"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

mardi 5 novembre 2013

Encore une histoire de petit pain au chocolat





L'incurie de notre valeureux chef à tous et de son gouvernement peut sembler désespérante  à beaucoup, même à gauche. Peut-être même surtout à gauche, car au moins à droite on n'attendait rien et je dois avouer qu'on a été exaucés bien au-delà de nos espérances.
Néanmoins, au milieu de ce foutoir, il émerge parfois quelques événements qui prêtent à se marrer, même s'ils sont tout de même révélateurs d'un certain état d'esprit de la part de ceux qui sont au gouvernail, et pouvant fournir quelques explications quant à justement le foutoir. Car quand on possède un tel état d'esprit il est clair que le Français de base n'a plus qu'a, soit ronger son frein en espérant que le temps passe vite, soit descendre dans la rue et demander des têtes.

Je vais donc vous conter une histoire de pain au chocolat. Ce n'est pas celle que nous rapporta en son temps JF Copé, et qui souleva moquerie ou indignation chez nos bienpensants, mais une autre qu'ils préféreraient sans doute ne pas connaitre ou ne pas voir rapportée.

Cela se passe à l'Elysée, au centre du pouvoir. Dans cette boutique bien située géographiquement se trouvent, entre autres, car évidemment je ne parlerai pas des cuisiniers qui ont fait prendre ses 13 kilos à un président ayant confondu un lieu de pouvoir avec un restaurant gastronomique, donc  dans cette vieille demeure se trouvent un chef de l'Etat (mes doigts se tétanisent en l'écrivant) entouré de moult conseillers appelant le premier familièrement "pépère". Ces conseillers ne sont pas élus mais choisis en fonction, théoriquement de leurs compétences, et là on frémit, mais aussi de leurs liens particuliers avec un homme parvenu au sommet de l'Etat et auquel ils servirent de porte-bidon, et même sans doute, vu l'appétit d'icelui, de porte-gamelle.

Parmi cette dernière catégorie se trouve un individu qui fut bien proche du président puisqu'il lui servit de chef de cabinet pendant la campagne présidentielle. On le trouve d'ailleurs à la suite de Hollande depuis pas mal de temps. Cet individu, apparemment, vit de la politique depuis des lustres, mais davantage en tant que cadre du PS qu'en tant qu'élu. Que cela ne vous rassure pas, dans les deux cas ce sont toujours vos impôts qui le nourrissent. Faut dire qu'en tant que candidat ou qu'en tant qu'élu, il n'a guère eu un parcours glorieux. Candidat parachuté, d'où l'avantage d'être proche du premier secrétaire, en 2007 dans le Val-d'Oise à Argenteuil, il se fait battre. C'est vrai que la section locale du PS n'a guère apprécié ce parachutage. Mais fort de cette défaite, il revendique la tête de liste pour les municipales dans cette ville. Ayant obtenu moins de 1% des suffrages exprimés lors de la primaire l'opposant à deux challengers il se retrouve en troisième position sur la liste du PS et obtient un fauteuil d'adjoint au maire, lequel fort satisfait de ses services lui retire l'année suivante sa délégation et les indemnités accompagnant cette dernière pour cause "de travail quasi-inexistant" et "d'absentéisme intolérable". Face à un climat tendu et qui lui est défavorable notre jeune espoir démissionne des fonctions qu'il n'exerce pas en 2011 et s'en va retrouver son candidat favori à la primaire citoyenne. Et là bingo! Ce dernier l'emporte. Le temps des récompenses bien méritées pour fidélité à un cheval de bois sur un champ de course semble être enfin arrivé. Hélas, hélas! Le candidat Hollande puis le président du même nom ne parviendront pas, malgré une autorité reconnue, à lui trouver un point de chute pour les législatives de 2012. Martine en a décidé ainsi. Mais qu'on se rassure, notre président a le bras long et il lui trouve un poste comme conseiller à l'Elysée, Valérie n'ayant émis aucun grognement désapprobateur. Alors conseiller en quoi? Eh bien un vrai truc de gauche, un truc qui fait chaud au cœur et nous redonne confiance en l'Homme (terme générique, je le rappelle, désignant tous les genres confondus) : il est nommé conseiller chargé de l'égalité et de la diversité. C'est pas beau, ça? Bon on ne sait pas trop ce qu'il fait, néanmoins on est sûr qu'il vient au boulot, comme le confirmera l'histoire qui suit. Et c'est Charlie Hebdo qui nous en fait part.

Faouzi Lambaoui, c'est son nom, a, même s'il est de gauche, quelques petits défauts. Il ne respecte pas le code de la route. En fait il a tendance à rouler un peu vite. Du coup il perd son permis de conduire et se voit obligé de faire comme les gueux, donc de prendre le métro pour se rendre à son travail. Une situation qui ne va pas durer, rassurez-vous. Car figurez-vous que l'homme est assez connu et en vue pour recevoir des lettres de menace de mort suite à l'intervention au Mali. L'enquête sur la provenance de ces lettres ne donnera rien. Mais quand même on ne rigole pas avec la sécurité d'un individu aussi important. Si l'égalité des chances et la diversité venaient à perdre un tel ambassadeur, que deviendrions-nous? On lui accorde donc une protection rapprochée comprenant deux gardes du corps et une voiture. Je ne saurais vous dire si cette dernière était blindée. Deux membres du service de protection des hautes personnalités, et il le vaut bien, sont donc affectés à son service, non, pardon, à sa protection, chargés d'aller le chercher à son domicile le matin, de l'y ramener le soir après une dure journée de labeur, de l'accompagner au restaurant pour éviter qu'une arête de poisson ne l'agresse, et à ses rendez-vous. Un vrai traitement de ministre! Mais qu'il mérite.
Mais voilà! Toutes les bonnes choses ont une fin. Et tout ça à cause d'un garde du corps pas très serviable. Ou servile, au choix. Un matin, alors qu'il monte dans le véhicule qui lui est affecté notre ami Faouzi découvre avec horreur que le petit pain au chocolat qui l'attendait chaque jour sur la banquette n'est pas là. Peut-être une consigne mal passée au cours d'un changement de l'équipe de protection? Ben non même pas, comme on va le voir. La journée de Faouzi est gâchée car ce petit pain c'est son carburant pour les premières heures de la matinée. Que vont devenir l'égalité et la diversité? Comprenant qu'il ne sera pas au top pour remplir sa mission et que la France va en pâtir, il pique donc une colère légitime contre les larbins qu'on lui a affectés. Et voilà que l'un deux, même pas gêné, rendez vous compte, lui rétorque qu'il n'est pas payé pour aller faire ses courses.
Scandaaaaale!  Faouzi fait part de son indignation et de son courroux au service de protection…et deux jours plus tard se voit privé de sa voiture et de son escorte. Selon un policier du SPHP la décision aurait été prise au sommet de 'Etat. Il fallait au moins ça! Mais il n'a pas dit qui de Valérie ou de François a dû prendre cette difficile décision. Vu la rapidité, deux jours quand même, j'opterais pour la première possibilité.
En tout cas on peut se dire que Faouzi n'a pas de chance dans la vie et que ses mérites et sa haute valeur ne sont pas récompensés comme il le faudrait.

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