"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 11 février 2013

Fin du feu de paille: le retour du vrai Hollande



Demain les députés voteront en majorité pour le droit au mariage pour la minorité de la minorité homosexuelle revendiquant le kit complet du jeu de la papa et du maman, c'est-à-dire avec les gosses en plus. Belle avancée qui aura occupé avantageusement les esprits pendant des mois, permettant de négliger les choses importantes. D'ailleurs Bartolone sur son pupitre perché vient de nous montrer quelles sont les priorités pour les socialistes et qui devraient réjouir tous ceux qui sont en attente de plan social ou en ont subi un récemment ou même moins récemment d'ailleurs. Il vient de déclarer : "Après le mariage pour tous vient le temps de l'emploi pour chacun." En fait c'est de la faute aux manifestants de tous bords qui se sont opposés à cette avancée sociale attendue avec une véritable impatience de la part de tous les Français, c'est la faute à l'opposition et ses amendements, si le gouvernement a perdu autant de temps avant de se lancer dans cette bataille de "l'emploi pour chacun", classée en priorité 2, si on suit Bartolone, par ceux qui nous gouvernent avec tant de perspicacité. Car il serait quand même assez égoïste de la part de ceux qui pointent ou vont pointer à Pôle Emploi de penser que leurs problèmes sont plus importants que ceux des minorités homosexuelles. Certes on va s'occuper d'eux, mais après. Après que les socialistes et le gouvernement auront fêté leur victoire à l'issue de cet âpre combat où les parlementaires, entre deux parties de scrabble, se seront jetés au visage triangles roses et noirs.

Pendant ces débats il se sera quand même passé des choses. Nous aurons vu notre président en mal d'affection se rendre dans le Mali libéré pour y prendre des bains de foule et recevoir des messages d'amour et de reconnaissance que même le parti socialiste ne pourrait guère lui offrir en France. Mais ne soyons pas mesquins. Ces événements ont mis un terme provisoire, très provisoire je le crains, pour lui évidemment, à sa descente aux enfers de l'opinion. Il a même enregistré une petite remontée. Du coup ça l'a gonflé à bloc et l'a mis en condition pour les activités européennes qui l'attendaient dans la semaine qui suivait le triomphe malien, ou l'illusion du triomphe malien. J'y reviendrai.

Son discours devant le parlement européen fut remarqué. C'était un discours offensif, bien écrit, même si desservi par la prestance et le charisme dignes d'une otarie de celui qui le prononçait, et qui par certains côtés rappelait les discours de campagne tenus par le candidat Hollande quand il exposait sa volonté de réorienter l'Europe et, avant toute chose, de ne pas accepter le traité de stabilité qu'il recevait en héritage, sans renégociation. Chacun a pu voir ce qui était advenu de ces promesses. Du coup son discours paraissait assez bizarre, voire même anachronique, car il prétendait se battre contre des tendances qu'il avait lui-même avalisées en faisant ratifier le traité en question à la virgule près, sans autre compensation que des mots. Mais cette fois, le chef guerrier s'étant révélé aux yeux de tous, on allait voir ce qu'on allait voir. Les méchants conservateurs de l'Europe du Nord, pingres et pas vraiment solidaires de l'Europe du Sud pourtant dans le besoin, allaient cracher au bassinet. Surtout l'Allemagne sommée de relancer sa demande intérieure pour aider nos exportations, surtout l'Allemagne dont on imaginait déjà la chancelière, sans doute effrayée par une invasion militaire dictée par notre nouveau Napoléon, pressée d'accepter l'idée des eurobonds. Et ne parlons pas de la Grande-Bretagne et de son sinistre premier ministre dont l'égoïsme bien connu de tous, allait se trouver contré par la volonté intransigeante de notre déterminé chef. Bien évidemment, il y aurait négociation, car on est raisonnable, mais celles-ci ne devaient pas amener à des reculades, comme sur la PAC par exemple. Du coup à Londres, à La Haye, à Berlin, à Copenhague, à Stockholm ou à Helsinki, on s'est bien marré pendant quelques jours.
Car le résultat est là: " La France s'est couchée". C'est parait-il ce qui se disait dans les couloirs du Conseil Européen tandis que les membres de la délégation française tentaient de faire croire que notre président avait eu une attitude responsable. Si éviter l'échec du sommet en n'atteignant pas les objectifs claironnés quelques jours auparavant c'est responsable, et bien oui il aura eu une attitude de ce type. Mais convenons que cela est fort discutable. Tandis que Cameron pouvait rentrer chez lui en vainqueur du sommet, épaulé par Merkel, Hollande ne pouvait que tenter d'expliquer en gros qu'il avait fait ce qu'il avait pu. Sera-ce son épitaphe post-présidentielle? "J'ai fait ce que j'ai pu!" On va commencer à le croire quand on voit ce qui se passe au niveau européen mais aussi au niveau national, là où le candidat qui promettait aux salariés de Goodyear que l'Etat pouvait les sortir de là en imposant une loi contre les licenciements boursiers (c'était fin 2011) ne peut, une fois devenu président, que demander à son gouvernement de tenter de faire revenir un repreneur précédemment éconduit par des attitudes syndicales légitimées au moins en partie par ces promesses en l'air. Ce n'est qu'un exemple, évidemment. Mais qui montre fort bien, comme ce fut le cas lors du Conseil Européen la distance qui sépare les discours de l'action chez cet homme. Il fait ce qu'il peut!

On nous avait dit aussi qu'il parlerait ou qu'il essaierait de parler du Mali lors de ce Conseil Européen. Il n'en fut rien, à moins que des discussions à huis clos avec le résultat qu'on imagine aient eu lieu.
La France reste désespérément seule. Malgré les sourires et les discours convenus de Biden la semaine passée. Et ceci n'est pas rassurant.
Car après l'avancée de nos troupes que j'ai du mal à qualifier de victorieuse car il n'y eut pas de bataille, nous entrons dans une nouvelle phase bien délicate. Et dont les risques sont en parfait décalage avec l'attitude triomphale de notre président la semaine dernière au Mali. La nouvelle phase vient d'ailleurs de commencer avec les deux attentas et les combats qui se sont déroulés à Gao ces jours derniers. Les terroristes islamistes sont toujours bien présents et leur potentiel de nuisance aussi. Une contre-attaque n'est pas à exclure et à ceux qui penseraient que nos forces sont en mesure de la contrer sans problèmes, car imaginez des pick-up contre des engins blindés!, je rappellerai que l'armée libyenne, équipée de blindés et disposant d'une aviation moderne, a été boutée hors du Tchad dans les années 80 par des combattants montés sur Toyota. D'autres paramètres, mais ce n'est pas le sujet, militent pour une attitude prudente à tenir vis-à-vis de ce conflit. En tout cas surtout pas de triomphalisme.
Dans le même temps, les militaires maliens auxquels nous devrions passer le relais s'entretuent dans leurs casernes. Cette fois-ci ce sont les bérets rouges contre les bérets verts. Déjà que constituer une armée digne de ce nom avec les troupes en question prendra beaucoup de temps, et pas seulement quelques mois, si en plus ils se tirent dessus, on n'est pas sortis d'affaire. Quant à la capacité des troupes de la CEDEAO, j'ai comme un petit doute : problèmes linguistiques, problèmes d'interopérabilité, adaptation au terrain, financements….
La France se trouve donc bien seule. Et c'est là un échec patent de notre diplomatie qui n'a pu recueillir en gros que des témoignages de satisfaction, des encouragements et aussi, il faut le dire, quelques aides en termes de logistique et de renseignement, mais au moins en partie facturées.

Les trois ou quatre semaines d'embellies qu'aura connues notre président semblent donc déjà appartenir au passé. Sa prestation à Bruxelles nous l'a ramené à ses vraies dimensions, tandis que ce qui a provoqué ladite embellie risque pour lui de devenir un enfer notamment du fait de notre isolement. Sans parler évidemment d'une situation intérieure notamment au niveau de l'emploi qui ne cesse de se dégrader et qui apparaitra sans doute mieux désormais qu'on sort des débats sur le mariage. Ceci dit les socialistes sont assez forts pour faire monter de nouveaux rideaux de fumée pour occulter les vrais problèmes des Français. Le sociétal pour cela est une mine inépuisable.

2 commentaires:

  1. bonjour

    c'est S Courage qui à la première heure et dans Nobs a dressé le requiem du budget europeen vs France

    puis la conf de presse enfuma et Normal 1, sollicité par le journaliste Quatremer, remonté comme une pendule aprés ce camouflet refit le même discours optimiste, calculette à l'appuis

    ce matin sur LCP Denis Jeanbard, pas forcément à droite lui a décerné un flop,étonné qu'il n'ait pas quitté la table, la France peut encore se permettre ça dit il

    Cameron sort vainqueur lui qui menace de sortir

    son cinéma Nord Sud UE imposant dés l'été plus de solidarité au Nord avec cette morgue des innocents, bonjour! ça a rendu frileux tout le Nord

    Mais il attend le refus du parlement pour ce budget, il l'a enfumé aussi, ainsi 2013 sera reconduit sur 2014! du Hollande pur sucre!

    le Mali! juste une fenêtre avant complications prévues pour, dans la liesse dire aux maliens qu'ils étaient grands et forts à continuer, on commence à voir

    mais au moins il l'aura dit et fait tout bien pour se dédouaner

    ce matin il s'est payé un luxe, celui de se draper dans une froideur hermétique à l'annonce de la démission du Pape, aucune révérence pour l'homme, pendant qu'Angela, normal peut être, lui consacrait une conf de presse et un hommage

    et Cameron redonde en hommage aussi

    l'art français de louper la marche

    me suis faite des illusions, à partir de maintenant on va regarder la paille se consumer et on va en baver, au mieux il colmatera quelques fissures économiques et sociales sans long terme

    on va perdre 10 ans parce que la France adoooore les nuages douillets et retarde les échéances, avec la droite fantôme emballez c'est payé

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  2. J'ai quand même l'impression que sur le plan international on est complètement à la ramasse et que Hollande passe pour une bille aux yeux de tous. En plus il est assez idiot pour avant les grandes réunions de se mettre à jouer aux matamores pour pouvoir mieux voir se liguer contre lui tous ceux qu'il attaque dans ses discours d'avant-propos.
    Dire un mot d'estime pour le pape aurait été évidemment quelque chose de choquant pour une partie de la gauche. On préfère, il préfère, envoyer ses vœux aux musulmans pour la fin du ramadan, ou encore inaugurer les mosquées et se perdre en bassesses langagières en parlant du caractère pacifique et de l'esprit d'ouverture de la religion musulmane.

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