"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 28 décembre 2013

2013, un bilan désastreux






Une fin d'année invite souvent à faire des bilans. On se contentera ici d'en faire un sur ce qui s'est passé en France, en oubliant sans doute beaucoup de choses, mais en tentant néanmoins de relever l'essentiel ou du moins ceux qui ont marqué celui qui le dresse.

Dans l'ensemble, ce n'est vraiment pas terrible. C'est même désastreux pour la France, pour les Français et pour ceux qui les gouvernent. L'incapacité notoire de ces derniers étant évidemment à l'origine  de la mauvaise année des autres.
Je vais dans les lignes qui suivent énoncer les choses essentielles que j'ai retenues, sans grand souci de la chronologie, préférant m'appuyer sur quelques thématiques.

L'année 2013 nous a fait découvrir un président chef de guerre. Sa détermination dans ce domaine a pu étonner tant elle contraste avec celle qu'il démontre généralement. Difficile d'imaginer un individu incapable de gérer quelques ministres turbulents devenir une espèce de Bush miniature allant porter l'épée sur de lointains territoires. Pourtant il l'a fait ou a voulu le faire, révélant peut-être, je dis bien peut-être, une certaine détermination, mais aussi de grandes faiblesses sur le plan international.
Car du Mali à la Centrafrique, en passant par le lamentable épisode diplomatique syrien, Hollande nous aura démontré le peu de poids qu'il possède au niveau international à mettre en corrélation avec son incapacité à se trouver des véritables alliés capables d'autre chose que d'un appui logistique, néanmoins bienvenu car vu l'état de notre armée celui-ci est devenu indispensable, ou d'approbation morale. Il contraste en cela avec son prédécesseur qui avait réussi à mobiliser une coalition pour intervenir en Libye.
Mais relativement à ces conflits il démontre comme lui une absence de perspective stratégique.
Le Mali devait être une guerre facile. Les opérations l'ont en effet été, mais reste que nous n'en sommes pas sortis et que finalement rien n'est réglé. Le problème initial de nature ethnique, sur lequel sont venus se greffer les islamistes, n'est toujours pas réglé et tout peut rebasculer. Nous y sommes donc pour un but de temps.
L'épisode syrien, ou la tentative avortée, heureusement, d'intervention armée dans ce pays, a montré d'une part l'inconstance d'un président désirant soutenir, et soutenant d'ailleurs, les mêmes que ceux qu'il s'enorgueillit de combattre au Mali, et d'autre part le mépris qu'ont ses alliés pour lui, et donc par conséquence pour la France.
Quant à l'opération engagée il y a peu en Centrafrique, elle démontre un certain retard à l'allumage, car c'était évidemment en début d'année qu'il fallait intervenir, avant que les seleka s'emparent de Bangui. Elle indique ensuite que le président n'a pas mesuré dans quel bourbier il engageait nos soldats, tout d'abord en limitant quantitativement le contingent envoyé là-bas, et en pensant pouvoir rester "neutre" alors que la vraie solution aurait été de désigner un adversaire (facile à trouver) et de le renvoyer de là où il venait. Ne pas avoir d'ennemi désigné fait de toutes les parties des ennemis en puissance, au gré des circonstances. Et l'affaire sera rude.
Nous avons donc peut-être un chef de guerre, mais particulièrement inconséquent.

Notre président devait rassembler les Français. Incapable de rassembler sa famille, propre et politique, incapable de rassembler un gouvernement dont la cohésion et au-delà la cohérence n'existent pas, on voit mal comment il aurait pu avancer dans cette rude tâche. Même si, il faut le reconnaitre, des avancées significatives peuvent être observées, mais pas celles qu'il espérait sans doute, à la lecture des différents sondages qui ont vu passer un exécutif d'une côte déjà pas terrible d'environ 35% de satisfaits à environ 20%, de janvier à décembre. Si notre président rassemble, c'est donc contre sa personne. A part un dernier carré composé soit d'autistes, soit de militants aveugles (c'est quasiment la même chose), soit de profiteurs du système (dans ce domaine du clientélisme, les socialistes savent faire), soit d'imbéciles, tout le monde est d'accord sur le fait qu'il est nul et pas à sa place. Mais ça ne suffit pas pour rassembler, car les jugements négatifs sont issus de raisons différentes. Pour les uns ce seront des mesures sociétales dont le but est de détruire nos fondamentaux (famille, nation) tandis que pour d'autres les mêmes mesures ne vont pas assez loin (PMA, GPA, vote des étrangers), pour une frange de la population ce sera une pression fiscale inacceptable, tandis qu'une autre partie jugera qu'on ne redistribue pas encore assez (entendre qu'on ne pique pas encore assez dans les poches de ceux qui travaillent ou donnent du travail), pour beaucoup c'est l'effroi devant tant de dépenses de la part de l'Etat, souvent discutables quand il ne s'agit pas de gaspillage tandis que certains en demandent encore davantage…
Dans d'autres domaines, c'est au sein même du gouvernement que les oppositions des Français trouvent écho. Dans le domaine de la sécurité et celui qui lui est corrélé de la justice nous avons deux ministres qui jouent depuis des mois à "je t'aime, moi non plus" sans qu'on sache quelle est la position du premier ministre et du président. Dans le domaine de l'immigration, de l'accueil des étrangers, de l'intégration, nous avons aussi des sons de cloche différents s'exprimant publiquement (Valls vs Duflot par exemple - le terme de cloche est finalement bien choisi dans ce dernier cas).
On pourrait ainsi continuer longuement et inutilement car il est clair que le pays n'est pas dirigé, pas plus que ne l'est le conseil des ministres. Nous sommes passés d'un omniprésident, et on le lui reprochait assez, à un président virtuel, un qui compte pour du beurre, un inutile, en tout cas incapable ni d'indiquer une voie, ni de faire la police au sein d'une majorité que ne semble rassembler que l'attrait du contenu de la gamelle toujours bien remplie par des Français qui voient le contenu de la leur fondre avant même d'y toucher.

2013 aura aussi démontré l'incohérence et la propension au ridicule de celui auquel une majorité d'électeurs aura confié les destinées de la France.
J'ai déjà mentionné l'incohérence à propos des velléités d'intervention en Syrie. On pourrait aussi mentionner ce refus de se rendre aux jeux olympiques d'hiver de Sotchi au prétexte qu'une loi interdit la propagande homosexuelle auprès des mineurs (c'est bien le moins, à mon avis), tandis que le même n'hésite pas à se répandre en salamalèques auprès de ceux qui pendent les soi-disant victimes de cette loi.
Quant à la propension au ridicule, déjà mentionnée à propos de l'affaire syrienne également, elle a trouvé toute sa dimension à propos de l'affaire Leonarda quand une gamine de 15 ans a renvoyé sèchement en direct notre président dans ses buts.
Alors évidemment la crédibilité du personnage en a pris un sérieux coup, de même que le respect normalement dû à celui qui exerce la fonction présidentielle. Désormais chaque sortie, et elles se font effectivement à cause de cela de plus en plus rares (oubliées en effet les virées de deux jours au sein de la population pour en tâter le pouls), est ponctuée de lazzis et sifflets, même aux moments les plus inopportuns. Du coup, les voyages à l'étranger sont privilégiés, mais là encore il traine toujours un micro et une caméra pour immortaliser certains moments dont se passerait bien l'hôte de l'Elysée. "Il est où l'avion?" par exemple.

On ne peut pas terminer cet inventaire, hélas, trois fois hélas, très incomplet, sans mentionner l'échec non assumé d'inverser la courbe du chômage, ceci malgré tous les artifices déployés pour y parvenir au moins en apparence. Il est effectivement nécessaire de le mentionner dans la mesure où c'était une promesse, un engagement, répétés à l'envi et sur lequel le président demandait à être jugé. Et là on le jugera d'autant plus sévèrement qu'il montre en plus d'un paquet de défauts celui de ne pas avoir de courage. On pourrait gloser sur les causes de cet échec, tandis que chez nos voisins les choses vont un peu mieux dans ce domaine, on pourrait s'étendre sur une politique fiscale désastreuse pour les entreprises et donc l'emploi, on pourrait mentionner les incertitudes liées à une politique erratique et qui nuisent à l'investissement. Mais ce serait inutile puisque le fait de ne pas assumer cet échec laisse penser que les choses continueront comme avant, qu'aucune leçon n'en sera tirée. Evidemment on ne peut pas imputer à ce gouvernement la volonté de ne rien faire dans le domaine de l'emploi. Mais au moins peut-on lui reprocher de ne pas comprendre que sa politique a amené à une impasse et qu'il faut en changer.
Et au président on reprochera une analyse contredisant les chiffres qui, outre démontrer un manque de courage évident, peut être considérée comme une marque de mépris pour tous ceux qui sont touchés par cette calamité et aussi ceux qui peuvent être touchés par elle demain.

Cette année aura effectivement été une mauvaise année pour la France, une des pires qu'elle aura connues depuis pas mal de temps. Et on peut supposer que les deux prochaines au moins ne seront pas meilleures. Les motifs de nous mettre en colère ne risquent pas de nous manquer, à commencer peut-être par l'exploitation prochaine des fameux rapports honteux sur l'intégration et qui nous demandera d'être particulièrement vigilants. Car le plus grand danger pour la France n'est pas la crise qu'elle connait mais la volonté d'une partie de la gauche de l'effacer en torpillant son passé, sa culture et ses piliers. Elle a commencé avec la famille par le biais de cette loi tant controversée du mariage pour tous, et elle continue avec cette imposition de la théorie du genre dans les écoles dès le plus jeune âge. L'enseignement de l'histoire, donc de ce patrimoine commun que nous souhaitons faire partager à ceux qui désirent vivre parmi nous est aussi attaqué depuis quelques années. Donc soyons conscients que l'offensive ne s'arrêtera pas là et aussi que ce n'est pas ce gouvernement qui pourra constituer un frein efficace à cette poussée des ennemis de la France, lui-même étant noyauté par des forces centrifuges.



Ce billet étant très certainement le dernier de l'année je présente tous mes vœux à ceux qui passeraient par là pour l'année 2014.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire