"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 17 avril 2012

Peut-on voter Hollande? (2)


Le billet précédent s'est attaché à démontrer que le candidat socialiste à la présidentielle n'a jusqu'à aujourd'hui certainement pas fait les preuves qu'il avait la carrure pour exercer la plus haute fonction de l'Etat. Ceux qui n'en seraient pas convaincus pourront utilement se remémorer son long passage à la tête du PS où jamais il n'a pu réussir à s'affirmer comme chef. Homme de synthèse, de consensus, c'est peut-être une qualité, mais qui a ses limites en politique où à un moment il faut bien s'imposer. Ce qu'il n'a jamais fait. Aucun courant d'idées n'a jamais été associé à son nom, ce qui semble montrer qu'il n'en a guère mais est capable tel le coucou d'aller se servir chez les autres pour réaliser des synthèses improbables, celles qui sans heurter personne ne satisfont personne non plus et vouent la parti concerné au déclin. Les résultats nationaux obtenus sous Hollande par le PS sont la preuve de la déliquescence de ce parti dont on pensait même qu'il allait imploser. Et c'est aujourd'hui assez comique, dirons-nous, de voir celui qui n'a jamais pu porter son parti à la victoire, la revendiquer maintenant. Il y en a qui doivent pester, discrètement bien entendu, la discrétion n'étant pas le fruit d'une allégeance ni au personnage falot qui se voit déjà président, ni aux intérêts du parti et certainement pas ceux de la France. L'odeur de la soupe en est le véritable moteur.
Il faut croire que pendant ces années Hollande le seul ciment du PS était la manne financière qu'il pouvait mettre à la disposition de ceux qui pouvaient nourrir quelques ambitions nationales. Ceci expliquant sans doute pourquoi Ségolène Royal n'a jamais franchi le pas en créant son propre mouvement politique, notamment au moment où elle a été exclue par tricherie avérée du premier secrétariat du parti. Car chez ces gens-là, ne vous y tromper pas, il n'y a pas davantage de morale qu'ailleurs.
 
En effet, alors que le candidat Hollande se pare de vertu, annonce que les malversations ne seront pas tolérées, que les personnes condamnées pourront pointer au chômage politique et autres balivernes, on peut constater que la réalité a un tout autre visage. Déjà on remarquera que pendant son premier secrétariat, le vertueux Hollande n'a pas vu, ou n'a pas voulu voir, a même peut-être profité, pas lui sans doute mais le parti qu'il dirigeait, un certain nombre de pratiques illégales dans certaines fédérations. Il est donc soit incapable, soit complice. Mais par charité optons pour la première hypothèse. Mais quoiqu'il en soit aucune des deux ne devrait lui permettre d'envisager la magistrature suprême.
Par ailleurs, cet homme qui veut faire la chasse aux délinquants de son parti risque vite de se retrouver bien isolé. Je peux mettre à la disposition de qui me le demandera une liste de 41 élus du parti socialiste dont la grande majorité en fonction qui ont soit été condamnés par la justice, soit devraient voir leurs cas traiter dans les mois qui viennent. Parmi les plus emblématiques on trouvera Harlem Désir, numéro 2 du PS et député européen condamné en 1998 pour recel d'abus de bien sociaux à 18 mois de prison avec sursis et 30000 francs d'amende, Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, chef du groupe PS à l'Assemblée Nationale, possible prochain premier ministre, condamné en 1997 pour délit de favoritisme à 6 mois de prison et 30000 francs d'amende, ou Ségolène Royal, présidente de Région, candidate au perchoir, condamnée en 2008 pour licenciements abusifs et à payer des arriérés de salaire à ses anciennes attachées parlementaires. Je cite ceux-là parce qu'ils semblent ou peuvent avoir un rôle éminent dans la future configuration post-électorale. Mais le reste de la liste ne manque pas d'intérêt. Enfin tout ça pour dire que si vous espérez trouver un Etat irréprochable en votant Hollande, vous faites une grossière erreur. Les dénonciations de Woerth, toujours innocent, lui, ne peuvent pas couvrir éternellement les agissements délictueux de ceux qui prétendent nous diriger au nom de la vertu. Certes Hollande n'a jamais été condamné, mais il faut tout de même constater qu'une bonne partie des condamnations présentes et peut-être à venir, relèvent de faits qui se sont déroulés quand il était premier secrétaire…aveugle, naïf, impuissant?
 
Impuissant certainement. On se souvient du referendum sur le traité européen de 2005. Je me rappelle un Hollande pas peu fier d'annoncer que le PS était le premier parti français à appeler à voter pour le oui. Mais le triomphalisme fut de courte durée. Menée par Fabius, la rébellion allait vite s'amplifier et déchirer le parti. Or on était là sur un sujet de fond, sur un sujet essentiel où effectivement, aucune synthèse, exercice favori de Hollande, ne pouvait être réalisée. Mais que c'est-t-il passé au niveau du PS? Rien! Il y a bien eu des menaces d'exclusion, mais évidemment sans suite. Sur un sujet majeur, fondamental même, les socialistes étaient divisés, déchirés, mais le parti en tant qu'enveloppe, même vide idéologiquement parlant, a survécu. Sans aucune cohérence interne. Mais ainsi que dit plus haut, personne, pour des raisons financières, ne pouvait envisager une scission qui pourtant s'opéra à droite à l'issue du referendum sur Maastricht. Certains peuvent avoir le respect de leurs convictions, d'autres non. Hollande et Fabius font partie de la dernière catégorie, contrairement à un Mélenchon, par exemple, qui a su rompre avec un parti dans lequel il ne se retrouvait plus. Il dut bien se sentir seul, les Emmanuelli, Hamon, Montebourg partageant la même sensibilité s'en sont pour leur part bien gardés. Toujours l'odeur de la soupe. Quoiqu'il en soit on notera l'attitude particulièrement lamentable du premier secrétaire du PS en 2005, s'accommodant d'une situation intenable et dont les traces se retrouvent aujourd'hui au moment où ce parti envisage de diriger une France empêtrée dans une crise dont les évolutions de la construction européenne, et Maastricht en particulier, sont une des causes majeures. On se demande comment le PS avec ses alliés de la gauche radicale vont pouvoir œuvrer alors qu'au sein de la coalition on trouvera les acteurs et les soutiens de cette intégration européenne ratée pour l'instant, et ceux qui la refusent.
Ça promet, mais en reparlera de cela un peu plus tard.
 
A suivre…

2 commentaires:

  1. Nicolas Sarkosy prend l'Europe de face et veut la mettre au service des nations et des peuples
    au moins aura t il essayé
    Une certaine gauche Le père et sa fifille probablement, celle qui vient de déclarer qu'elle ne fera pas un deuxième mandat de secrétaire PS, veut conforter un machin fédéraliste sans politique, avec une montagne de décrets qui sape les traditions, us , coutumes, identités, qui régule...le calibre des olives dans le pot, ça va arriver
    Un monde de décérébrés qui va se faire dicter par l'outil, ça ressemble à du Chaplin
    Une autre gauche jette le manche aprés la cognée et fait la toupie

    je me demande pourquoi je m'acharne ainsi, aprés tout ce n'est qu'un alternance

    Justement un genre alternatif en désordre qui fait flipper,
    faut le faire quand même par deux fois choisir en primaire des ovni pareils, un coup la dulcinée, un coup son Don Quichotte, pour 2017 je veux le fils

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  2. Je vais aborder le problème de l'Europe dans le prochain billet. Mais c'est évidemment dans l'esprit de ce que vous écrivez.
    Des alternances comme ça il faut plus de 5 ans pour les rattraper,pour réparer les dégâts. On n'a pas encore réparé la retraite à 60 ans, ni les 35 heures.

    Evidemment on commence à s'américaniser. On va faire de la politique en famille désormais. le mari, la femme et pourquoi pas les gosses ensuite. Un Hollande/ Royal par décennie, ça vous tente?

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