"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

dimanche 31 mars 2013

L'homme qu'il nous fallait

Ou peuple ingrat
 
 Notre président s'est exprimé devant 8 millions de téléspectateurs et au moins un internaute, moi.
A vrai dire sur la forme je ne l'ai pas trouvé mauvais. Quant au fond...

 Mais il parait que 66% de ceux qui l'ont regardé, sans doute une majorité de gens de droite, n'ont pas franchement été convaincus, et que donc la descente dans les sondages va sans doute continuer de plus belle.
Au niveau du gouvernement nous avons eu une réaction de la part du premier ministre exprimée par SMS juste après l'émission. Lui, et on le comprend, exprime une certaine satisfaction. Mais on reste étonné par le contenu du SMS que je vous dévoile ici :
"Merci François de n'avoir cité aucun membre du gouvernement et surtout moi lors de ton intervention. S'ils pouvaient enfin croire que toi c'est toi et nous c'est nous ça nous laisserait des espoirs pour l'avenir. Pour toi c'est foutu! Bises socialistes" Surprenant, non?
Ce SMS fut immédiatement suivi par celui d'un certain Cazeneuve qui, parait-i s'occupe du budget. Tout aussi surprenant :
"François, pendant que tu parlais j'ai identifié une économie à réaliser. Virons ton équipe de com et surtout Sérillon. Y a pas de petites économies et ça aura meilleure allure que de taper sur les retraités"
 
Donc moins d'un an après l'avoir élu, les Français dans leur majorité, laissons de côté les soutiens qui de toutes façons n'ont souvent pas à souffrir de sa politique du fait de leur situation, donc les Français expriment leur désamour vis-à-vis de leur président lequel pourtant fait des efforts pour la reconquête de l'opinion. Souvenons-nous de l'escapade dijonnaise qui devait être la première d'une longue série.
J'ai quand même envie de leur dire à ces gens, du moins ceux qui n'ont pas été assez lucides pour comprendre ce qui allait se passer en le portant au pouvoir qu'ils ont finalement ce qu'ils méritaient.
Reste qu'il est utile de pouvoir, en cas de mécontentement général, de pouvoir taper sur un individu. On évite ainsi de se disperser et de se trouver des boucs émissaires un peu partout, les juifs, les musulmans, les riches, les assistés, les homophobes, les lobbies gay, et j'en passe. Hollande avait promis de rassembler les Français, il est en passe de réussir, même si c'st contre lui. Et en ce sens c'est bien lui l'homme qu'il nous fallait.
 
Certes certains diront que les Français sont des gens ingrats, instables, prompts davantage à la critique qu'à la mobilisation. Peut-être. C'est pour cela qu'il est intéressant de voir ce qu'en pensent les étrangers, naturellement bien plus objectifs. Je précise que ce ne sont pas des réactions du type des SMS indiqués plus haut.

 


 

Peut-être va-il rassembler le monde?

samedi 30 mars 2013

Vers la fin de la défense (3 et fin)


Pauvre de moi. Alors que j'allais en arriver à mon billet conclusif sur ce thème du budget de la défense, ne voilà-t-il pas que notre président et chef des armées, à la teinture toute fraiche et au brushing impeccable (vous avez remarqué?) nous annonce que ce budget est sanctuarisé, comme celui de l'éducation nationale et celui du ministère de l'intérieur. Il ne l'a pas dit dans ces termes, ce qui n'est peut-être pas innocent, mais ça voulait dire la même chose. Même niveau de dépenses en 2014 qu'en 2013, et ainsi de suite jusqu'à la fin du quinquennat, soit un peu plus de 30 milliards d'euros.
Donc de la même manière que lui s'était trompé sur la durée de la crise et dans ses prévisions de croissance, je m'étais trompé, mais au moins personne n'aura à me le reprocher car mes erreurs d'appréciations sur de tels sujets ne nuisent à personne, sur les intentions du gouvernement vis-à-vis de la défense. Je dirai même que nous sommes un certain nombre, dont beaucoup de personnes sans doute bien mieux renseignées que moi, politiques et journalistes suivant le dossier, et hauts responsables militaires, à avoir eu une forme d'hallucination collective. Nous avions tous vu une hypothèse Y et une hypothèse Z, la première exterminatrice de l'outil de défense et la seconde aux conséquences douloureuses mais pas irréversibles discutées en conseil de défense, lequel est présidé par le président de la République, et voilà que celui-ci déclare, eh bien que non, le budget restera stable invoquant des raisons que je ne renierai en aucune sorte : capacité de faire face à des menaces grandissantes, souveraineté nationale, capacité de peser dans le monde…
J'espère me tromper évidemment, mais je n'en crois pas un mot. Déjà comme il n'a pas parlé d'inflation mais de montants identiques, on sent l'arnaque. Mais ça ne s'arrêtera sans doute pas là. Parce qu'on aura du mal à nous faire croire que tant de gens travaillaient sur des hypothèses folles. Pourquoi donc cette agitation autour de ce qui ressort comme un non sujet? Certes, et à mon grand étonnement par l'ampleur des résultats, un sondage de l'IFOP très récent commandé par le Figaro, mené entre les 12 et 14 mars de cette année, indiquait qu'une grande majorité de Français (90%) trouvaient primordial (28%) ou important mais pas primordial (62%) que la France reste une grande puissance militaire pour conserver une influence dans le monde elle-même perçue comme déclinante (58%). Je ne pense pas que ces résultats aient eu un poids sur la décision, du moins l'annonce présidentielle, en tout cas moins sans doute que la nouvelle fronde que commençaient à mener des responsables parlementaires de la majorité, s'inquiétant publiquement des conséquences sur la défense des options en cours de discussion. Ceci dit, il n'y a pas encore de quoi être rassuré.
Les plus attentifs auront en effet remarqué que le président aura évoqué la LPM (loi de programmation militaire) qui sera discutée à l'été et qui sera la traduction parlementaire pour les 5 ans à venir du livre blanc avec en corolaire les budgets associés. Or, c'est de notoriété publique, une loi de programmation est surtout là pour ne pas être appliquée, et ça c'est le gouvernement qui s'en charge. A titre d'information la LPM qui couvrait la période de la professionnalisation, donc entre 1997 et 2002, celle qu'il aurait fallu à tout prix respecter, a été rabotée de 20% soit une annuité sur les 5 courantes par le gouvernement Jospin. Et ça a laissé des traces. Le gouvernement pourra donc à sa guise renouveler cet exploit sans que cela ne bouscule trop l'opinion. Il y a toujours de l'agitation avant la parution d'un livre blanc et le vote d'une LPM, mais ensuite en gestion courante, les coupes sombres ne provoquent guère d'états d'âme au-delà des murs des commissions parlementaires de l'assemblée et du sénat. C'est en fin de loi qu'on peut juger de l'effort réel consenti à la défense, quand il est déjà trop tard. Donc méfiance.

J'en arrive donc, même si on restera à un niveau très théorique, à cause des annonces présidentielles, aux conséquences que peut avoir un budget de la défense. Je resterai assez succinct car c'est quelques pages qu'il faudrait encore pour expliciter tout cela.

Il fut une époque "bénie" dans le sens où les choses étaient simples. C'était quand le monde était bipolaire. Les armées étaient taillées, pas tant pour gagner une guerre conventionnelle contre les forces du pacte de Varsovie que pour montrer une détermination à résister, laquelle devait montrer la détermination à passer au stade supérieur c'est-à-dire l'utilisation de l'arme nucléaire d'abord tactique (tant pis pour les allemands qui se prenaient tout sur la tête) puis stratégique. C'est ce qu'on appelait la riposte graduée. Ça a peut-peut-être garanti quelques décennies de paix.
Et puis nous sommes passés très rapidement de l'utopie fukuyamesque de la fin de l'histoire, donc de la paix et de la démocratie gagnant le vaste monde, à un monde très compliqué, avec une multiplication d'enjeux et de menaces corrélées. Enjeux économiques, enjeux énergétiques, enjeux alimentaires dont l'accès à l'eau, enjeux territoriaux, enjeux idéologiques,…, tous constituent par leur traduction des menaces de conflits. Il n'y a par exemple qu'à considérer les luttes pour la suprématie sur l'Arctique ou l'intérêt porté par la Chine aux richesses de la Sibérie, ou encore le passage du monde arabe morcelé en pays confinés sous dictatures à un arc sunnite qui demain pourrait aller de Damas à Rabat. Quand un jour, sous l'impulsion de quelque taré, ou par désespoir, ou plus simplement parce qu'on aura calculé que les conséquences d'une guerre seront compensées par les choses qu'on aura conquises, quelqu'un décidera de sortir d'une situation de paix relative, tout pourra alors très vite dégénérer. Les dangers ponctuels du moment, Corée du Nord, Iran et même terrorisme, …, paraitront alors comme de joyeuses farces. En attendant, il faut tout en envisageant le pire se parer face à ces farces.
Tout ça pour dire que faute d'avoir des forces armées adaptées, et même dans le cadre d'alliances dont il ne faudrait pas croire qu'on puisse leur faire supporter le poids de notre défense sans risques et sans contreparties, surtout quand il ne s'agit que d'un pays chargé de soutenir tous les autres, donc faute d'avoir un outil de défense crédible, nous risquons de devenir de simples spectateurs d'événements susceptibles de nous anéantir.

Un des enjeux de la défense est évidemment notre indépendance et notre souveraineté. Certes des baisses continues du budget ont relativisé ces deux concepts et nous ont renvoyé loin des ambitions formulées par le général de Gaulle qui pouvait se permettre de chasser les américains du sol français. Dans ce cadre le retour, préparé par Chirac (avec la création sous son mandat de structures de commandement aux normes OTAN) et finalisé par Sarkozy dans les structures du commandement intégré de l'OTAN devenait inéluctable. Reste qu'il convient d'y tenir sa place et de ne pas succomber comme l'Islande à la tentation de l'abandon d'une défense nationale déléguée aux membres de l'OTAN qui se relaient sur son sol, enfin plutôt dans son espace aérien et dans ses eaux territoriales pour garantir sa souveraineté si on peut encore appeler ça ainsi. Donc pour y tenir sa place, il faut être capable de mener une opération, c'est-à-dire de disposer des outils de commandement. Nous les avons. Encore faut-il les maintenir.

Dans le même ordre d'idées, la France dispose d'un siège au conseil de sécurité de l'ONU qui lui donne ce droit de veto exorbitant. Cette place il fallait la mériter. De mauvaises langues ne manqueront pas d'arguments pour démontrer qu'elle a été usurpée, la notion de France nation victorieuse de la seconde guerre mondiale restant discutable. Mais disons que c'est fait. Il faut donc maintenant la justifier et ce n'est pas la tradition qui pourra le faire, ni le souvenir d'un passé glorieux. C'est seulement, selon les critères en vigueur, une certaine puissance militaire avec notamment une capacité de projection qui permet encore de donner une justification, même si elle s'affaiblit au sein du conseil de sécurité. Ce n'est pas l'UE, impuissance politique et militaire, qui peut encore prendre la place. Si la France venait à faillir, je proposerais volontiers la Suisse pour la remplacer. Vous comprendrez pourquoi en fin de billet.
En attendant, et comme le disait le président hier, la France pour garder cette capacité d'influence dans le monde et plus particulièrement sur sa zone d'influence (et non pas comme il a tenté de le faire croire dans des pays vis-à-vis desquels nous aurions des devoirs en tant qu'anciens méchants colonisateurs – la repentance ça suffit!!!!), il faut démontrer une capacité d'intervention en toute indépendance. Certes il n'a pas parlé de l'absence cruelle d'avions de transport, donc de moyens de projection, certes il n'a pas parlé de ces vecteurs de renseignement que d'autres mettent à notre disposition parce que nous n'en avons pas d'adaptés. Ça l'aurait obligé à concéder que les 1,51% du PIB consacrés à la défense sont insuffisants pour pouvoir revendiquer de telles ambitions, et quand même bien éloignés des 2% minimum préconisés par l'OTAN.

Et bien sûr sur un autre plan, intérieur celui-là, il ne faut pas négliger l'impact économique ou sur le chômage d'une réduction drastique du budget de la défense. Je ne ferai qu'évoquer certains points.
Dans mon premier billet j'ai parlé de ces élus qui pleurent à l'annonce de la dissolution ou du déménagement du régiment implanté sur leur commune. Inutile d'y revenir. Même Mamère s'il était dans cette position se révèlerait un fervent militariste.
Une baisse des budgets se traduirait inévitablement par une baisse des commandes d'armement. Donc par du chômage dans cette industrie florissante et une offre moins large pour l'exportation, mes matériels étant d'abord le plus souvent le résultat d'expressions de besoin de l'armée française avant d'être offerts à l'exportation. Quand on sait la part de cette industrie dans notre balance commerciale, on comprend aisément que d'un point de vue économique ce n'est pas forcément une heureuse initiative que de restreindre ces commandes.
Et puis alors que nous sommes dans une période de fort chômage, il faut comprendre qu'outre les pertes d'emploi dans l'armement, mécaniquement le nombre de chômeurs augmenterait si les recrutements étaient limités. L'armée est le premier recruteur de France. Il faut savoir que pour beaucoup de jeunes s'engageant, l'armée représente une possibilité d'avoir un boulot et de se former. Les niveaux des militaires du rang recrutés sont bas et le nombre de chômeurs potentiels s'ils n'avaient choisi cette voie est très élevé.

POURQUOI LA SUISSE POUR NOUS REMPLACER A L'ONU?
Pour terminer cette trilogie, et pour montrer à ceux qui en douteraient que l'armée française n'est pas surdotée, je vous livre cette comparaison entre les armées de terre françaises et suisses.
L'armée française dispose de 20 bataillons d'infanterie, l'armée suisse de 21 (le bataillon pris comme unité de mesure OTAN).
L'armée française dispose de 254 chars de combat, l'armée suisse de 224.
L'armée française dispose de 630 VBCI (véhicules blindés de combat d'infanterie) l'armée suisse de 1281.
L'armée française dispose de 128 canons de 155 mm, l'armée suisse de 224.
Comme je ne doute pas qu'elle ait les moyens financiers de nous racheter le Charles-de-Gaulle et de créer un groupe aéronaval sur le lac Léman, si on prend comme un des critères la puissance militaire pour être digne de figurer parmi les membres permanents du conseil de sécurité, la Suisse peut postuler.

 

 

 

 

mercredi 27 mars 2013

Vers la fin de notre défense (2)


"Le scénario de Bercy vise à tuer le ministère de la Défense. Dès 2015, si on le suit, il ne lui restera que la sécurité nationale (la gendarmerie), les forces spéciales et la dissuasion"
Ce propos n'est pas de moi, sinon il serait évidemment exagéré. Non, il est de Patricia Adam, présidente de la commission de la défense nationale à l'assemblée nationale. Je précise que cette dame est socialiste, ce qui pourrait faire penser à certains membres où sympathisants du PS qu'ils ont été infiltrés ou qu'il existe des traitres parmi eux. Mais non, c'est juste une femme responsable, chose évidemment rare au parti de la rose, ne parlons pas de ses alliés verts pour lesquels la dissuasion devrait passer par des bisous et des câlins à nos éventuels agresseurs. Un peu comme la politique de notre ministre le la justice vis-à-vis des délinquants.

De fait les militaires auraient tort de se plaindre, de penser que les élus nationaux et surtout locaux ne les apprécient pas, même s'ils ne leur témoignent pas en régime de croisière toujours de la sympathie ou, s'agissant des maires ne font pas non plus parfois d'efforts pour aider leurs familles à s'implanter sur leurs communes. Oui, ils auraient tort de se plaindre, car quand leur présence est remise en cause, quand un régiment est soit dissous, soit appelé à déménager, on les voit se mobiliser pour éviter cette catastrophe. Catastrophe économique évidemment. Fini ce millier de militaires qui consomment, finies les rentrées fiscales… C'est dans ces moments difficiles que les militaires comprennent combien ils sont aimés. C'est évidemment une manière de voir le problème.

L'autre manière, et je me permets quand même de penser que c'est celle qui motive notre députée ainsi d'ailleurs que son homologue au sénat, c'est que la défense d'un pays constitue un des piliers de son indépendance, de sa souveraineté, de son rayonnement international, sans oublier évidemment sa sécurité et que la remettre en cause menace tous ces éléments.

Donc comme évoqué dans mon précédent billet, en cette période de vaches faméliques budgétaires, l'idée est venue à certains, les occupants de Bercy pour être précis dont pour paraphraser Mélenchon, je commence à penser qu'ils pensent davantage finances publiques que français, de sacrifier l'outil de défense de la France. Ceci dit, et à leur décharge, c'est leur boulot de penser finances publiques et de proposer des solutions (espérons qu'ils sont allés au-delà de celles visant à baygoniser la défense), tandis que c'est le boulot de notre chef à tous d'arbitrer, de choisir, de décider. Sauf que quand on est gouverné par quelqu'un qui gouverne comme un conseiller général s'occupe de son canton, c'est pas gagné. Je commence à adorer les socialistes et notamment ces députés qui décrivent si bien notre président. Même plus besoin de se casser la tête pour lui trouver les qualificatifs adéquats, ils le font eux-mêmes. Merci Monsieur Cherki!
Bon trêve de plaisanterie, ce billet se veut quand même sérieux. Même si je ne sais pas trop par où commencer.

Bon essayons de raisonner logiquement. Il existe un document de base qui devrait à partir d'une appréciation des menaces et des ambitions de la France de peser sur les affaires du monde permettre de décliner un contrat opérationnel pour les armées et partant leurs format, matériels majeurs et structures. Ce document s'appelle le livre blanc de la défense et a généralement une durée de vie de 15 ans. Or, dès son arrivée au pouvoir notre président a décidé de faire procéder à la rédaction d'un nouveau document alors que celui en vigueur actuellement date de 2008. Cette décision déjà a mis la puce à l'oreille a quelques uns qui ont compris qu'on allait se servir de ce nouveau document pour opérer des coupes sombres dans la défense. D'ailleurs il n'a pas fallu en attendre sa parution pour que dès l'été dernier des décisions soient prises pour réduire les crédits d'équipement, geler les recrutements et diminuer d'un tiers les tableaux d'avancement. Ce qui a fait dire aux chefs d'état-major des différentes armées, mais discrètement, en commission de défense, mais après tout ça intéresse qui, qu'ils ne pouvaient plus tenir le contrat opérationnel fixé par le livre blanc 2008. Dès lors on aura très bien compris le processus en cours, ce que confirme la parution sans cesse différée du nouveau livre blanc, qu'il s'agira essentiellement de mettre celui-ci en adéquation avec le budget qu'on décidera d'attribuer aux armées. Ce qui, reconnaissons-le, constitue une démarche assez originale, soyons polis, qui vise finalement à mettre les menaces en adéquation avec le format retenu des armées et non l'inverse. C'est un peu comme le déficit budgétaire ou le chômage : on donne des chiffres, des objectifs en espérant que la réalité s'y pliera. Mais comme on a pu le remarquer ça ne marche pas, le monde imaginaire de bisounours Hollande se heurtant injustement à la dure réalité. Et bien pour les menaces ce sera pareil. Ce que d'autres, sauf en Union Européenne, ce rêve qui vire au cauchemar, ont sans doute compris en portant un effort substantiel sur leur défense. Chine, Russie, Brésil par exemple, mais d'autres encore, renforcent leur défense. Sans parler évidemment des efforts constants que font les Etats-Unis dans ce domaine. La menace, sinon la volonté de peser davantage sur la marche du monde, augmente partout, sauf en Europe. Et la France, à l'instar de la Grande-Bretagne, qui pouvait encore l'impression de constituer une force militaire de bon niveau, se demande s'il ne serait pas préférable d'emboiter le pas à cette Europe qui n'a ni réelle ambition politique, ni volonté de se protéger.

Pour tenter d'être davantage précis, voilà les deux scénarios probables entre lesquels il va falloir choisir. Il y a le scénario du pire, celui qui émeut à juste titre la présidente de la commission de la défense nationale, mais aussi le ministre de la défense, et un scénario disons plus acceptable, cet adjectif étant à comprendre comme ce que peut ressentir un individu auquel on présente deux options, soit l'ablation d'un bras, soit l'ablation de la tête.
Le premier scénario, celui du pire, s'appuie sur le postulat faux que les guerres interétatiques relèvent de l'histoire ancienne et sur le postulat faux également que nous pourrions bénéficier ad vite aeternam de la protection des Américains qui pourtant reportent de plus en plus leur intérêt vers la zone Asie-Pacifique. Dans ces conditions on se contente d'un minimum, à savoir la sanctuarisation du territoire par la dissuasion nucléaire, et quelques forces d'intervention (forces spéciales) pour aller jouer le cas échéant les cow-boys en Afrique, mais de façon très ponctuelle. Dans ce scénario, on table aussi sur un renforcement de la coopération militaire en Europe, dont l'intervention au Mali nous a montré qu'elle était évidemment sur la bonne voie!!! Les conséquences de ce scénario qui est celui défendu par Bercy implique une réduction immédiate du budget de la défense de 3 milliards, soit plus de 10%, avec comme perspective un budget se situant à 1,1% du PIB à l'horizon 2025, soit 20 milliards d'euros. Cela suppose la suppression de 50000 postes dans les armées, la dissolution de 30 régiments de l'armée de terre sur les 80 dont elle dispose, une réduction des deux tiers du parc d'avions de combat, et, c'est une hypothèse, la dissolution du groupe aéronaval, donc la vente, ou au mieux la "mise sous cocon" du Charles-de-Gaulle qui lui-même doit jouer à la centrifugeuse au fond de son cercueil. Ce scénario prévoit également l'arrêt des chaines de construction du Rafale, et l'abandon de certains programmes d'armements dont celui de l'A400M, cet avion qui devait enfin nous doter de capacités de transport aérien. Pour être clair, c'est la fin de l'armée telle qu'on la connait et la mise à sac de l'industrie d'armement.
Le second scénario, celui défendu par l'hôtel de Brienne (le ministère de la défense), en faisant beaucoup de concessions, car c'est déjà un scénario catastrophique pour beaucoup, tient compte de la conjoncture budgétaire et constitue la participation de la défense aux efforts nationaux, aux efforts consentis par les autres ministères, du moins ceux qui ne sont pas protégés. C'est un budget qui est en phase avec les propos de Le Drian qui concède une participation de la défense aux efforts, mais en proportion de ce que doivent consentir les autres ministères et pas davantage. Ce scénario est baptisé par le ministère "hypothèse de survie", ce qui déjà en dit long. Il suppose une stabilisation du budget à 29 milliards, soit un peu plus de 1 milliard d'euros de réduction par rapport à l'actuel avec à terme un budget qui serait de 1,3% du PIB. Cela suppose une réduction des effectifs de l'ordre de 30000 personnels au sein des armées, et 15000 au sein de l'industrie de l'armement. Cette hypothèse réduit très fortement les capacités de projection dont nous disposons actuellement. Des opérations du type Mali, donc des opérations dans la durée deviendraient très difficiles à mener.
Le point commun à ses deux scénarios est le maintien de la force de dissuasion nucléaire. Ce qui me parait une absurdité, compte tenu de la nature des menaces prévisibles dans les prochaines années. S'il est indispensable de conserver une capacité, il l'est sans doute moins de conserver un arsenal dont la configuration géopolitique du monde suppose qu'on n'aura pas à s'en servir.

Un billet supplémentaire, et j'espère que ce sera le dernier, sera nécessaire pour tenter de dégager les conséquences de tout cela.

lundi 25 mars 2013

Vers la fin de notre défense (1)




Un froncement de sourcil de Barroso ou de Angela a sans doute beaucoup plus d'effets sur notre glorieux président qu'une menace de démission, mais ça n'arrive pratiquement jamais la dernière remontant à 1982, d'un de nos chefs d'état-major d'armée ou des armées. Un froncement de sourcil d'un des deux personnages précités inquiète davantage notre chef des armées que la perspective de voir la France dépouillée de sa capacité de défense. C'est donc la défense qui va trinquer en premier. Il faut dire que ça a commencé dès l'été 2012 avec une réduction des crédits d'équipement ainsi qu'une restriction du recrutement et du tableau d'avancement. Comme les armées sont restées silencieuses, mais doit-on attendre autre chose d'elles, on peut continuer.

Donc voilà, c'est la crise et la signature d'un traité de stabilité budgétaire européen qui fut si habilement renégocié par Hollande et sa clique qu'aucune virgule n'en fut déplacée, nous impose de tenir des objectifs budgétaires que nous ne tiendrons d'ailleurs pas, dès cette année, malgré les déclarations tonitruantes de début de mandat et même après. On allait voir ce qu'on allait voir. On a vu, et dans tous les domaines, sauf dans celui de l'innovation sociétale où là on a été aveuglés. Mais quand même les Européens, la commission et les autres ne l'entendent pas de cette oreille et même si ça passera pour cette année, mais ce n'est même pas encore acquis, faut dire que pépère n'inspire pas une grande confiance à ses partenaires, quand même les Européens ont désormais des exigences et veulent savoir comment la France va faire pour honorer ce traité âprement renégocié par elle. Donc ça urge. Et faut taper là où ça ne fait pas mal ou trop mal. Mais faire mal ou pas mal n'a pas la même signification pour tous : pour certains ce seront les intérêts vitaux de la France qui devront être préservés, pour les autres ce seront les intérêts catégoriels à commencer par les siens. Et concernant notre gouvernement on comprend très bien que pour sa préservation, déjà bien mal assurée, il s'agira de ne pas trop déplaire à son électorat ou ce qu'il en reste. Les intérêts de la France ne constituent certainement pas une priorité.
D'ailleurs quand on a au pouvoir un président pleutre et une gauche vis-à-vis de laquelle le mot nation suscite au mieux l'indifférence mais plus généralement l'effet d'un vomitif aux vertus laxatives, on comprend aisément vers qui se tourner quand il s'agit de trouver des économies. On ne remettra pas en cause une AME servie généreusement à des gens qui n'ont rien à faire en France, on ne se penchera pas de façon trop assidue sur les différentes fraudes sociales dont on sait à peu près qui sont les heureux bénéficiaires, on ne reverra pas à la baisse et surtout l'opportunité de verser de substantielles subventions à des associations dont l'objectif à peine caché est de salir le pays qui les nourrit, on ne reviendra pas sur le financement aux frais du contribuable des syndicats, petites bureaucraties minables qui ne travaillent que pour elles et leur confort faute de représenter les salariés,… Non il est plus facile de tailler sans réflexion préalable dans le budget de la défense.

Vous me direz que tailler dans le budget de la défense, c'est une spécialité française. Depuis la création de la 5ème République on est passé de 5,5% du PIB à 1,5 aujourd'hui. Et il serait malhonnête d'imputer cela uniquement à la gauche, même si elle y a pris largement sa part. Evidemment les 5,5% correspondent à une période historique donnée, la fin de la guerre d'Algérie et aussi évidemment l'acquisition par la France de sa force de dissuasion avec ses vecteurs ainsi que la création de deux groupes aéronavals. Les efforts consentis par de Gaulle sont évidemment en adéquation avec sa vision de la France, de sa grandeur et de son influence internationale. Peut-être que lui a conscience qu'un poste permanent au conseil de sécurité de l'ONU représente un prix à payer. Ceci dit, l'effort initial fait, le budget pouvait diminuer ensuite. Disons que jusqu'au départ de Giscard on était stabilisé légèrement en-dessous des 3%.
L'arrivée des socialistes au pouvoir correspond au début d'une descente aux enfers pour les armées. Faut dire que pendant la période, la chute du bloc soviétique face auquel nous étions principalement orientés a permis à certains de réclamer "les dividendes de la paix". Paradoxalement à une époque où l'armée française est intervenue plus qu'elle ne l'avait jamais fait depuis la guerre d'Algérie. L'ère Mitterrand n'a pas été avare en effet en termes d'interventions substantielles, au Tchad, au Liban, dans le Golfe et en ex-Yougoslavie principalement. Là il convient de faire une pause sur la guerre du Golfe qui aurait dû alerter les socialistes au pouvoir à l'époque et qui ont préféré détourner le regard. La guerre du Golfe a été une catastrophe dans la mesure où elle a révélée l'incapacité de nos armées à faire face à ce type de conflit. Pour une raison essentielle : la conscription. La décision de ne pas engager le contingent lors de ce conflit a provoqué un bordel, c'est le mot adéquat, sans nom. Je n'entrerai pas dans les détails, mais il n'aurait pas fallu que ce conflit dans lequel notre rôle fut d'ailleurs bien modeste et même davantage perdure. La chute du bloc soviétique et les leçons de ce conflit auraient dû provoquer une mutation profonde de nos armées. Mais il faudra attendre 1996 avec la décision de professionnaliser pour que cela soit amorcé. Mais pas de chance! La victoire des socialistes aux législatives de 1997, alors que les moyens auraient dû être donnés aux armées pour réussir la transition vers la professionnalisation s'est traduite par une loi de programmation militaire amputée de 20%. En 2002 le problème des effectifs avait été réglé, mais les matériels n'ont pas suivi. Quant à ceux en place, très vieillissants déjà ils ont connu une crise de la maintenance sans précédent, avec pendant les bonnes périodes des taux de disponibilité des matériels majeurs tournant autour des 50%. A vrai dire, les armées ne s'en sont jamais remis et par exemple l'officier pilote d'hélicoptère mort le premier jour de l'engagement au Mali aurait dû sans ces retards et abandons voler sur un Tigre plutôt que sur une Gazelle. Ceux qui ont une petite connaissance de la chose comprendront la différence et pourquoi cet officier pourrait être encore en vie aujourd'hui. Je pourrais parler des adaptations demandées sur certains véhicules en service en Afghanistan pour protéger les combattants et repoussées par manque de crédits. Maintenant les politiques peuvent venir hypocritement se recueillir sur les dépouilles de nos soldats morts en opération, bien que ce ne soit pas, semble-t-il, la tasse de thé de Hollande préférant offrir des obsèques nationales à une célébrité médiatique, de gauche évidemment, morte prématurément à 96 ans plutôt que de s'incliner sur les cercueils de ceux qu'il envoie à la guerre.
Je m'en étais arrêté aux années Chirac-Jospin. Le second mandat de Chirac et celui de Sarkozy se sont soldés par une quasi-stabilité des dépenses militaires en proportion du PIB, autour des 1,6%.

Au début de ce billet j'avais souligné que dès la prise de fonction de Hollande, du moins quelques semaines plus tard, les armées commençaient à être ponctionnées. Mais vraisemblablement, et c'est même sûr, ce n'était qu'un début. Les hypothèses retenues actuellement, dans tous les cas, indiquent que l'effort consacré à la défense va être encore réduit. Mais de cela, du processus et des conséquences envisageables, nous parlerons dans un prochain billet.



 

dimanche 17 mars 2013

Quand le pingouin donne du menton, ça craint


Il faut toujours se méfier des mous. Le mou a cette particularité qu'à force d'être considéré pour ce qu'il est, donc un mou, il lui prend parfois des envies de se démarquer brutalement et surtout de manière inconsidérée de la perception qu'il donne aux autres.
Dans ces conditions, le mou quand il parvient par on ne sait quel miracle, ou par défaut dans le cas qui nous intéresse, aux responsabilités surprend parfois par ses velléités martiales. On passe brutalement des valses hésitations sur tous les sujets et même les moins importants ou les plus superficiels, comme de savoir si aujourd'hui la cravate penchera vers la gauche ou vers la droite ou si encore on y attachera un poids de 10 kilos pour qu'elle ne dévie pas de son axe normal, à des décisions graves, comme par exemple décider de partir en guerre. C'est là qu'on se dit que les mous peuvent être aussi dangereux que les nerveux impulsifs et que la vraie normalitude présidentielle devient une denrée de plus en plus rare. Car après un nerveux impulsif, on se choisit un mou pour calmer le jeu et quand quelques mois plus tard on se rend compte qu'on n'est plus gouverné, car les mous ne savent pas faire ça, on souhaite le retour d'une personne énergique et donc avec toutes les chances de retrouver un nerveux impulsif. Donc pas facile et dangereux, même si tout de même l'activisme du nerveux lui permet de se trouver des alliés susceptibles de partager les efforts, tandis que le mou reste souvent bien seul.

Bon, en ce moment nous avons donc un mou. Affublé de tous les noms pendant sa carrière passée et présente, les derniers en date étant celui de pépère et de pingouin, de temps en temps il se met à ruer dans les brancards. Pas forcément où il faudrait, mais comme sa mollesse s'accompagne d'un manque évident de charisme il ne brille guère en société, sauf dans les comices agricoles où ses bonnes blagues amusent les vieux, il ne parvient jamais à rallier d'autres responsables de poids à ses causes. Et donc il est condamné à agir seul dans le cadre des pouvoirs que la Constitution lui donne de façon fort peu raisonnable. Il ne peut pas dévaluer notre monnaie, il ne peut pas mettre en œuvre la préférence nationale dans les domaines des échanges commerciaux, il ne peut pas aider son industrie, mais il peut faire la guerre, entre autres. Et bien donc il la fait ou encore se met à soutenir des causes assez louches. En fait tant que ça se passe hors du pays et hors de l'UE, on peut faire ce qu'on veut. Dans les autres cas, il faut rester aligné sur les vues d'une commission qui sont celles du FMI ou de l'OMC. Le pauvre Viktor Orban qui dirige la Hongrie en sait quelque chose, lui qui a voulu remettre la main sur sa banque centrale. Et pan sur les doigts! Mais rassurons-nous, avec le mou de telles mésaventures ne peuvent nous arriver. Les regards croisés de Angela et de David effacent de sa mémoire tous les beaux discours tenus la veille et où on nous racontait qu'on allait voir ce qu'on allait voir. Le mou ne peut donner l'illusion du pouvoir que quand il est seul ou avec sa cour, ou encore quand il croise des personnes de haut rang, certes, mais qui appartiennent à des Etats faibles. Le mou peut donc se permettre d'humilier Kabila lors du sommet de la francophonie, mais se fait tout petit quand il se déplace dans d'autres pays, ceux-là puissants ou desquels nous dépendons pour une raison ou une autre, tandis que leurs dirigeants partagent très largement des pratiques communes avec ce pauvre Kabila. Oui je sais, ça fait un peu cour de récré là où les poltrons ne sortent la machine à baffes quand ils sont en face d'un plus faible que soi et certifié, mais c'est comme ça ou du moins c'est ainsi que se conçoit notre politique étrangère.
Mais il est temps que j'en revienne aux coups de menton qui comptent et qui souvent sont corrélatifs à une descente vertigineuse dans les sondages.

Même si depuis la première guerre mondiale, il serait vain de s'attendre à l'union sacrée lors d'un conflit auquel participe notre pays, la guerre, à condition de bien la présenter, peut rendre populaire, même si c'est pour une courte période, le pire des manchots, ces cousins vivant dans l'hémisphère sud des pingouins auxquels nous sommes davantage accoutumés sous nos latitudes. Pour bien présenter une guerre, ne jouez plus comme par le passé sur le sentiment national, ni les intérêts de la France. Faites dans l'émotionnel, parlez des malheureuses victimes, notamment des femmes, ça ça marche bien, dénoncez de monstrueux terroristes sans cœur ni pitié, et qui sont déjà à nos portes (alors qu'on constatera ensuite qu'ils ne sont plus derrière la porte depuis longtemps). Une bonne guerre se fait pour les autres, pour des principes et jamais pour des intérêts propres, je vous laisse choisir la définition adéquate de ce dernier adjectif. Enfin surtout ne dites jamais la vérité. Ne parlez pas par exemple d'un pays où la corruption est le moteur de son fonctionnement, ne parlez pas de l'absence de démocratie, contentez-vous des apparences institutionnelles, ne dites pas que c'est le comportement et le mode de gouvernement des dirigeants de ce pays, les anciens, les présents et sans doute les futurs qui sont à la source de la situation de laquelle vous voulez les sortir sans que pour autant ils aient décidé de changer. Ne dites pas que vous-mêmes vous saviez tout ça depuis longtemps et que vous avez laissé pourrir une situation, sans doute au nom de la souveraineté dudit pays, que vous allez tenter maintenant de restaurer au nom du devoir d'ingérence cette fois, ou bien d'assistance. Les mots n'ont guère d'importance finalement, c'est la perception qu'on donne de la chose qui est importante. Quant à vos ennemis, veillez à bien les qualifier, c'est-à-dire mal. Faites en des terroristes, en vous attachant à leurs méthodes, mais en omettant de donner les vrais motifs de leurs combats et d'en imputer certains à une croyance religieuse. Vous pourriez ainsi stigmatiser dans votre propre pays, et puis l'imprécision pourra toujours vous servir, on le verra.
Bon là, vous avez compris, je parle de l'intervention au Mali dont on ne sait rien ou presque sur les opérations, ce qui n'est guère rassurant. Un conflit dont on nous a volontairement tu les causes, et dont les diplomates qui se sont exprimés sur celles-ci se sont fait virer du quai d'Orsay (voir mon billet d'il y a quelques jours).
Voilà ce qui arrive quand un mou veut démentir sa réputation. Il fonce tête baissée dans une opération pourrie et il le fait seul. Car je serai tenté de demander alors que la Françafrique n'existe plus ou ne doit plus exister selon le même personnage : pourquoi nous? Sommes-nous responsables de la situation? L'idéologie qui est dénoncée si prudemment, en fait sans la nommer, n'est-elle un danger que pour nous? Il me semble par exemple que les Britanniques et les Espagnols en ont davantage souffert dans les dix dernières années. La réponse à toutes ces questions ainsi que les causes profondes du conflit expliquant que l'option militaire choisie, car d'autres options de ce type mais plus légères existaient, si elle a pu sembler nécessaire n'est pas suffisante et même inutile su les dites causes ne sont pas supprimées, font que chaque fois qu'un de nos soldats tombe on ne peut qu'avoir un gout amer. Mort pour quoi? Pour la France? Difficile à croire au sens littéral du terme. Mort pour la protection de la civilisation occidentale menacée? Peut-être mais alors où sont les autres? Mort au cause de l'incurie gouvernementale malienne et pour la corruption? Il y a des chances. Mort pour 3 points dans les sondages et déjà perdus? Espérons que non.

Et voilà donc maintenant, peut-être parce que les sondages redeviennent mauvais, car pourquoi pas il y a deux mois, notre chef de nouveau critiqué par son indécision, décide de mener campagne pour une levée de l'embargo des armes en Syrie et se propose même en cas d'échec de livrer des armes aux rebelles syriens.
Il faut peut-être s'arrêter sur ces rebelles. Qui sont-ils? Pour le moins une mouvance hétéroclite avec des politiques auxquels n'obéissent pas les factions armées, elles-mêmes dominées par les milices islamistes. Les membres de l'ASL, armée syrienne libre, déserteurs de l'armée régulière doivent donner des gages aux islamistes, ou alors restent consignés dans des camps militaires Le colonel Riad al-Assaad, un des fondateurs de l'ASL est assigné à résidence en Turquie avec l'interdiction de se rendre sur le territoire syrien. Vous aurez donc compris à qui on veut donner des armes. Essentiellement des islamistes. Qui eux, contrairement à leurs "frères" au Mali, qui combattent pourtant pour, ou au moins au nom de, la même cause ne sont pas des terroristes. Enfin vous m'aurez compris, la cohérence n'est pas ce qui caractérise le mou quand il lui prend des velléités martiales. Capable d'aider ou de combattre les mêmes individus en fonction de leur localisation géographique ou de leur ennemi du moment ou du lieu, il se lance dans des aventures pour le moins délicates et qui risquent de nous coûter cher à terme. En fait dans le cas syrien, aucune leçon d'un passé très récent pourtant n'a été tirée des conséquences à armer des islamistes. Quant au contrôle de ces armes, c'est un vœu pieu auquel personne ne peut croire une seconde.
Par ailleurs on notera que tout ceci est illégal sur le plan international, l'opposition syrienne (laquelle?) n'étant pas reconnue par les instances internationales dont l'ONU qui n'a pas donné mandat à la France, ni à personne de renverser Bachar el Assad.
A moins que la France soit devenu le vassal du Qatar, un des principaux soutiens de la rébellion, version islamiste, dont les intérêts dans la zone ne sont pas qu'idéologiques mais aussi économiques puisque la Syrie de El Assad reste le dernier obstacle à la mise en œuvre d'un gazoduc exportant le gaz qatari vers l'Europe via la Turquie qui deviendrait pays répartiteur. On comprend ici les intérêts américains pour ce conflit puisque c'est une manière d'affaiblir les Russes, principal fournisseur de gaz à l'Europe et de donner un rôle stratégique majeur à la Turquie qu'ils souhaitent tant, allez comprendre pourquoi, voir intégrer l'union européenne. Dans ce jeu, on a du mal à comprendre le rôle de la France, sauf si notre président s'est fait embobiner par Obama, car elle n'a rien à y gagner. A moins que dans ce cas particulier, sa haine de Poutine soit devenu son moteur. C'est un truc qui arrive aux mous quand ils ne peuvent affronter de front leurs adversaires que de jouer par la bande. Même si le résultat doit être l'émergence d'un nouvel Etat islamiste dans la zone.
Enfin de tout cela, de cette bataille énergétique qui sous-tend le conflit, on ne nous parlera pas. Comme pour le Mali, on se concentrera sur les victimes qui, en une semaine, dans la bouche du président sont passées de 40000 à 70000, sans qu'il nous explique qu'elles appartiennent aussi aux deux camps. Cependant cette fois, il semblerait que même le discours larmoyant ne porte pas ses fruits et donc ne suscite pas l'enthousiasme dans la population. Va falloir se trouver une autre guerre.

mercredi 13 mars 2013

Conseil des ministres


Brouhaha dans la salle du conseil. Les ministres discutent en groupes distincts sauf Arnaud, fâché avec tous, qui reste seul, consultant compulsivement sa montre "Lulu et castagnette", donc de marque française et non ostentatoire.

- Mesdames, Messieurs le président! Annonce un huissier d'une voix tonitruante.
Brouhaha dans la salle. Les ministres discutent en groupes distincts sauf Arnaud qui reste seul fâché avec tous, l'œil rivé sur sa "lulu". Tout le monde s'en fout.

-Hé, heu, je suis là! Heu! Vous voulez un café?
L'espoir que les croissants soient encore au beurre fait s'approcher tout doucement nos ministres de la table. Ils s'assoient.

- Asseyez-vous! Heu! Ah, je vois que c'est déjà fait. Najat, tu sers le café?
- Pourquoi moi encore?
- Parce que t'es la plus jeune! répond Jean-Marc voyant l'embarras de François qui commençait à vouloir se lever pour faire le service.
- Et parce que t'es une femme! lance Laurent.
- Laurent ça suffit avec tes réflexions de macho! S'emporte Cécile de sa voix de crécelle.
- Oh! N'oublie pas que tu parles à l'ancien plus jeune premier ministre de la France! rétorque Laurent. Tiens t'as pas mis ton jean ce matin?
- Spèce de boloss préhistorique!
- Et si chacun se servait? intervient François que ces disputes affligent.
- Oui mais je passe en premier! dit Laurent. C'est quand même moi l'ancien plus jeune premier ministre de la France. J'espère que les croissants sont encore au beurre. Hein Cahu?
- Profites-en, ça ne va pas durer, répond le ministre du budget qui se sent mal aimé mais qui apprécie les attentions qui l'entourent d'ordinaire en ces temps difficiles.
- Tiens au fait, reprend Laurent. J'ai besoin de crédits pour refaire la moquette de mon bureau et acheter quelques toiles.
- Tu rêves là. T'as déjà tout changé il y a deux mois. Et j'ai surement pas de crédits pour ça.
- Oui mais tu comprends, je suis quand même l'ancien plus jeune premier ministre de la France et j'ai un rang à tenir avec mes visiteurs. Regarde la Duflot, elle reçoit le DAL, donc du balatum ça lui suffit. Mais moi… Bon écoute! Je ferme deux consulats en échange. Ça te va?
- OK, ça marche. Envoie-moi un mail avec tes besoins.

Quelques minutes passent.
- Bon on commence? Heu! Ça serait bien qu'on ait fini avant midi. Parce qu'après bibiche a besoin de la salle pour une réunion de son cabinet.
Rires étouffés dans la salle.
- Bon les filles et les gars, on y va parce que nous aussi on risque de se faire engueuler par elle si on prend du retard, lance Jean-Marc.
Retour précipité autour de la table.
- Au fait il est où Le Drian? Demande François
- Il bosse! Répond Jean-Marc. Tu te rappelles on a envoyé des troupes au Mali.
- Ah oui, c'est vrai! Faudra qu'il vienne me dire comment ça se passe un de ces jours. Tu lui dis, hein!
- Oui, s'il passe me voir ou s'il décroche son téléphone quand je l'appelle.
- Bon! heu. je vais vous raconter mon voyage à Dijon. Je suis très content. Qu'est-ce qu'on a bien mangé! Et le vin alors!!! Je vous conseille la région. Eh vous savez quoi? J'ai dormi dans le lit à de Gaulle qu'on avait fait spécialement pour lui pour sa visite. 2 mètres 50. J'aurais pu emmener bibiche et ségo, elles ne seraient même pas croisées tellement il était grand. Vous répétez pas, hein?
Manuel prend discrètement des notes sur un calepin noir.
- Ça s'est bien passé pendant mon absence?
- En fait, heureusement que tu nous le dis, parce qu'on n'avait pas fait gaffe, répond Jean-Marc.
- Eh, puisque t'as vu Rebsamen, tu lui as parlé du cumul des mandats? demande perfidement Arnaud.
Rires étouffés autour de la table.
- Non, c'était pas le moment. Faut pas mélanger la détente et le boulot. Mais je le ferai, oui je le ferai.
- Oui quand on sera revenu au plein emploi.
- Arnaud? S'emporte Jean-Marc. Un peu de respect!
- Toi ça va. Va t'occuper de Mittal! Judas! Et si c'est comme ça je me casse. J'ai un rendez vous avec Smoby qui cherche un équipementier pour les roues de ses petites voitures pour enfants.
Et il quitte le conseil.

- Ça serait bien qu'il ne vienne plus, lance Christiane. Il plombe l'ambiance. Y'en a marre des gens qui se prennent au sérieux. Faut profiter de l'instant et pour nous ça ne durera pas longtemps, on le sait bien.
- Surtout avec tes réformes de la justice, lui rétorque Manuel. C'est la fête du slip tes trucs.
- Oh, c'est pas parce que quelques poulets se font tabasser ou dégommer qu'on va en faire un foin quand même. C'est leur boulot, après tout! répond Christiane.
- En tout cas j'aimerais bien que quelqu'un tranche entre laxisme et juste répression. Parce que là y'en a marre.
- T'as qu'à aller à l'UMP, lui lance Cécile qui digère mal que des SDF soient régulièrement virés par la police de leurs squats.
- Et toi retourne chez tes bons à rien, même pas fichus de nous soutenir alors qu'on les a débarrassés de toi.
- Allez, allez, on se calme! Tente de s'imposer François. On n'est quand même pas là pour parler boulot. Y a pas que ça dans la vie.
- Oui mais, en profite Jérôme, alias Cahu, ça serait bien quand même de bosser 5 minutes pour trouver les 6 milliards qui nous manquent.
- Ben y a qu'à taxer les riches, murmurent plusieurs voix.
- Ils ont mis les voiles, sauf la vieille Bettencourt qui se croit encore sous Chirac.
- Y a qu'à taxer le diesel alors, dit Delphine.
- Ça va pas, non? Y les trois quart des bagnoles qui ont des moteurs diesel et vu la côte de popularité de certains ici… Hein François! répond Cahu.
- Et qui va gérer les blocages des routiers et des paysans? reprend Manuel.
- Bon alors on prend à qui? demande François.
- Ben on a réuni une commission interministérielle, dit Cahu. Fallait trouver des gens qui ne votent pas trop pour nous et qui ne cassent rien quand ils ne sont pas contents. Alors on a trouvé les vieux, et les femmes enceintes.
- Les vieux je comprends, reprend Jean-Marc. C'est souvent des réacs. Mais les femmes enceintes?
- Ben, c'est-à-dire qu'aucune future mère digne de ce nom ne souhaite pour sa progéniture l'avenir que nous lui promettons.
- Bon, alors on taxe les retraités et on sucre les allocs, décide François.
- OK, ça roule.

Un huissier entre discrètement et glisse un mot à François.
- Y a bibiche qu'a avancé sa réunion d'une demie heure. Faut qu'on termine.
- Et moi qu'est-ce que je dis aux journalistes? demande Najat.
- T'inquiète pas. Y a Claude (Sérillon) qui t'a préparé un topo en même temps que le compte-rendu de la séance. Il a fait ça hier. Enfin surtout insiste sur le fait qu'on maitrise. Bon allez, faut y aller. Delphine, vu que c'est toi la plus jeune après Najat, tu débarrasses la table?

 

mardi 12 mars 2013

Pour une meilleure compréhension de la crise malienne...

... et pour comprendre dans quel bourbier nous nous sommes mis, cette vidéo que quelques minutes où l'ancien responsable de la zone s'exprime (à titre personnel!) sur cette crise. Je parle d'ancien responsable puisque Laurent Bigot, vient de se faire virer de son poste après deux autres collègues en charge du dossier.
Il serait évidemment dommage de conserver des gens compétents aux postes où ils peuvent le mieux servir.
La vidéo en question a été invoquée officieusement comme motif du limogeage. Il semble (source Figaro) qu'elle ait déjà disparu de plusieurs sites internet..

La vidéo date de plusieurs mois (juin 2012) et on comprend fort bien en la visionnant et en écoutant Laurent Bigot que le mal est profond, et pas seulement au Mali d'ailleurs, et que la solution militaire ne peut être la seule. Elle est peut-être d'ailleurs inutile.


dimanche 10 mars 2013

Séquences socialistes


Faute d'être capables d'apporter la moindre solution à une crise dont les effets se font de plus en plus dévastateurs en France depuis qu'ils sont arrivés au pouvoir, faute d'être capables de dessiner un cap à part peut-être celui du davantage d'impôts pour tous, en fait un racket d'Etat planifié et dont les victimes sont de mieux en mieux ciblées- faute de pouvoir taxer les riches, taxons les retraités qui ne votent guère pour nous et ne risquent pas de casser grand-chose mise à part leur pipe -, en résumé faute d'être capables de gouverner ce pays, les socialistes, fidèles à de vieilles habitudes destinées à camoufler soit leurs renoncements idéologiques, soit leur impuissance congénitale, occupent le terrain médiatique avec de l'accessoire, mesures sociétales ou séquences émotion. Et comme ce gouvernement est vraiment d'une médiocrité sans nom, il use et abuse de ces artifices. Et ces derniers temps nous n'auront donc pas été déçus. Faut dire que les chiffres du chômage, l'incapacité de revenir dès cette année à un déficit budgétaire de 3%, les perspectives de croissance qui baissent perpétuellement, le bourbier malien, les revers diplomatiques de notre patapouf 1er à Bruxelles, à Moscou, engagent à décupler son énergie pour faire oublier une réalité sordide. D'autant plus que des élections intermédiaires se profilent à l'horizon, et qu'il serait dommage de perdre son généreux casse-croûte financé par le contribuable qui s'étrangle. A ce rythme NVB qui a au moins ce mérite d'être présentable ne va pas tarder à retirer le haut, puis le bas. En attendant, surfant sur les événements que n'a pas provoqués, espérons-le, le gouvernement et le chef de l'Etat, pauvre Etat, ces derniers occupent le terrain à leur façon.

Nous avons eu la séquence Hessel. Hessel que certains verraient bien au Panthéon. J'en ai parlé, inutile d'y revenir. En attendant une peut-être décision positive de notre chef laquelle décision dépendra sans doute davantage de la conjoncture que des qualités de Hessel, le grand penseur de gauche aura dû se contenter d'obsèques nationales lors d'une cérémonie aux Invalides, rien que ça, présidée par patapouf en personne. Lequel s'abstient de venir honorer les morts au combat d'une guerre qu'il a décidée, préférant déléguer son premier ministre ou le ministre de la défense. C'est pas plus mal pour les morts. Mais enfin, le signe est là.
Tiens au fait, avez-vous entendu parler des résistants morts pendant la même période, notamment Henri Caillavet, Françoise Seligmann, tous deux anciens parlementaires de gauche, ou encore Denise Vernay, sœur de Simone Veil? De vrais résistants aux faits d'armes plus consistants que ceux d'Hessel, sans que cela ne retire rien à ses mérites, et parfois déportés eux -aussi. Ils n'auront pas eu droit aux Invalides ni à la présence du chef de l'Etat à leurs obsèques. En fait qu'est-ce qui a fait la différence? Hollande l'a dit lui-même dans son discours, dans son éloge funèbre : " c'est par une brochure qu'il connut la célébrité…". Une brochure! En fait quelques pages dont le contenu a souvent été considéré comme médiocre par les gens qui pensent et dont j'entendais l'un deux, pourtant admirateur de la vie de Hessel, dire récemment que l'acquisition de cet ouvrage ne pouvait pas appauvrir ses acquéreurs (3 euros), mais qu'il ne pouvait pas non plus les enrichir. "Indignez-vous", ce mot d'ordre indigent puisqu'il ne contient aucune alternative, aura suffit à rendre un homme célèbre au point que de recevoir des honneurs nationaux. De fait il ne faut pas grand-chose pour basculer du côté des grands hommes. Quelques mots vides de sens mais appréciés par de nombreux indigents de la pensée, le tout accompagné d'une mauvaise mayonnaise médiatique. Hors des médias, point de salut. Ni Panthéon, ni obsèques nationales, ni hommage de la nation. Parce qu'en fait, conséquence de la médiatisation, ce n'est pas vraiment les morts qu'on honore désormais, c'est les foules crétines et émues. Honorer certains morts c'est conforter ces foules dans leur position, leur donner la sensation d'exister et même de penser. Et c'est aussi se faire bien voir d'elles. Denise Vernay honorée aux Invalides? Mais pourquoi faire? Elle était connue de qui? Etait-elle de gauche au moins? Et puis ça ferait plaisir à combien de gens? Allons, ne perdons pas notre temps avec ça! Hessel, ça c'est du lourd!

Et puis dans les mêmes temps nous avons eu le gag Chavez. Le gag n'est pas Chavez, il n'était pas très drôle en fait, mais la réaction de la gauche à sa mort et la représentation de la France à ses obsèques.
Les réactions furent pour le moins partagées. Entre une Taubira, première à réagir et à pleurer le grand homme avec le peuple vénézuélien, mais ça ne vous étonnera pas, et certains députés ne voyant dans l'individu qu'un dictateur, il y avait de la place pour Hollande pour tenir des propos comme d'habitude ambigus. Je cite : " il a profondément marqué l'histoire de son pays". Comme Hitler, Staline ou Gandhi, là on ne se mouille pas. Il poursuit : " "Le président défunt exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations que tous ne partageaient pas une volonté indéniable de lutter pour la justice et le développement". Ça ça passe partout. En fait du blabla. Il fallait dire quelque chose et il l'a fait en ne disant rien. Fallait pas se fâcher avec la gauche du parti et la gauche de la gauche. Mais pas donner non plus dans le dithyrambe s'agissant de quelqu'un de pas très au clair avec les libertés fondamentales et les droits de l'homme, qui plus est ami de gens peu recommandables.
Reste qu'il fallait envoyer quelqu'un. Fabius était pressenti, mais son calendrier était trop chargé. Pensez-donc! Il avait un rendez-vous programmé avec le président de SOS racisme (véridique!). Du coup on a envoyé le ministre des outre-mer depuis qu'il y en a plusieurs, un certain Victorien Lurel. Pas de bol. Lui se rapprocherait plutôt des conceptions de Mélenchon et Taubira. Alors il s'est livré à un exercice peu glorieux pour la France qu'il représentait. Après avoir trouvé Chavez tout mignon en cadavre, il nous en a fait le produit des amours virtuelles de de Gaulle et de Blum, si le mariage pour tous avait été de mise entre les années 30 et 50 du siècle dernier. Rien que ça! Et puis il nous a dit que le monde manquait de dictateurs comme Chavez. Du coup on imagine qu'en coulisse il aura été baiser les babouches de Ahmadinejad et embrassé Loukatchenko sur la bouche selon une vieille tradition (biélo)russe. En tout cas, ça fait jaser. Mais peut-être est-ce le but recherché puisque pendant ce temps-là on ne parle pas d'autre chose.

N'oublions pas la séquence indignation, cette chose qu'affection particulièrement la gauche. NVB nous a montré que pourtant c'est très mauvais pour le cerveau.
Mais revenons aux faits. Dans une interview à je ne sais pas qui, à l'occasion de la fête des femmes, NKM  a déclaré à propos de Ségolène Royal, et s'appuyant sans doute sur le cas de la présidente de la région Poitou-Charentes pour démontrer que le sexe faible- horreur, mille excuses- donc que les femmes avaient encore du chemin à faire pour être les égales de l'homme- aie, l'expression n'est pas heureuse et surtout pas politiquement correcte, mais vous m'aurais compris- que c'était triste ou pathétique, pourtant après avoir démontré une telle valeur (était-elle ironique?) d'ne être réduite à attendre la bonne volonté de son ex pour obtenir un poste somme toute pas terrible. Encore eut-elle la délicatesse de ne pas préciser qu'il fallait l'accord de la Pompadour, à moins que cela ait été finalement contre-productif dans sa volonté de démontrer que les femmes étaient encore maltraitées par les hommes et non pas par elles-mêmes.
Du coup, vous imaginez! A gauche, ce genre de phrase on les guette. C'est dans ces moments qu'on se refait une unité de façade à coup d'indignation. Donc selon NVB, ministre de la femme et porte-parole du gouvernement, NKM se retrouve taxée de pire misogyne du moment. Réveille-toi Najat, NKM est une femme comme toi et donc ne peut guère être suspectée de misogynie. A moins que ce ne soit comme le mariage pour tous : si on est contre on est homophobe, ceci incluant même les homosexuels qui sont contre. Donc si on est contre Royal on est misogyne. CQFD. Logique socialiste, forcément simpliste, parce que faite pour les esprits simples. Et bien sûr l'indignation a gagné bien au-delà de la simple ministre de la femme.
Indignation sélective évidemment. Car dans le même temps, Daniel Cohn-Bendit auquel on demandait sur Canal + quel acteur serait hollande s'il en était un n'a pas hésité avant de répondre "la doublure de Bourvil". Au demeurant Bourvil était un homme très respectable et un grand professionnel. Il était payé souvent pour faire rire et y parvenait. Par contre ce n'est pas ce qu'on demande à notre président qui, même s'il s'y essaie, n'est pas payé pour cela.

Voilà les sujets dont on a beaucoup parlé ces derniers jours. Y a pas quelque chose qui vous dérange, vous?

dimanche 3 mars 2013

Les bobos gauchos veulent investir le Panthéon


Il parait, non il ne parait pas et donc c'est encore pire, qu'une pétition circule visant à enfermer Stéphane Hessel au Panthéon. "Panteon subito!" criait la foule. Mais quelle foule? La foule de ceux qui se sont entichés d'un cabotin nonagénaire, complètement inconnu du grand public avant qu'il ne sorte un opuscule de quelques dizaines de grammes vendu 3 euros qui avait comme seul mérite éditorial un titre bien choisi. "Indignez-vous" qu'il disait l'Ancien. Et attention, pas n'importe quel ancien! Un ancien résistant déporté, et un des rédacteurs de la déclaration universelle des droits de l'homme. Un résistant déporté, sans aucun doute, un des rédacteurs de la DUDH, surement pas. Présent peut-être mais en tant que secrétaire. Entre la DUDH et sa sortie de l'anonymat, une carrière de diplomate, souvent auprès de l'ONU, ce truc qui ne sert à rien, avec ses succès et ses échecs, et un rôle de tâcheron auprès des socialistes quand ils furent au pouvoir, sous la IVème République, puis sous Tonton. Certes une carrière fort honorable menée par une personne cultivée, un normalien, mais qui confina l'homme à ses réseaux et à l'écart de toute notoriété publique jusqu'à tout récemment.
Quant à ses idées, du moins celles qui ont fait son succès, on peut les résumer en quelques mots : le monde est injuste notamment à cause des riches et surtout à cause des israéliens qui oppressent de façon inhumaine les Palestiniens. Oui de façon inhumaine par une occupation bien pire que celle que fut l'occupation de la France par les nazis. Pour preuve les résistants étaient gênés aux entournures à cause de la popularité de l'occupant. Parole de résistant!
Je reconnais que tout ça peut plaire à une frange de la population abreuvée de ces quelques idées simples depuis bien longtemps. Mais cela mérite-t-il une panthéonisation?

C'est vrai que depuis la période révolutionnaire, avec néanmoins de longues interruptions, puisque de 1815 à 1885, entre Antoine-Jean-Marie Thévenard, vice-amiral de la Révolution, sénateur et comte d'Empire, et Victor Hugo, personne n'entra au Panthéon sinon son architecte Jacques-Germain Soufflot en 1829, la France tient à honorer ses grands hommes en fixant leur dernière demeure en ce lieu initialement de culte, devenu temple païen de la République. Nonobstant les Invalides lieu de prédilection des gloires militaires, sauf si elles se nomment Bigeard. Et il faut dire que c'est chichement que la France accorde ce statut de grand homme puisque le monument n'accueille que 71 pensionnaires, parfois de façon partielle, un cœur dans une urne se substituant souvent à la dépouille complète. Et encore, ce bilan peut-il être encore davantage nuancé quand on sait que 43 des pensionnaires furent placés là pendant la période napoléonienne.
Il faut dire que ça avait mal commencé. Ce qui devrait faire normalement réfléchir longuement avant d'accueillir quelqu'un dans la crypte. Car des 6 premiers entrants au Panthéon entre 1791 (Mirabeau ouvrit le bal) en 1794, 4 avaient déjà été éjectés en 1795. Ne restaient plus donc que Voltaire et Rousseau à la fin de la période révolutionnaire. Les grands hommes d'une période donnée peuvent effectivement devenir honnis assez rapidement. D'ailleurs quand fut décidé de sortir Marat, il fut décrété avec sagesse que personne ne pourrait entrer au Panthéon moins de 10 ans après sa disparition. Mesure qui fut oubliée très rapidement.

Néanmoins cela devrait faire réfléchir à la définition du grand homme. Ou du moins à sa perception par les Français. Il serait en effet dommage de se référer à des idées partisanes pour décider qu'un homme ou une femme évidemment est digne d'entrer au Panthéon. Et si nous nous référons aux entrées dans ce lieu depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il semble bien que c'est l'idée qui a prévalu: ne faire entrer que des gens faisant l'unanimité ou presque. Je cite dans l'ordre d'entrée : Paul Langevin et Jean Perrin, physiciens tous les deux, Félix Eboué et Victor Schloecher, Louis Braille, inutile de le présenter, Jean Moulin, idem, René Cassin, celui qui a rédigé la DUDH, Jean Monet, l'abbé Grégoire, Monge et Condorcet, les trois à l'occasion du bicentenaire de la Révolution, Pierre et Marie Curie, André Malraux et Alexandre Dumas. Vous remarquerez que je ne me suis senti obligé de décliner les qualités que des deux premiers. Albert Camus fut pressenti mais sa famille refusa.

Alors la question est : Stéphane Hessel a-t-il une place parmi ces grands hommes? Certes il a des points communs avec certains: résistant, écrivain. Mais c'est quand même insuffisant. Sinon prévoyons d'y faire entrer Bigeard ancien résistant et écrivain, ayant servi sa patrie sur bien des fronts, ou dans l'avenir Hélie de Saint-Marc, résistant déporté, écrivain également et ayant lui aussi servi sa patrie jusqu'au fond des geôles de la République pour être resté fidèle à son serment d'honneur. Les deux méritent aussi de la patrie. Non? Pourtant il n'y a aucun risque qu'ils entrent un jour au Panthéon. Parce qu'ils ne font pas l'unanimité. Déjà que des pétitions furent ouvertes et signées par des milliers d'individus, sans doute par ceux qui veulent aujourd'hui panthéoniser Hessel, pour que Bigeard n'entre pas aux Invalides, et ils eurent gain de cause, et pour qu'il ne bénéficie pas des honneurs rendus par la nation lors de son inhumation définitive, sans succès cette fois! Quant à Hélie de Saint-Marc, officier putschiste, ses chances sont extrêmement limitées. Mais personne n'ira pétitionner pour lui, quelque grand soit le personnage. Même ceux qui l'admirent s'en garderaient comprenant bien qu'il ne fait pas l'unanimité. Ne reste donc plus qu'à lui souhaiter une très longue vie.

Par contre les bobos gauchos, eux, rien ne les arrête. Puisqu'ils partagent les idées simples de Hessel, c'est pour eux un droit, une évidence même, qu'il entre directement au Panthéon. Ceux-là, rien ne les arrête. Et ce que peuvent penser les autres des idées de Hessel, ils s'en tapent. Mais alors là complètement.
Pourtant mesdames et messieurs les bobos gauchos, vous vous trompez. Le Panthéon appartient à la France, et non à vous. C'est une reconnaissance unanime de ses mérites de la part du peuple français qui peut y conduire, qui doit y conduire. Oui, il vaut mieux nuancer, car notre époque a ceci de formidable que même les évidences, que même la raison la plus élémentaire, peuvent être balayées d'un revers de la main. Construisez-vous votre monument, à la gloire des porteurs des idées simples que vous vénérez. Mais ne venez pas squatter ceux de la France que par ailleurs vous n'aimez guère.

vendredi 1 mars 2013

Le droit de casser : une nouvelle originalité socialiste


Les socialistes sont en plein désarroi. D'après un récent sondage qui confirme une rechute sévère de l'exécutif dans l'opinion (-5 points) après un mois de stabilité consécutif à une guerre qu'on a voulu présenter comme triomphale alors qu'elle n'avait même pas encore commencé, et de ça on commence à se rendre enfin compte, donc d'après un récent sondage même presque 30% des socialistes ne font plus confiance à monsieur pette blague et à son ancien copain des bancs de l'assemblée nationale et qui fait office de premier ministre. C'est quand même pas terrible! Même si par ailleurs on peut estimer que ce n'est que justice. Les promesses de campagne ne sont pas tenues, la situation générale se détériore chaque jour, et on nous annonce de nouvelles restrictions sans qu'on imagine un instant que celles-ci amèneront une amélioration à terme de la situation. Il n'y a pire impression que celle qui présente un gouvernement en permanence sur la défensive, c'est-à-dire ne pouvant tenter que de réagir à des choses qu'il ne maitrise pas. Ce qui se traduit concrètement par des annonces démenties dans les jours qui suivent. "Nous tiendrons quoiqu'il en coûte l'objectif des 3%", "L'objectif est devenu intenable, selon la cour des comptes, donc nous sommes obligés de réviser nos projections. Mais rassurez-vous, l'an prochain on sera sur les rails". "Il n'y aura que les riches qui seront touchés par les hausses d'impôts" , "nous devons geler le barême de l'impôts pour cette année, donc ne pas tenir compte de l'inflation". "Augmenter la TVA serait d'une grande injustice pour les classes les plus défavorisées", "Nous devons augmenter la TVA". "Nous inverserons la courbe du chômage en 2013", "La conjoncture internationale ne pourra pas nous permettre de tenir cet objectif, mais rassurez-vous, ce n'est que partie remise" (là j'anticipe mais sans grand risque de me tromper). "Nos troupes commenceront à se désengager dès le mois de mars du Mali", "Nous devrons sans doute attendre juillet pour pouvoir entamer le désengagement de nos troupes" (prudence étant de ne pas préciser l'année). Et on pourrait continuer longuement d'énoncer ainsi cette litanie des annonces et promesses annulées ou contredites. C'est la marque de ce pouvoir qui en fait ne peut rien ou peu. Et c'est de ce peu qu'il faut s'inquiéter. Il ne touchera pas aux conditions de vie des Français, mais sera juste constitué des mesures nécessaires à conforter la clientèle de ce pouvoir, quitte pour cela à saper les fondamentaux de notre société, ou à créer des conditions susceptibles d'aggraver encore davantage la situation de ce pays. S'agissant des fondamentaux nous avons eu ce fameux mariage pour tous qui, avec l'adoption, et plus tard, car nous n'y couperons pas, dans 5 ans, dans 10 ans ou dans 20 ans, avec la légalisation de la PMA et de la GPA (déjà légalisées de fait dès lors qu'on va faire ça à l'étranger – voir la circulaire Taubira sur l'acquisition de la nationalité qui constitue une reconnaissance de cet état de fait), remettra complètement en cause les notions de famille et de filiation. S'agissant des mesures démagogiques dont les conséquences sont à terme nuisibles, nous avons cette fameuse loi dite d'amnistie sociale, votée au Sénat il y a peu et qui passera devant l'assemblée courant mai. C'est de cette loi dont je veux parler dans ce billet, après ce bref rappel de la pétaudière qu'est devenue la maison France après même pas 10 mois de socialisme.

Voyons tout d'abord les protagonistes de cette loi avant d'en voir le contenu. Il y a ceux qui la proposent : les communistes et plus largement le front de gauche. Rien d'étonnant à cela quand on verra son contenu. Il y a les soutiens inconditionnels : les cocos version bio, c'est-à-dire les verts. Il y a ceux qui s'y opposent : la droite et le centre. Et il y a ceux qui se trouvent le cul entre deux chaises : les socialistes. Les socialistes dans le fond ne sont pas très réjouis à l'idée de cette loi. Comme ils sont au pouvoir, ils risquent d'en subir les effets néfastes et de renforcer la vision laxiste qu'on peut avoir d'eux quant à ce qui a trait à la justice. Par ailleurs étant donné tout ce qui vient d'être décrit précédemment, comment pourraient-ils ne pas envoyer de signaux d'encouragement à leurs alliés de circonstance, pour le mois embarrassants mais dont ils ne peuvent guère se passer. Donc, à l'image du président issu de leurs rangs ils vont couper le poire en deux : ils voteront la loi après l'avoir amendé pour en réduire les effets. Finalement chacun est dans son rôle. Les cocos et alliés dans leur rôle de sabotage, la droite et alliés dans la posture de défenseurs de l'ordre, et les socialistes dans la mollesse et l'indécision qui en est le corolaire. J'allais oublier le représentant du gouvernement lors de la discussion du texte. Devinez donc qui cela pouvait être! Bob je ne vous fais pas attendre : c'était Taubira! Qui d'autre pouvait se trouver aux premières loges dès lors qu'il s'agissait de saper l'autorité de l'Etat nécessairement répressif et accessoirement post-colonialiste? On n'allait quand même pas envoyer le ministre de l'intérieur!

Voyons maintenant le contenu de cette loi.
Le texte initial consistait à amnistier les faits commis à l'occasion de mouvements sociaux et d'activités syndicales et revendicatives. Les faits amnistiés étaient liés aux circonstances suivantes :
- à l'occasion de conflits du travail ou à l'occasion d'activités syndicales ou revendicatives de salariés, d'agents publics, de professions libérales ou d'exploitants agricoles, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans des lieux publics ;
- à l'occasion de mouvements collectifs revendicatifs, associatifs ou syndicaux, relatifs aux problèmes liés à l'éducation, au logement, à la santé, à l'environnement et aux droits des migrants, y compris au cours de manifestations sur la voie publique ou dans des lieux publics.
Il faut noter que dans le texte initial les crimes et délits passibles de 10 ans de prison ou davantage étaient exclus du champ de l'amnistie. En gros, le meurtre.
Par ailleurs la période retenue dans le champ du texte était celle précédent le 6 mai 2012, soit le jour du second tout de l'élection présidentielle.
Je n'entre pas évidemment dans les détails du texte que vous pouvez retrouver ici. Par contre je m'attarderai sur les discussions dont vous pouvez retrouver le contenu .

Les discussions préalables à l'examen en détail du texte montrent que chez les cocos et alliés, on n'est pas encore sortis de la lutte des classes. Les patrons sont des salauds par nature et les salariés ne commettent d'exactions punissables par la loi lors de leurs revendications ou activités syndicales que parce qu'ils y sont poussés par la violence des premiers. Evident. Comme il est évident que celui qui veut devenir patron est un vicieux dont le bonheur suprême est de pouvoir jeter à la rue et dans la misère les gens qu'il emploiera s'il parvient à ses fins diaboliques. Le monde est simple et tellement cohérent quand il est vu par les cocos. Ceux-ci, par ailleurs ne manquèrent pas de rappeler l'ambiance répressive qui prévalait sous l'ancien quinquennat, oubliant sans doute au passage que ce sont les juges qui condamnent selon les lois en vigueur et non le gouvernement en fonction de ses vues idéologiques.

Sinon, une autre chose qui a retenu mon attention est le choix de la période couverte par la loi d'amnistie. Initialement la date butoir était le 6 mai 2012. Il n'y avait pas de date de départ, mais en commission on s'était arrêté au 1er janvier 2008, quand la crise a commencé. Cette date, à cause d'émeutes de la vie chère en 2007 dans les DOM-TOM (n'oublions pas que ça se passe sous le haut patronage de Taubira tout ce cirque) a été avancée d'un an. Quant à a la date butoir, elle a pu faire dire à l'opposition de droite que finalement c'était la période de la présidence Sarkozy qui était visée particulièrement, période donc où les mouvements sociaux et leurs débordements devraient être assimilés à des actes de résistance, au tyran sans doute qui s'était emparé du pouvoir illégalement. La gauche fut donc accusée de clientélisme. Du coup, pour parer à cette critique, il fut décidé de faire du 1er février 2013 la date butoir de l'amnistie, ceci étant justifié par les cocos par le fait que l'ambiance de répression n'a pas cessé le 6 mai précédent, mais après une certaine période, enfin le temps de revenir aux bonnes habitudes, de laxisme sans doute. Ceci dit, on peut considérer qu'il s'agit d'effacer les conséquences pénales des mouvements sociaux sous la période précédente. Peut-être qu'en 2017 la droite se trouvera-t-elle des clients à amnistier, condamnés par le régime socialiste. Bon, c'est ce qu'on appelle une vision apaisée de la démocratie. Mais il faut dire que le Mou avait donné le "la" dans les premières semaines de sa présidence.

Grâce aux socialistes cependant, les effets de la loi purent être réduits. Tout d'abord on décida de n'amnistier que les faits qui n'étaient pas passibles de peines supérieures à 5 ans. Par ailleurs les domaines d'application durent restreints aux conflits du travail et au logement. Furent donc écartées les infractions commises au cours de mouvements liés aux domaines de la santé, de l'environnement, de l'éducation et, enfin, aux droits des migrants ont été écartés. Pas de bol donc pour les écolos virtuoses de la faux notamment.
Enfin tout ça c'est du socialisme. Trop pour les uns, pas assez pour les autres. Du coup personne ne sera content. Mélenchon a d'ailleurs manifesté sa désapprobation. Quant à la droite comme toutes les personnes sensées et raisonnables, elle ne peut pas cautionner le fait que ceux qui cassent l'outil de travail, que ceux qui bien que minoritaires exercent des pressions physiques ou formulent des menaces vis-vis de la majorité qui veut gagner sa croute et travailler, que ceux qui cassent les préfectures, que ceux qui séquestrent des personnes en raison de leur position hiérarchique dans l'entreprise, que ceux qui polluent des rivières, que ceux qui menacent de faire exploser leur usine, que ceux qui cassent pour le plaisir de casser, enfin bref que les voyous se drapant de la bannière du syndicalisme demeurent impunis. Surtout parce qu'il s'agit simplement pour les socialistes de donner quelques gages à leur gauche. Et il parait qu'on veut encourager l'investissement!. Quel patron étranger serait assez fou pour investir dans un pays où des syndicats ultraminoritaires peuvent impunément le conduire à la ruine? La loi ne faisant plus rempart contre ces voyous, ceci accumulé au reste, il trouvera bien une autre terre d'accueil où les gouvernants ne sont pas fous et comprennent où se trouve l'intérêt de leur pays et aussi de leur population active.