"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 28 septembre 2012

La révélation


"Le racisme anti-blancs existe. Je l'ai rencontré!". Voilà le message adressé par JF Copé à une France médusée, aussi incrédule que si on lui révélait que pendant des siècles on lui avait menti et que c'est bien le soleil qui tourne autour de la terre et pas l'inverse. Du moins certaines réactions suite à la révélation de Copé semblent le suggérer. Et voilà donc Copé, à moins de jouer les Copernic et de se rétracter, risquant de finir comme Giordano Bruno, sur le bûcher, celui-là heureusement virtuel, de la bien-pensance qui irradie harmonieusement toutes les composantes politiques de ce pays, même la sienne, sauf cet horrible front national. Le procès dirigé contre lui n'en sera d'ailleurs grâce à cette dernière donnée que plus facile à instruire.

Il faut dire que si la révélation de Copé trouvait empiriquement quelques justifications, tout un système pourrait s'ébranler. C'en serait fini de la victimisation des mêmes populations, celles composées des descendants de ceux que nos ancêtres, supposément, car à ma connaissance les miens n'ont jamais participé à ce genre d'activités, mais juste parce qu'ils en avaient d'autres, ont maltraité à travers les siècles, les colonisant, les réduisant à l'esclavage et tout les tutti quanti qui nous valent cette dette éternelle face à de non moins éternels bénéficiaires, mais néanmoins victimes. Car sous les apparences d'une repentance hypocrite, il parait que nous continuons à les maltraiter.
Donc imaginez, si il était prouvé qu'ils ne sont pas foncièrement meilleurs que nous et que quand les circonstances leur sont favorables certains d'entre eux n'hésitent pas non plus à malmener les blancs, juste parce qu'ils sont blancs, c'est toute une idéologie qui en viendrait à s'effondrer dont les premières victimes visibles seraient sans doute ces multiples associations par nous subventionnées dont on ne souvient guère qu'elles aient trainé devant un tribunal un supposé raciste anti-blanc ou même dénoncé certaines tendances à cette perversion. Donc associations coupables au mieux de négligence au pire de complicité par le seul fait de fermer les yeux sur certains comportements. Et bien évidemment, d'une façon plus diffuse, c'est toute la bien-pensance qui se trouverait atteinte.

Mais rassurons-nous. Comme dit plus haut celle-ci est assez largement diffusée au sein de nos élites politiques, en particulier, et soutenue par les médias pour que l'affaire puisse être retournée contre celui qui a balancé un pavé dans la marre. Reste que les nombreux commentaires sous les articles ou éditoriaux de ceux qui tendent soit à réfuter, soit à minimiser (voir l'édito de Joffrin), le phénomène dénoncé par Copé, semblent indiquer que le peuple, ou le populo, selon la capacité que vous lui accorderez à percevoir objectivement les choses, semble assez d'accord avec cette existence d'un racisme anti-blanc et se montre satisfait qu'un dirigeant politique l'exprime. D'ailleurs peut-être un jour prendra-t-on conscience, mais je ne doute pas que ce soit déjà fait et même ça en arrange certains, que les succès du front national, en termes de suffrages recueillis bien plus que de représentation, et c'est pour cela qu'on peu laisser faire les choses, doivent beaucoup à cette tendance de ce parti de dire certaines évidences jugées taboues par les autres. Sarkozy l'avait bien compris en 2007 et avait siphonné le FN par son discours, chose qu'il n'a pu faire en 2012, puisqu'entre deux discours il ne s'était pas passé grand-chose finalement. Du coup on peut même se demander si Copé pourra profiter de la découverte dont il nous a fait part.
En tout cas, ça inquiète toujours quand ça ne vient pas du front national, ce genre de truc. A l'UMP, certains approuvent. Mais d'autres baissent la tête ou encore reprochent à Copé de "copier les extrémistes". Au PS, le chef du gouvernement dit que ça peut exister (vous voyez la nuance, j'espère avec "ça existe"), mais d'autres comme Rebsamen parlent de dérapage. De fait on ne sait pas généralement sur quel pied danser car après avoir laissé tomber le peuple, ou du moins avoir pris son ressenti pour des élucubrations, on comprend qu'il va falloir de nouveau prendre en compte ce qu'il pense. Finalement davantage que la droite, c'est peut-être ce peuple, le truc qu'on appelle les classes populaires dont on ne sait guère de quoi elles sont constituées, c'est peut-être lui qui devient de plus en plus décomplexé et que les oukases imposés par la bien-pensance atteignent de moins en moins. Même que, parait-il il ne trouve plus génial le vote des étrangers aux élections locales. Certains appellent ça la lepénisation de la société. D'autres diront simplement que les inhibitions se diluent dans la réalité. Et que ceux qui sauront prendre en compte ces réalités emporteront la mise. D'où peut-être l'intérêt de ne pas laisser au FN le monopole de la parole sur certains sujets. On a pu constater d'ailleurs que ce parti n'aime pas beaucoup qu'on vienne le lui disputer. A gauche, Valls l'a bien compris qui met ses pas dans ceux d'un ancien ministre de l'intérieur qui a su se servir de son ministère pour accéder à l'Elysée. Je ne sais pas si Copé est plus intelligent que Fillon, mais il est sans doute plus opportuniste.

En fait ce qui est intéressant dans cette affaire ce sont les réactions. Car il n'est guère possible de nier que les blancs puissent être aussi victimes de racisme, formulation que je préfère à celle de racisme anti-blancs. Le nier, en effet serait supposer que seuls les blancs sont capables de racisme, ce qui serait attribuer à une population d'une couleur déterminée une caractéristique qui n'appartient qu'à elle, ce qui correspond tout à fait à la définition du racisme. La négation du fait que les blancs peuvent être victimes de racisme à l'instar des autres populations de couleurs différentes constitue donc un acte de racisme anti-blanc.
Reste que certains n'hésitent pas à le faire puisque leur gagne-pain est de dénoncer un racisme unilatéral. C'est d'ailleurs pour cela qu'elles sont autant discréditées dans le peuple.
D'autres comme Joffrin tendent à minimiser le phénomène en disant que ce sont évidemment les autres, les non-blancs, qui souffrent le plus de racisme en France, quitte à user d'argument douteux comme affirmer que les lieux de culte musulmans et juifs sont bien davantage profanés que les lieux de culte chrétiens (d'ailleurs il associe curieusement les cultes à des couleurs de peau). Ceci est évidemment faux, largement faux. Le problème réside juste dans la médiatisation de ces profanations ainsi que le pointait un rapport parlementaire de 2008. Ce que Joffrin et tous ceux qui estiment ce phénomène marginal, même s'il ne s'agit que d'une perception due aux médias, ne veulent surtout pas admettre c'est que le racisme en tant que sentiment est à décorréler des opportunités de le manifester. Donc, et ce peut être qu'une hypothèse car je suis bien incapable de dire si les blancs sont plus ou moins victimes d'actes racistes que les autres, ce qui est d'autant plus difficile à déterminer qu'on n'admet pas cette catégorie et qu'il existe un biais du fait des médias, même si les actes racistes touchent davantage les non-blancs, ça ne signifie en aucune façon que les blancs sont davantage racistes en proportion que les autres.

Copé, sans doute involontairement, a mis un sujet sur la table qui mériterait qu'on l'étudie de façon objective, car il y va aussi de ce qu'on appelle une cohésion nationale, même si cette dernière est bien entamée. Evidemment ce ne sera pas le cas. D'ailleurs ceux qui s'y risqueraient ne manqueraient pas de s'attirer les foudres de ceux qui au nom du vivre-ensemble, notion bien préférable pour eux à celle de cohésion nationale, prétendront que c'est encore une tentative de stigmatisation de la diversité et faire le jeu du FN, alors que leur part de responsabilité dans l'émergence de ce parti et sa prospérité c'est bien eux.

mardi 25 septembre 2012

Révolution linguistique


Voilà une des conséquences de la prochainement légalisée homoparentalité et à laquelle nous n'avions guère pensé, trop occupés soit à défendre cette future loi en parfaite adéquation avec l'avenir radieux qu'on nous promet, celui de l'indifférenciation métissée si possible car ça demande moins d'efforts d'imagination, soit à s'échiner à rappeler qu'il y a peut-être des limites à vouloir forcer les lois de la nature et à mettre en garde quant aux conséquences possibles pour les enfants. Mais comme une promesse est une promesse, nonobstant celles qui ne seront pas tenues, et comme celle-ci ne coûte pas un rond ou presque elle le sera, le débat n'aura pas lieu, le principe de précaution qu'on accorde au maïs ne bénéficiera pas aux enfants, et la loi sera votée dans une belle unanimité par les porteurs du progrès. Inutile donc de parler davantage de l'homoparentalité sur le fond et consacrons-nous plutôt à ses effets collatéraux. Lesquels ne sont pas neutres.
Et donc parmi ces effets, nous allons trouver une modification linguistique importante puisqu'elle devrait remettre en question cette notion plurimillénaire de père et de mère. C'est du moins ce que j'ai compris en lisant ou en entendant que les livrets de famille allaient être modifiés pour prendre en compte cette fabuleuse avancée de l'humanité qui permettra à un enfant d'avoir deux parents du même sexe. La science ne l'a pas fait, mais la loi le fera. Se vengeant en cela de la nature, voire du Créateur, qui n'a pas voulu accorder à l'Homme, sauf cas exceptionnels, ce privilège qu'est l'hermaphrodisme dont bénéficient pourtant l'escargot et le ver de terre. Que ce monde est injuste!

Les livrets de famille devraient donc suite à cette loi, enfin, et je vais y revenir sur cet enfin, voir supprimer les rubriques de père et de mère qui seraient remplacées par celles de "parent 1" et "parent 2". Je ne comprends pas d'ailleurs qu'on n'aille pas plus loin puisque les combats menés actuellement pour donner des droits à ceux que pour l'instant on appelle beaux-pères ou parâtres, belles mères ou marâtres dans les familles recomposées, devraient inciter à compléter les livrets pour des mesures d'économies administratives, en prévoyant au moins un "parent 3" et un "parent 4". J'espère toutefois et ça ne cadre pas pourtant avec les économies appelées de mes vœux juste au-dessus, que les livrets anciens seront rappelés en mairie pour un échange standard. Je ne voudrais pas en effet que mes enfants et moi passions pour des survivances de l'ancienne époque, soyons un jour considérés comme des gens du passé et subissions une stigmatisation de la part de ceux qui, pourtant sans efforts, seraient entrés de plain pied et à leur insu dans un nouveau monde nécessairement meilleur. Nous aussi nous voulons notre part de progrès et je revendique le droit de passer du statut de père à celui de "parent 2", ma galanterie, mais n'est-ce pas là aussi une survivance d'une époque qu'on souhaiterait définitivement révolue, allant jusqu'à offrir à mon épouse le rang de "parent 1". Je reviendrai aussi sur cette numérotation des parents, mais peut-on faire autrement, qui laisse trainer derrière elle un vieux relent nauséabond de classement hiérarchique.

Mais en attendant et afin de ne pas oublier, je reviens tout de suite sur le "enfin" se rapportant à l'élimination des rubriques mentionnant un père et une mère sur les livrets de famille. Il était temps en effet. Depuis que les théories du genre ont cessé de l'être puisque désormais les hypothèses sont devenues tellement certaines qu'elles sont enseignées au lycée en biologie (une incertitude liée à une toujours possible réfutation les aurait autrement propulsés dans les enseignements philosophiques), il est évident que les notions de père et de mère ne tiennent plus guère la route. Car contrairement aux apparences, l'officier d'état-civil qui marie un couple, ce qu'on appelait auparavant à cette époque archaïque où prédominaient encore les sens, et notamment la simple vue, un homme et une femme ne sait pas qui en fait devant qui ou quoi il officie. Est-ce un homme qui épouse une femme ou une femme qui épouse un homme? Ou encore deux femmes qui se jurent fidélité, ou bien deux hommes? Et est-ce que ces réalités impalpables mais pourtant présentes ne peuvent pas changer? Comme cette forme d'hermaphrodisme que l'on nomme successif ou séquentiel (à la différence de l'escargot, le veinard, qui présente un caractère hermaphrodite simultané).
Donc de fait le mariage homosexuel existait sans doute déjà sans que nous le sachions, et peut-être même à l'insu des gens qui se mariaient et se pensaient hommes ou femmes, sans pourtant percevoir l'inanité de ces notions fondées sur un ordre naturel bien trop simple, simpliste, pour qu'on puisse s'y référer. Le mariage n'est en fait qu'une affaire entre individus majeurs et consentant, pour le moment car on n'arrête pas le progrès, dont la réalité de ce qui se trouve entre les jambes n'a qu'une importance vraiment mineure quant à la détermination du sexe, enfin du genre. Et donc devant tant de complexité comment la loi pourrait-elle déterminer qui est père et qui est mère dans un couple ayant des enfants? L'indifférenciation donc s'impose et des pères et des mères, faisons aussi des parents 1 et 2.

Et puis maintenant que l'homoparentalité va être enfin légale, tout ça se complète merveilleusement. Les enfants auront des parents et c'est tout. Ceux qui, de façon archaïque, imaginaient le problème d'un enfant à qui on demanderait pas exemple la profession de son père et de sa mère n'aura plus de problème. "Quelle est la profession de ton parent n°1? Et n°2? Instituteur et infirmier. Ou institutrice et policière." Je sens que là vous flairez un problème, comme moi je le fais en écrivant ces lignes. Et que même vous pensez que la féminisation des noms de profession, réalisée au nom d'une égalité entre les sexes est elle-même déjà dépassée, car ne prenant pas vraiment en compte des réalités plus profondes, ainsi que nous l'avons vu au-dessus. Il reste donc un lord travail sémantique à réaliser avant que les choses deviennent parfaitement harmonieuses.

Mais en attendant, il est des problèmes à régler urgemment rien qu'avec cette réforme de l'état-civil. Je vous ai fait part tout à l'heure de ma galanterie qui me pousserait à laisser mon épouse (du coup j'espère que c'en est bien une) le privilège d'être le parent n°1. Mais cette qualité n'st hélas pas toujours partagée et dans le cas de l'homoparentalité elle ne peut plus être une référence. Bien sûr le mieux est de compter sur une entente préalable au sein du couple pour déterminer ce qui pourrait être assimilé à une préséance et même peut-être à l'entérinement pur et simple d'un rapport de force au sein du couple. Mais peut-être que cela peut-être dépassé. Néanmoins et vous vous en doutez, il ne manquera pas de cas où au sein du couple ce choix du numéro d'ordre entrainera des querelles. Je crois que la loi en cas de désaccord prévoit que l'ordre alphabétique alors prévaudra ce qui est manifestement un déni du principe d'égalité des chances, et la reconnaissance d'un déterminisme patronymique. Il ne faudrait donc pas que ce simple problème soit une nouvelle cause de divorces, celles existant actuellement suffisant bien comme cela.

Et oui, tiens au fait, les divorces! Dans le cadre des couples hétérosexuels, les juges aux affaires familiales avaient cette tendance de confier la garde des enfants, surtout les plus jeunes à leur mère. Qu'en sera-t-il maintenant? Sera-ce le parent n°2 qui bénéficiera de cette tradition devenue obsolète dans le care de l'homoparentalité. Et dans ce cas, ne vaut-il pas mieux demander tout de suite à être le parent n°2? Vous voyez donc que les problèmes ne manquent pas.

Et puis il y a aussi le problème du nom. Être le parent n°2 ne signifie pas renoncer à la transmission de son patronyme. Les noms composés devraient donc devenir la norme. Sauf qu'à la troisième génération ce seront au moins 16 noms séparés par un trait d'union qui constitueront le patronyme des enfants. Vous voyez le problème? Sans parler des éventuelles particules qui viendraient s'insinuer au milieu de tout ça.

Bon du coup ça commence à s'embrouiller dans ma tête et j'en viens à me demander, par paresse sans doute, si ce n'était pas mieux avant.

vendredi 21 septembre 2012

Le retour de Vychinski ou l'affiche bleue


Nous sommes en démocratie parait-il. Or la démocratie ce n'est pas seulement le droit de vote accordé aux citoyens et l'organisation périodiques d'élections. Sinon presque tous les pays du globe seraient démocratiques. Tiens par exemple la Syrie dont les médias pourtant n'ont cessé de se relayer, un peu moins en ce moment pris sans doute par d'autres préoccupations ou parce que faire la promotion d'une opposition islamiste n'est peut-être pas très opportune compte tenu de l'actualité, donc n'ont cessé de se relayer pour dénoncer le régime dictatorial des El Assad, père et fils, connait de régulières élections, régulières exprimant évidemment ici une notion temporelle. Mais chacun sait que ce n'est pas une démocratie.
Non une démocratie, c'est bien davantage que l'organisation d'élections, fussent-elles cette fois régulières mais dans le sens où vous le comprendrez aisément. La démocratie, entre autres, ce sont des médias libres et une liberté d'expression reconnue à chacun dans les limites fixées par la loi. Cette dernière notion déjà peut interpeler car elle signifie que dans certains pays, dont la France, la liberté d'expression n'est pas totale. Mais il parait que c'est pour la bonne cause, pour que puissent être réduits au silence les esprits pervers qui n'auraient pas intégré certaines données fondamentales et universelles qui sont pourtant très marquées dans leur caractère spatio- temporel. Mais après tout on peut comprendre que dans un souci de garantir l'ordre public l législateur se soit cru obligé de fixer des limites à la liberté d'expression. Les Etats-Unis en sont pour leur part resté au 1er amendement ce qui me parait plus sain.
D'ailleurs j'ai parfois du mal à comprendre certaines choses. Quand un abruti, et je ne citerai pas de nom pour ne pas avoir un subir un procès, déclare par exemple que les chambres à gaz n'existaient pas, il est derechef traduit en justice et condamné pour négationnisme. Mis à part l'argent de l'amende et éventuellement des dommages et intérêts versés à quelque parti civile, association aux aguets ou je ne sais quoi encore, quel est d'une part l'intérêt d'une condamnation et d'autre part sa portée? Si on me parle d'intérêt éducatif ou pédagogique, je répondrai que c'est davantage à l'école qu'aux tribunaux d'éclairer les citoyens sur cette période de l'histoire, bien qu'il semble que certains cours d'histoire ne puissent plus être sereinement prodigués sur certains événements. Des réponses d'historiens, de spécialistes de l'époque apporteraient d'ailleurs davantage d'un point de vue pédagogique qu'une sanction judiciaire. S'il s'agit de punir la perversité de la pensée de celui qui a proféré des propos négationnistes, donc si on considère qu'il pense vraiment ce qu'il a dit, plutôt que de punir l'auteur des propos il serait plus judicieux de lui apporter l'aide psychiatrique dont il a manifestement besoin. Or, alors que n'importe quel assassin est soumis à une analyse psychiatrique, il ne me semble pas qu'on fasse le même effort pour quelqu'un soutenant des affirmations manifestement fausses. Du coup je ne comprends guère cette judiciarisation du négationnisme. Mais passons car ce n'est pas là le propos que je voulais développer. Tout ce qu'il faut retenir c'est qu'en France existe une liberté d'expression qui est encadré par un certain nombre de loi la limitant donc.

Mais apparemment ça ne suffit pas. Ce qui oblige certains justiciers autoproclamés à sortir de leur niche pour indiquer au bon peuple les limites à ne pas franchir.
Depuis quelques semaines maintenant on est abreuvés par l'affaire dite Millet du nom de cet écrivain et éditeur chez Gallimard qui a pondu un texte assez court appelé "Éloge littéraire de Anders Breivik". Ma situation géographique ne m'a hélas par permis encore de lire ce texte et donc je n'ai pu prendre connaissance de la supposée teneur que par les extraits diffusés sur internet. J'ai surtout vu la dénonciation doublée d'une crainte de l'islamisation de l'Europe, ce qui n'est pas forcément original puisque bien d'autres partagent les mêmes analyses. A la nuance près que Millet ayant combattu avec les phalanges chrétiennes libanaises, il est peut-être plus sensible que d'autres aux effets de la confrontation de l'islam avec d'autre religions ou cultures issues d'autres religions. Sans doute que le titre était malvenu, même s'il parait que la lecture du texte peut l'expliquer. Encore faut-il le lire. Ce que beaucoup ont apparemment oublié de faire avant de tirer à boulets rouges sur cet écrivain. A moins qu'ils ne se soient simplement servi du titre misant sur le fait que beaucoup ne liraient pas ce texte pour discréditer définitivement l'auteur parce que les thèses qu'il développe ne leurs plaisent pas. Dans les deux cas, c'est évidemment malhonnête. Certains éminents écrivains se sont exprimés à titre individuel comme par exemple Le Clézio, prix Nobel de littérature quand même, dont je trouve quand même l'argumentation assez poussive, du moins fondée sur les idées très en vogue actuellement plutôt que sur de véritables observations. Et puis il y a ceux qui préfèrent chasser en meute, et en viennent directement à la pétition. Pétition dans le monde sous le patronage d'Annie Ernaux, écrivaine que j'avoue ne jamais avoir lue mais que je ne lirai sans doute jamais étant donné l'appréciation portée sur elle par Patrick Besson, que j'ai lui, lui et qui la qualifie d'"écrivain lamentable". 109 écrivains, j'allais dire personnalité de la littérature mais beaucoup sont inconnues, et c'est peut-être d'ailleurs pour cela, enfin pour être enfin connues, qu'elles ont signé préférant se faire mousser en ayant leur patronyme sur la même affiche, sous le même texte pardon, que par exemple Tahar Ben Jelloun que de démontrer leur vrai talent sans doute injustement méconnu. En fait je parle de pétition, parce que c'est ainsi qu'on nomme ce texte. Mais Mme Ernaux ne demande rien, elle dénonce juste Millet et son texte infâme qui "déshonore la littérature", rien que ça. Mais que pourrait-elle demander? Il a déjà démissionné du comité de lecture de Gallimard. Et comme le goulag et/ou la relégation ne sont pas encore de mise en France, la question évidemment des suites à donner se pose. Ce que ne manque pas de relever une certain Jean-François Vilar, écrivain lui aussi qui n'a cependant rien publié depuis près de 20 ans, sur son blog de Médiapart dans un billet intitulé "Et maintenant?". Car évidemment une condamnation morale aussi forte soit-elle ne peut suffire, à ses yeux du moins, car "Millet
 est loin d'être un cas unique. Nous savons tous qu'il ne représente pas que lui-même". Certes, il n'a rien  à proposer de vraiment concret à part "établir un cordon sanitaire autour des porte-voix du fascisme", mais on sens que ça le démange d'aller plus loin dans sa proposition, comme le montre sa conclusion : "l'alternative reste donc d'une élémentaire simplicité : "là où nous sommes, là où une quelconque forme de fascisme sévit : c'est eux ou nous !". Chiche!

Et bien finalement ce Vilar semble avoir été entendu par un grand hebdomadaire national qui a mené l'enquête et qui donne les noms, les noms de ceux autour duquel il faut établir un cordon sanitaire. Il y a quelques mois de ça, avait été dénoncée ceux qu'on appelait alors les nouveaux réacs, à savoir Finkielkraut, Levy (Elisabeth évidemment, pas l'entartré), Zemmour, Rioufol, Ménard et peut-être encore quelques autres. Les mêmes rejoints par d'autres dont évidemment Millet, mais aussi Buisson ou Soral ont depuis été inscrits au tableau d'avancement et même promus. De nouveaux réacs ils sont passés au statut de néo-fachos. Dans 6 mois, à moins que d'ici là nos nettoyeurs se rendent compte que dans le tas il y a quelques juifs, ils seront promus sans doute au rang de néo-nazis. A un ou deux jours près, Charb aurait pu rejoindre la fameuse liste noire, car après tout il doit y avoir autant de proximité entre lui et Elisabeth Lévy par exemple, qu'entre Soral et Finkielkraut. Faut dire que sous le terme générique facho, on peut mettre un peu qui on veut, du moment qu'il ne pense pas bien, du moment qu'il n'est pas par exemple convaincu des bienfaits de la diversité, pas persuadé que le métissage culturel soit l'horizon indépassable qui nous attend, ne comprend pas que l'islam est une religion de paix et d'amour, ou s'il reste attaché à cette idée ringarde de nation. Du coup on y retrouve pêle-mêle des gens qui non seulement ne partagent pas les mêmes idées mais sont même des ennemis farouches.
Curieusement cette enquête qui révèle enfin à la France le vrai danger qui la menace tombe juste au moment où partout dans le monde, mais en France aussi, certains musulmans s'agitent. Si donc vous vous étiez quelque peu égarés, pensant qu'il est légitime de s'interroger sur la place de l'islam dans nos sociétés occidentales, une saine lecture peut vous ramener sur le droit chemin et vous désigner celles et ceux qui sont les vrais responsables du climat délétère qui règne actuellement en France. En fait ceux qui ont le culot de prétendre voir ce qu'ils voient effectivement et encore plus celui de le dire. Donc haro sur ces néo-fachos (pourquoi néo d'ailleurs car sans doute l'ont-ils toujours été). Et haro sur leurs supports médiatiques. Tiens, tenez, Causeur par exemple, ce journal créé par E. Lévy qui n'est finalement qu'" une officine de blanchiment d'idées sales". Ce qui est d'ailleurs assez drôle pour qui lit régulièrement Causeur et y voit se côtoyer des contributeurs qui couvrent à peu près tout l'éventail politique français, mis à part peut-être les trotskystes. Mais ça vous n'être pas obligé de le savoir, ni surtout de lire cet infâme torchon.
Tiens d'ailleurs en parlant de ça, un souvenir revient à mon esprit. Il y a quelques semaines, j'écoutais une émission podcastée sur France Culture, au cours de laquelle était confronté un journaliste de gauche, de Libération si ma mémoire est bonne, et Laurent Bouvet, de la gauche populaire, je crois, en tout cas un homme qui se revendique de gauche et qui a cette particularité intéressante de tenter d'expliquer pourquoi les classes populaires ont fui la gauche pour se jeter en grande partie dans les bras du FN. Question ma foi légitime dont peut-être certains aimeraient que le PS se saisisse. Bref. Bouvet donc parle de l'insécurité culturelle, réelle ou ressentie, notion qu'il n'a sans doute pas inventée car je l'ai déjà trouvée dans l'excellent livre de Christophe Guilluy "Fractures françaises". Ce qui fait évidemment bondir le journaliste de gauche qui ramène ça aux idées nauséabondes de l'extrême-droite où se trouve rapidement classé Bouvet. Et pour preuve, ce journaliste ouvert au monde et aux idées venues d'ailleurs lui précise que quand on écrit dans Causeur, on est évidemment suspect de sympathies pour l'extrême-droite. Effectivement Bouvet a écrit un ou deux articles dans Causeur. Mais ça revient en gros à me taxer de bolchevique parce que je tiens aussi un blog sur le nouvelobs. Tiens il faut que je me méfie. Enfin vous voyez où on en est dans la classification des individus.

Tout ça pour dire que les Vichynski, vous savez ce procureur de l'URSS qui sous Staline dirigea avec une réelle maestria les procès de Moscou, ne manquent pas. Par chance ils ne disposent pas encore de tous les moyens qu'ils souhaiteraient pour faire taire les pensées qu'ils jugent dissidentes. Mais on sent que ça en démange certains.