"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 16 août 2013

France 2025





C'est le libellé de la dissertation, et non pas un sujet du bac, que doivent rédiger nos ministres en guise de devoirs de vacances. 
Je vais de mon côté tenter ce périlleux exercice, mais n'étant pas devin et ne souhaitant pas projeter mes désirs dans ce qui sera une réalité, mais qui n'est que virtualité actuellement, je vais décrire deux scénarios qui me viennent spontanément à l'esprit. Du coup ce sont sans doute mes fantasmes, en fait les peurs, qui vont se trouver projetés dans l'avenir.

Scénario 1 : après la crise, encore la crise ou le peuple niqué par le pouvoir politique

Après plusieurs années d'une crise qui ne manqua pas de faire des dégâts sur le plan social et que les gouvernements socialistes successifs, faute de pouvoir la résoudre, s'échinèrent à dissimuler derrière une série de mesures sociétales destinées à pérenniser un électorat décrit à l'occasion de l'élection présidentielle de 2012 par une officine constituée de penseurs autoproclamés mais dont le seul objectif, loin de proposer une vision d'avenir pour la France, était de donner des recettes au parti socialiste pour remporter l'élection présidentielle et donc législative, donc après des années de crise économique et financière, une embellie survint. Bien évidemment le gouvernement s'empara de cette bonne nouvelle pour justifier une politique qui avait fait pourtant fuir une bonne partie des investisseurs étrangers et même, surtout peut-être, français vers d'autres horizons  plus propices à l'entreprise dans le sens noble du terme, pour légitimer une politique qui avait fait baisser singulièrement le pouvoir d'achat des Français et notamment des retraités qui ne faisaient pas partie du panel décrit par terra nova. Il oublia juste de dire que la reprise était mondiale, que l'Europe en avait ramassé quelques miettes et la France quelques résidus. Mais les médias inféodés avaient occulté cela. Comme ils continueraient à occulter bien d'autres choses, comme la montée de revendications communautaires se traduisant par un regain de violence que la police tentait vainement d'enrayer tandis que la justice l'encourageait par son laxisme devenu officiel depuis que les thèses "progressistes" réservant la prison soit aux criminels dangereux, soit aux militants contre les évolutions sociétales voulues par le pouvoir toujours soucieux de respecter les prescriptions de terra nova en vue des échéances électorales futures.

Lors des élections de 2017, il se passa cette chose dont les prémices s'étaient déjà fait sentir en 2012. A cette époque le vote musulman avait été orienté massivement vers les socialistes. Les analyses sur le sujet n'avaient pas été fécondes. On attribua souvent cela au discours clivant, comme on aimait dire, de l'ancien président, oubliant au passage que la politique n'a de sens que dans l'émergence de clivages. Sinon on appelle ça de la gestion. On n'alla donc pas voir plus loin que ça et on se contenta de cette pauvre explication. Pourtant on aurait dû comprendre qu'à part le vote des étrangers, les mesures sociétales proposées par les socialistes n'étaient pas forcément en phase avec les aspirations de vie des musulmans qui acceptaient certes la polygamie, mais certainement pas le mariage entre gens du même sexe par exemple. On ne se demanda pas si malgré ces incompatibilités, les musulmans n'avaient pas senti que c'est du côté de la faiblesse et du laxisme, certains appellent ça tolérance ou ouverture, qu'ils trouveraient des opportunités pour faire avancer leur cause.
Donc en 2017 la configuration fut la suivante : le peuple contre les minorités. Les intérêts de chacune d'entre elles ne coïncidaient certes pas, mais chacune d'elle espérait y trouver son compte, à court terme pour certaines, à long terme pour les autres.  La droite s'étant embourbée dans des querelles de personnes et aussi doctrinales, bref n'ayant pas eu le courage de faire les constats que seul le front national, en tant que parti politique, osait faire et qui pourtant sautaient aux yeux fut éliminée dès le premier tour. Le réflexe dit républicain joua encore une fois mais de façon marginale puisque le président en place fut réélu avec 55% des suffrages exprimés au second tour, ceci dans un contexte assez difficile puisque la gauche dans son ensemble n'avait réuni que 45% des suffrages exprimés au premier tour. La reprise économique, certes quand même relativement faible mais s'étant accompagnée tout de même par une baisse du chômage d'autant plus significative que les recettes supplémentaires avaient été affectées en partie au financement d' emplois fictifs, mais néanmoins d'avenir, l'autre partie ayant été consacrée à satisfaire l'électorat de gauche, la reprise n'avait donc pas suffit à redorer le blason de ce gouvernement dont les louvoiements, les querelles internes étalées au grand jour, tellement au grand jour que des esprits malintentionnés  se mirent à penser que cela faisait partie d'un scénario bien huilé, et les bonnes paroles ne pouvaient masquer un recul permanent face aux revendications communautaires. Certains l'avaient dit (véridique) "la France ne sera plus jamais blanche, il faut donc imaginer un autre modèle". Le modèle ne pouvait donc, selon eux, convenir qu'à une certaine France, la France moisie sans doute qui devait se défaire de ses traditions, de sa culture, de ses valeurs pour prendre en compte celles de ceux qui avaient été invités ou s'étaient invités chez elle, celles-ci devant évidemment être respectées au nom de la diversité. La cour européenne de justice instrument du suicide collectif avait d'ailleurs avalisé cette vision des choses.

Sur les conseils avisés de terra supernova, le président sortant et à nouveau candidat, émis une proposition-phare : le vote d'une grande loi sur l'égalité. L'égalité tout court. Il promit, cédant aux pressions de différents lobbies ethniques et religieux une représentation proportionnelle prenant en compte, en plus du sexe, mais là aussi on discutait ferme sur le sujet puisque la théorie du genre ne permettait plus d'accorder cette notion de sexe au contenu de la culotte, donc une représentation proportionnelle prenant en compte les origines ethniques et religieuses dans les différentes instances dirigeantes de l'Etat. Les progressistes applaudirent à tout rompre voyant dans cette mesure celle qui referait de la France un modèle universel. Le peuple baissa la tête espérant des réactions dignes de ce nom qu'il n'obtint que de la part du fn qui s'étant manifesté immédiatement pendant que la droite tergiversait empêcha cette dernière de réagir a nom du politiquement correct.
Le président-candidat promit également la PMA remboursée à 100% par la sécurité sociale pour les couples composés de lesbiennes, et la mise sur pied d'une commission pour étudier la possibilité de la GPA avec, et afin de prendre en compte les aspects biologiques, la mise sur pied d'un statut parental multiple donnant des droits équivalents à la mère donneuse, la mère porteuse et les deux pères bénéficiaires. Ce ne serait plus ainsi tout à fait de la GPA et donc au niveau de l'éthique ça deviendrait acceptable. Les bons sentiments et le sens des responsabilités des 4 parents, en attendant les prochains suite aux séparations, devraient permettre de trouver des solutions adaptées pour les enfants concernés.

C'est donc dans ce contexte qu'eurent lieu des élections dont les résultats ont été rapportés plus haut. Le président nomma comme premier ministre C. Taubira. L'élément déterminant de cette nomination fut que cette dernière fit sa chahada publiquement et à grands renforts de publicité entre les deux tours de l'élection. Le président donnait ainsi des gages à une partie de ses électeurs et prenait acte pour la grande loi sur l'égalité. Le peuple gronda doucement.
Les discussions sur la loi sur l'égalité puis sur la PMA et la GPA le firent enfin sortir de ses gonds. Des millions de personnes descendirent dans la rue et furent réprimées avec une violence inédite. Un décret spécial du président préparé par les services du premier ministre accorda la grâce à tous les détenus auxquels il restait une peine inférieure à deux ans à effectuer afin de libérer des places par milliers pour les opposants au régime. Les socialistes et leurs alliés avaient compris que c'est à ce prix qu'ils pourraient se maintenir au pouvoir. Une loi réprimant l'islamophobie fut votée permettant de mettre hors la loi le FN et tous ceux qui critiqueraient la politique menée. La République fut proclamée en danger et tout ce qui pouvait s'opposer à cette politique honteuse fut réduit au silence.
Les élections de 2022 n'eurent d'élections que le nom. Les lois mises en place pour soi-disant protéger la République avaint en quelque sorte divisé la France entre progressistes et militants d'extrême-droite. Ces derniers étant privés de parole par la loi, il n'y eut plus que le choix entre progressistes et progressistes. Le peuple avait perdu.


Scénario 2 : après la crise, toujours la crise ou la terrifiante revanche du peuple.

Nous sommes en 2017. Le président-candidat fort de la petite reprise économique et de la baisse artificielle du chômage se concentre sur le sociétal et lance ses propositions notamment celle sur l'égalité.
La droite défaite au premier tour de l'élection se divise quant aux consignes à donner à ses électeurs qui n'en peuvent plus de voir leur pays se faire grignoter par des produits d'importation, nous parlons de valeurs évidemment et qui décident de tenter l'aventure du FN. Sa candidate l'emporte avec 52% des voix. Néanmoins son insuffisante implantation locale et des arrangements locaux entre la droite et la gauche l'empêche de gagner les législatives et de passer des accords de gouvernement solides.
Très rapidement le pays devient ingouvernable. C'est dans la rue que les choses se passent, de façon particulièrement violente.
La présidente de la République décide donc d'en appeler au peuple qui l'a portée au pouvoir et dans un premier temps face à l'agitation permanente fait valoir l'article 16 de la Constitution et s'octroie donc les pleins pouvoirs. Dès les premiers jours et devant la protestation dans la rue des opposants, elle propose un referendum prolongeant sans limite les pleins pouvoirs. Malgré quelques entorses à la Constitution, elle est approuvée par une majorité d'électeurs qui lui accordent ainsi un blanc-seing pour les années qui viennent. Même si les chambres continuent de siéger, c'est inutilement, la force du décret dépassant désormais celui de la loi. Aucune n'est plus d'ailleurs jamais discutée et les parlementaires finissent par rentrer chez eux satisfaits de toujours toucher leurs indemnités diverses.
Même si la France se trouve rapidement mise au ban de l'Europe, une majorité de Français après avoir avalé tant de couleuvres pendant des années se montre fort satisfaite de voir les communautaristes longer les murs.
Le balancier est reparti dans l'autre sens. La situation est sans doute sans issue. Le peuple s'est vengé mais finira aussi par perdre.


Conclusion : il est des moments où dans l'histoire des peuples ceux-ci se trouvent confrontés à des choix impossibles. Et le pire c'est qu'ils n'y peuvent pas grand-chose. L'histoire récente nous a montré les conséquences terribles que cela  pouvait avoir. Ce qui se passe aujourd'hui dans certains pays arabes peut être assimilé à ce cruel dilemme.
Or à chaque fois, les causes sont toujours les mêmes. Des dirigeants s'éloignent des préoccupations légitimes de leurs peuples, pour des raisons diverses, parce que "le droit divin", parce que "le progrès", parce que "les calculs électoraux", parce que "le désir de s'en mettre toujours plus dans les poches", parce que "Dieu", parce que "le dogme"… En fait aucune des raisons évoquées n'est jamais bonne dès lors qu'elle n'est pas partagée avec le peuple, et certaines ne peuvent pas l'être.
Et même les démocraties les plus anciennes peuvent être victimes de ce phénomène. L'ancienneté est d'ailleurs parfois la cause de ce phénomène notamment quand la classe politique se professionnalise, assure son propre renouvellement et finit par oublier qu'elle ne devrait être qu'une émanation du peuple dont elle devrait satisfaire les aspirations. Dans cette optique certains régimes qualifiés d'autoritaires ont davantage de légitimité aux yeux de leurs peuples que peuvent en avoir des dirigeants qu'on a élus certes, mais finalement sans enthousiasme, pour changer ou parce qu'on a fait semblant de croire à certaines promesses, sans y croire vraiment.

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