"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 29 octobre 2012

Petit week-end politique


Ce week-end, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, c'était le congrès du PS qui se tenait à Toulouse. Petit congrès qui devait introniser une petit premier secrétaire et voire s'exprimer de vraiment petites idées.

Il n'y a pas grand-chose à en dire effectivement, du moins de substantiel.
Nous avons eu une définition de l'honnête homme se référant aux mânes des philosophes du 18ème siècle de la part de l'ex-patronne du PS qui a d'ailleurs du mal à ne plus se prendre pour la patronne (pardon pour l'insulte, Martine). C'est vrai que son successeur choisi d'un conjoint accord entre elle et la présidence laisse penser que le vide n'est pas comblé et que donc chacun peut se permettre dans cette boutique de se rêver un peu le chef et même de se comporter comme tel. Plus de guerre des chefs au PS car tout le monde l'est, sauf celui désigné si démocratiquement pour diriger le parti.
Donc Martine Aubry, ayant quelques difficultés à exprimer des qualités que posséderait Ayrault et dont l'énoncé ne ferait pas rire (volontaire, fonceur, opiniâtre, proactif, ferme, manager hors pair d'une équipe gouvernementale remarquable, éloquent….), s'est contenté de dire que c'était un homme honnête parce que…, parce que c'est un homme de gauche et un homme droit. Du coup on se dit qu'on a eu quand même de la chance de ne pas voir Aubry accéder à Matignon qui aurait d'emblée considéré une moitié au moins des Français comme des gens pas très honnêtes, car pas de gauche. Quant à la droiture, elle doit en avoir une singulière idée puisqu'elle a désigné pour lui succéder un homme jadis condamné par la justice pour abus de biens sociaux. L'autre possible successeur qu'elle préférait, parait-il, avait été condamné lui par deux fois pour les mêmes motifs. Un détail sans doute en socialie, enfin quand il s'agit de socialistes.

Désir qui me parait être un oxymore personnalisé, au vu de son charisme magnétique, a pour sa part prononcé un discours. Faute de pouvoir vanter les mérites du gouvernement en place, car même en cherchant bien, même en demandant aux premiers intéressés, donc les ministres, on n'avait rien pu trouver justifiant un discours allant dans ce sens, il dut une nouvelle fois user les vieilles ficelles qui permirent à la gauche de l'emporter aux dernières élections : faire de l'anti-sarkozysme. Ça fait 6 mois qu'il a quitté le bord, et même si le second tour des élections présidentielles devait se rejouer le week-end prochain avec pour résultat une probable victoire de l'ancien président, Désir faute de mieux nous rappelle les turpitudes du prédécesseur de Hollande. Enfin pas toutes. Car si le yacht de Bolloré peut toujours servir, comme le Fouquet's ou autres manifestations du rapport décomplexé de Sarkozy avec le monde de l'argent, Désir ne rappellera pas par exemple la loi TEPA dont la majorité du coût profita à ceux qui faisaient des heures sup et qui ont perdu entre 40 et 100 euros par mois du fait de son abrogation. Non, il vaut mieux rester dans l'anecdotique, dans ce qui n'a, en fait, aucune incidence politique, l'antipathie vis-à-vis du comportement privé d'un individu étant à décorréler évidemment de son action.

En fait pendant son congrès on a rempli le temps comme on a pu. On a soutenu le gouvernement, c'est la moindre des choses, on a écouté un premier ministre qui n'a rien dit d'intéressant, et divers intervenants sans grand intérêt non plus. Le congrès était programmé, il fallait le faire. Et puis il fallait bien introniser celui qui par sa personnalité est à l'image de ce congrès. Du terne. Auquel on ajoutera du morose, car même après avoir gagné tous les pouvoirs, exécutif, législatif, judicaire, médiatique (bien que de ce côté-là, ça commence à partir en jus de boudin), on ne semble pas très enthousiaste au PS. Le congrès de Valence en 81 avait une autre tête quand même. La récente victoire laissait espérer de "grandes" choses, même s'il n'en fut rien finalement. Mais là, moins de 6 mois après le rassemblement de la Bastille avec tous ces drapeaux venus d'ailleurs flottant dans l'air parisien et semblant manifester le passage de la nuit à la lumière, on a vraiment l'impression d'une vraie nostalgie de l'opposition. Faut dire qu'il n'aura pas fallu beaucoup de temps à ce gouvernement pour démontrer son incompétence et une incohérence manifeste due à un duo à la tête de l'exécutif qui n'a pas compris qu'il ne dirigeait plus, l'un le PS, l'autre, le groupe parlementaire PS à l'Assemblée, endroits privilégiés pour les discussions stériles et sans fin et l'absence de prise de décision. Eh, non, on ne dirige pas un pays par le compromis et la synthèse!
Effectivement le parti va mal. La preuve en est que celui qui en est devenu la vedette est celui qui était complètement dans les choux au moment des primaires. Je veux parler de Valls dont le seul mérite est de suivre à la lettre la fiche de consignes que lui a donné Guéant le jour de la passation de pouvoir et de tenter de singer le Sarkozy, ministre de l'intérieur. C'est lui la vedette, c'est lui qu'on plébiscite. C'est un signe.

 
Du côté de la droite, enfin de l'UMP, on fourbit ses armes en vu du congrès qui désignera le président de la formation qui sera majoritaire à l'Assemblée nationale en 2017. Après un match nul, dans tous les sens du terme, parait-il (pas vu!) entre les deux prétendants à la succession de celui dont ils se réclament mais dont ils voudraient bien certainement évacuer le spectre, l'unanimité semble être revenue de mise pour critiquer le gouvernement. Copé qui parait plus audacieux, en fait les militants choisiront entre deux personnalités et non deux visions, va plus loin que Fillon et nous promet une manifestation d'ampleur s'il est élu. Le truc que la droite ne fait pas souvent, mais bien quand elle le fait. La dernière fois c'était en 1984 pour défendre l'école privée. La fois précédente, c'était en mai 68 pour signifier la fin de la chienlit. Donc 2012 sera peut-être la nouvelle grande manif de droite contre les mesures sociétales que sont le mariage homo et l'homoparentalité, ainsi que le vote des étrangers, bien qu'il parait désormais évident que le gouvernement y ait renoncé. Pourquoi pas!
Reste cependant que ce genre de manifestation parait incongru à la gauche qui doit se dire que seules les forces de progrès ont droit de battre la semelle sur le pavé tandis que les forces de la réaction sont sommées de se limiter à l'espace qu'on veut bien leur laisser pour se manifester, sans doute le Figaro. Les réactions à la promesse de Copé sont effectivement unanimes à gauche, au point que si on le les connaissait pas, eux qui sont si sûrs d'eux, on croirait qu'ils craignent de voir déferler des hordes de réactionnaires dans les rues de Paris.
Quelques réactions:
Désir, the boss : "La soif de revanche de la droite ne connaît aucune limite et l'appel à la rue du principal dirigeant de l'opposition relève d'une surenchère dangereuse, irresponsable et indigne d'un républicain". "il (Copé) formule des propositions de plus en plus radicales, directement inspirées de l'agressivité politique de l'extrême droite".
Cahuzac, l'affameur : "Jean-François Copé en appelle au désordre…"
Moscivici, fils de son père : "Je ne pense pas que quand on est le chef d'un grand parti qui a été au pouvoir et qui aspire à le redevenir, on appelle à la rue, on développe des arguments…"
Cambadélis, ex-futur boss : "on a quand même l'impression que la droite emploie des mots de guerre civile"
Heureusement que la gauche, elle, ne manifeste jamais, surtout quand la droite est au pouvoir. Ce qui lui permet de dénier en toute honnêteté à la droite le droit de manifester.
Mais Valls sera là pour veiller au grain et réprimer si nécessaire avec fermeté le danger que pourrait faire courir à la République et à la démocratie cette manifestation.

Un grand week-end!

4 commentaires:

  1. Cambadelis reste avec son livre sur l'estomac, il y avait mis des idées neuves, va devoir les infuser
    il déclare un bienfait si le nouveau centre se rallie au PS et déplore que le congrés n'ait pas convié JLM
    Copé devrait réfléchir avant mot d'ordre, qu'on s'en tienne aux lois sociétales, je crois, il savait faire un budget, ce n'est pas un économiste

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    1. Sur ce coup-là il joue à quitte ou double le Copé. Bien sûr il faut qu'il reste sur le sociétal.
      Il aurait quand même fallu être maso pour inviter Mélenchon et se faire insulter en tribune. Cambadélis est sans doute aigri, d'où son regret.

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  2. Salut expat
    Une vidéo très spéciale qui ne va pas te donner envie d'adhérer :-)
    http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4e7343f894a6f677b10006b4/508bfead9473991c1f0011c8/9b218a8193bf4b7d910b68c608d15223?wmode=transparent&autoplay=1

    Le ps a donc changé de nom :-),depuis le temps qu'ils en parlaient...

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    1. Dély avait raison, la peste brune est de retour! Excellent!

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