Cette identité dépend d'une part du genre conféré à la naissance, d'autre part du conditionnement social". Tout ça ça constitue des hypothèses, éventuellement des thèses de discussion, peut-être en cours de philo, mais certainement pas en cours de SVT. Car par amalgame on donne à des théories philosophiques un fondement scientifique. Ce qui décribilise au passage la science.
 
Voilà donc l'école de ce début de XXIème siècle, une école qui n'a plus vocation à aider l'individu à se construire, mais qui tend à le priver de son identité à la fois socialement et biologiquement. Un individu venu de nulle part et incapable même de trouver sa place dans le processus de reproduction de son espèce animale. Un bon petit robot dont les envies, les goûts, les objectifs seront centrés sur la consommation. Admirable synthèse d'une gauche qui piétine l'idée nationale et autres valeurs jugées ringardes et d'un capitalisme optimisé.

2 commentaires:

  1. "Gender", la nouvelle trouvaille qui date un peu et viendrait du combat féministe des années 70 pour saper le dominant, donc l'identité masculine
    je tiens ça du site Atlantico où un journaliste s'énerve beaucoup mais explique moins bien que vous

    hors donc nous sommes en phase de transition où une génération va encore s'évertuer à faire correspondre le genre avec l'identité selon la bonne méthode: image du père, de la mère et aider l'adolescence quoi qu'il arrive
    mais cher Expat, la mère, le père, la famille sont autant de concepts de plus en plus flous
    on a pas su aider les enfants du divorce mais on chante l'hymne à la joie: j'ai deux pères ou deux méres, oui et c'est chouette

    l'histoire ne sera plus notre histoire

    la repentance par ailleurs nous permettra de ne pas assumer le passé et de nous éteindre en nous vautrant dans le sirop

    les dinosaures on eut du bol avec la météorite

    ne pas assumer croyez moi est presque un diagnostic psy

    une vie de citoyen est de sans arrêt s'ancrer sur ses apprentissages pour les compléter, les améliorer les enrichir, grandir sans cesse

    j'ai lu des montagnes de livres depuis les rouge et or de mon enfance

    une grande réussite, ma fille n'a pas suivi et l'exigence de ses profs fut timide

    j'ai d'immenses lacunes, je les connais , nos enfant ne s' apercevrons pas des leurs, voilà qui est dramatique

    des zombies que les neuro sciences ou la génetique vont convaincre que l'influence du groupe, nada, si on est violent, nul, cancre, criminel c'est qu'on est dessiné comme ça

    NS s'est laissé séduire par l'expérience canadienne: repérer les graines de voyous dés la maternelle

    c'est en cela qu'il est trés dangereux et il rêve de citadelles pour éliminer la lie irrécupérable
    L'Amérique sait être radicale ou plutôt apprendre à l'être à nos élites

    mais il n'est pas tout seul

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  2. Effectivement le "gender" ça ressemble au deuxième sexe de Simone de Beauvoir.
    Sans doute les familles décomposées et recomposées à souhait constituent-elles un obstacle à la définition de repères quant au rôles au sein de la famille. Mais à mon avis sans que ça perturbe, ou de moins ça ne devrait pas le faire, une image de de sexualité traditionnelle et majoritaire car avant tout biologique. c'est quand même la reproduction de l'espèce qui est touchée ici et qui nous ramène à notre animalité.
    Qu'il y ait d'autres pratiques sexuelles, pourquoi pas ? Qu'elles soient tolérées, tant mieux. Mais de là à nous faire croire que la norme, parce que l'hétérosexualité reste quand même la norme, serait un choix parmi d'autres il y a une marge. Par ailleurs une sexualité différente n'est pas censée modifier le sexe, même social, de ses pratiquants. je n'ai jamais confondu un homosexuel avec une femme et je ne risque pas de me tromper, ni à faire comme si à l'ultime instant. Ce qui fait en somme que cette théorie fumeuse ne s'appliquerait qu'à une portion extrêmement minime de la population. Je pense évidemment aux transsexuels.

    S'agissant de l'histoire et de la culture en général c'est une catastrophe. Moi non plus je n'ai pas réussi à transmettre mon amour de la lecture à ma fille.
    Globalement quand j'étais en France j'étais très surpris par le manque de culture générale des jeunes générations. Même quand j'ai repris des études en fac il y a une 20 aine d'année ça me surprenait de la part des étudiants qui n'avaient que 10 ou 15 ans de moins que moi. Collège unique, changement de pédagogie ?
    Par ailleurs quand nos politiques s'éloignent aussi de l'histoire de notre pays que demandr au peuple. On a par exemple complètement loupé le bicentenaire de l'Empire ou de l'épopée napoléonienne. On a quand même envoyé le Charles-de-Gaulle commémorer Trafalgar, mais pour commémorer Austerlitz en 2005 personne du gouvernement même pas le premier minsitre de l'époque fin connaisseur de Napoléon ou du moins qui gagne du pognon en écrivant sur lui. Et pour cause un abruti venait de déclarer que Napoléon était un salaud d'esclavagiste. Donc tout le monde a baissé la culotte une fois de plus. Et ça c'était un gouvernement de droite. Il n'y a a eu aucune exposition sur Napoléon et l'Empire depuis 1969 en France. Les Allemands en ont organisé une l'an dernier qui a connu un franc succès.
    Il faudra donc sans doute bientôt aller rechercher notre histoire à l'étranger ou chez quelques spécialistes dont les recherches paraitront ésotériques ou sans intérêt à la plupart.
    Par contre l'esclavage on y a droit plus que de raison mais seulement la traite atlantique, la traite arabe ou interne étant devenu un sujet tabou risquant de mener au bûcher celui qui s'en emparerait. Grenouilleau-Pétré en a fait l'amère expérience lui qu'on a voulu virer purement et simplement virer de l'éducation à cause de recherches dont on s'accorde ailleurs que chez les abrutis de militants du type Taubira ou Ribbes, celui qui a déclenché la polémique sur Napoléon, qu'elles sont d'une qualité exceptionnelle.
    Enfin bref, on nous fabrique une bande de décérébrés qui effectivement seront prêts à avaler n'importe quoi dès lors qu'on leur permettra de consommer. Et s'ils se rebellent ce sera également par rapport à ça, à la consommation.

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