"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

vendredi 11 octobre 2013

Le ridicule ne tue pas, et l'indécence non plus





Faute de pouvoir faire mieux, notre président nous aura au moins appris cela.

S'agissant du ridicule, c'est un habitué de la chose, lui qui faute de mieux, ou plutôt parce qu'il serait difficile de trouver assez de monde pour cela, est obligé de s'entourer de personnes qui l'ont moqué et insulté par le passé, lui qu'on moque dans les médias, lui qui fait le bonheur des caricaturistes et des humoristes, lui qui a perdu toute crédibilité aussi à l'extérieur de nos frontières comme l'a fort bien démontré la conclusion récente des atermoiements sur le sort à réserver à Bachar el Assad.

Quant à l'indécence, c'est sur une des conséquences de cette même affaire syrienne qu'il en fait preuve aujourd'hui.
En effet, le comité chargé d'attribuer le prix Nobel de la paix a arrêté son choix et choisi comme lauréat l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). C'est cette organisation qui est chargée de superviser le démantèlement de l'arsenal chimique dont dispose la Syrie. Pas de loin, à l'abri de murs capitonnés et d'une moquette épaisse, mais sur le terrain. C'est-à-dire que des gens, des vrais, pas des politiques ou des bureaucrates, revêtent chaque jour une combinaison spéciale ainsi qu'un gilet pare-balles pour effectuer un travail dangereux, d'autant plus dangereux que les opérations de démantèlement se déroulent en ambiance de guerre, ce qui est d'ailleurs une première pour cette organisation, et ce qui explique les gilets pare-balle. Ces gens risquent donc leur peau.

Et voilà ce que notre guide suprême trouve à déclarer suite à l'attribution de ce prix Nobel dont on peut estimer que celui-ci au moins n'engendrera pas de polémiques comme certains autres l'ayant précédé : "Le prix Nobel vient donner une consécration à tout ce que la France, pas seulement la France, a engagé depuis plusieurs semaines pour dénoncer l'utilisation des armes chimiques et les éliminer dans un proche avenir." Le prix Nobel de la paix c'est u peu comme si c'était la France qui l'avait eu, quoi! Non pas la France, mais son président et peut-être aussi son ministre des affaires étrangères. Sauf que les deux étaient en pointe, tellement en pointe que quand un jour ils se retournèrent ils se rendirent compte qu'ils étaient seuls. Pas pour encourager  la paix, mais pour bombarder un pays sans se soucier entre autres conséquences des victimes innocentes, celles qu'on a pris l'habitude de nommer collatérales pour expliquer, et s'en excuser hypocritement, que c'est de la faute à "pas de chance" si elles sont mortes, que ce n'était absolument pas prévu. Hé oui, eux voulaient la guerre, et vu la reculade d'Obama étaient sans doute les seuls, sauf les pays de la région , notamment la Turquie, le Qatar et l'Arabie Saoudite qui bien que disposant des moyens d'intervenir préféraient laisser ça aux occidentaux pour de sombres raisons.
Quand on considère le poids diplomatique qu'a eu ensuite la France dans le règlement de l'affaire, ce fut la seconde humiliation après le revirement d'Obama, oser se mettre en avant à l'occasion de l'attribution d'un prix Nobel relève de la pure vanité. Et ridiculise celui qui ose ces paroles. Car que celui qui n'a été que spectateur du règlement d'une crise vienne ensuite s'en attribuer les mérites, peut, soit désappointer, soit provoquer une franche hilarité.

Pour ma part c'est la première réaction qui s'impose. La France a déjà par la faute de cet homme connu l'humiliation et le même aujourd'hui, de manière profondément indécente, en vient à vouloir récolter quelques miettes d'un prix hautement symbolique attribué à des gens qui risquent leur vie pour, sinon faire progresser la paix, limiter les possibles effets d'un conflit.

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