"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

samedi 28 juin 2014

La France, vue de loin





La France, vue de loin, n'en finit pas de m'étonner. La paresse, la lassitude, la période estivale avec ses transhumances et les soucis de liaison internet qui les accompagnent m'éloignent du clavie. Et donc tout cela fait de moi un commentateur de l'actualité aussi dilettante qu'un président de la République qui aurait été élu en 2012 pour 5 ans, élu juste comme ça, histoire de changer de tête mais pas pour la sienne ni son contenu qui reste, ma foi, bien indéterminé.
Reste néanmoins que si  je ne fais guère partager mes points de vue sur l'actualité, je continue à suivre cette dernière de près en me disant, quand il s'agit de la France, mais jusque où irons-nous ou plutôt ira-t-elle tant je me sens de plus en plus étranger à tout cela et préférant garder une image sans doute idéalisée, j'en conviens, de ce que fut ce pays.
Mais aujourd'hui, juste histoire de me dérouiller les doigts, je vais m'arrêter sur quelques événements plus ou moins importants, même peut-être qui n'existent pas ou pas encore.

Tiens, commençons par là, parce qui n'existe pas, ce qui n'est peut-être qu'une rumeur, ça on pourrait l'espérer mais rien que le fait de l'évoquer est un signe, et ce qui est en tout état de cause une hypothèse. Parce qu'il faudrait que l'équipe de France, je n'ai pas dit a France, arrive en finale de la coupe de monde (ça par contre je ne suis pas du tout sauf ce qui se passe parfois après certains matchs) pour que ça devienne un sujet.
J'ai lu ici et là qu'en haut lieu un nouveau sujet de préoccupation hanterait l'esprit de notre conducator à tous : comment faire pour être présent à la finale de la coupe du monde dans l'hypothèse d'une équipe de France finaliste et au défilé du 14 juillet? Ou posé autrement: comment grappiller un chouia de  popularité et faire son boulot de président? C'est presque du Shakespeare. Mais sans doute en bien pire pour quelqu'un qui ne parvient jamais à choisir. Alors il parait que comme il serait difficile d'échapper au boulot de président, enfin quand je parle boulot je pense à obligations protocolaires parce que pour le reste…, il serait envisagé tout simplement de décaler la fête nationale d'une journée afin de permettre à notre illustre chef de se faire plaisir soutenir l'équipe nationale et d'assister au défié des troupes. En espérant que Julie n'avait rien prévu pour le 15, sinon on pourrait remettre ça en septembre.
Je dois avouer que j'ai du mal à y croire et que j'en viendrais presque à devenir un supporter de l'équipe de France dans l'espoir juste de me tromper.
Reste néanmoins que quand de grands médias nationaux évoquent ce type d'affaire, même avec la prudence qui s'impose, on se rend compte à quel point nous sommes descendus. Car si cela est évoqué, c'est évidemment que ça parait plausible. Imagine-t-on que ce genre d'hypothèse ait pu être émise sous de Gaulle ou même Mitterrand? Sous Hollande on arrive facilement à y croire. C'est un signe.

Restons avec le foot. Il parait que chaque match joué par l'Algérie à l'occasion de la coupe du monde donne des sueurs froides au ministre de l'intérieur et au gouvernement de façon plus générale. Certes les médias ont tenté de minimiser l'affaire à l'issue d'un premier match contre la Corée. Il fallait en effet masquer certaines évidences constatées régulièrement par nos compatriotes mais soigneusement tues, sans doute "pour ne pas faire le jeu du front national" selon la formule consacrée. Mais quand ça se répète il devient difficile de tout cacher.
Le communautarisme est bel et bien devenu une réalité dans notre pays que la généreuse attribution de cartes d'identité nationale ne saurait atténuer. Et donc de vrais Français, de papier, sont capables de démontrer de façon exemplaire, et en ce sens on ne peut que se louer que la coupe du monde fasse tomber les masques, que leur cœur est ailleurs, dans des contrées qu'ils connaissent plus ou moins, parfois pas du tout mais dont ils se sentent très proches. Déjà la fête qui avait succédé à l'élection malheureuse de notre super-président s'était déroulée sous des pavois étrangers, encore un signe. Et c'est donc devenu coutume désormais de voir des drapeaux étrangers, souvent algériens, défiler dans les artères de nos villes ou même remplacer notre emblème tricolore au fronton des mairies. Un signe, plutôt un espoir, sans doute. Car ne nous y trompons pas. Ces symboles vont plus loin encore qu'un communautarisme apaisé qui verrait cohabiter pacifiquement sur un même territoire des gens n'ayant pas grand-chose en commun. On il s'agit là d'une volonté de suprématisme, de remplacement de l'ordre existant. Et c'est donc évidemment tout ce qui fait référence à cet ordre qui devient la cible privilégiée des éléments les plus actifs de cette dissidence par rapport à la France : les forces de l'ordre, et plus généralement tout ce qui porte un uniforme comme par exemple les pompiers, les bâtiments publics, les écoles... A la limite les voitures brûlées, les actes de vandalisme et pillages divers sont moins préoccupants car ayant une portée symbolique moindre.
Donc merci à cette coupe du monde de nous révéler ce que nous savions déjà d'ailleurs mais que beaucoup ne voulaient pas voir ou voulaient taire, à savoir l'échec complet des politiques d'intégration, mais y en a-t-il eu vraiment?, depuis une quarantaine d'années désormais. Car la plus grande faute revient évidemment à l'Etat qui n'a pas su se montrer impitoyable vis-à-vis de ceux qui ne voulaient pas s'intégrer mais voulaient quand même profiter de la France, à l'Etat qui a cette curieuse propension à favoriser ses ennemis intérieurs en se pliant au diktat des bienpensants qui présentent ceux-ci comme des victimes, victimes de l'histoire, victimes des discriminations, victimes du racisme sans au passage jamais se demander pourquoi ces fameuses victimes en redemandent sans cesse en venant en France et en y restant et même en faisant venir familles, cousins, amis, connaissances. Si cet Etat n'était pas faible ils ne se précipiteraient sans doute pas dans cette France maudite à l'âme si noire mais à l'AME si généreuse. Et s'ils ne pensaient pas que l'Etat socialiste était encore plus faible ils n'accueilleraient pas la victoire du candidat socialiste à la présidentielle avec leurs drapeaux nationaux.

Puisque nous parlons de drapeaux, n'oublions pas ceux, arc-en-ciel, qui ont pavoisé l'hôtel de ville de Paris et les mairies socialistes d'arrondissement de cette ville à l'occasion de la "marche des fiertés" (pfff!). L'ombre de Bertrand du Gay Clan ne cesse de planer sur cette ville. Voilà donc encore une communauté qui se regroupe derrière son drapeau. Les emblèmes n'en finissent pas de fleurir à tel point que le seul français a vraiment du mal à trouver sa place que déjà il partage avec cette horreur de drapeau européen avec ses seulement 12 étoiles, faute de place pour les autres ou pour se garder de l'illusion, vu de loin, mais de moins en moins loin, d'un simple cercle jaune sur fond bleu.
Mais le drapeau ne suffit pas. Il faut aussi aux communautés leurs héros, enfin leurs victimes carça fait plus tendance. Paris la progressiste l'a compris. Ecoutons sa nouvelle maire : "Cette question de la mémoire est un sujet que j’ai porté, rappelle-t-elle. Paris est une ville qui doit avoir des lieux mémoriels, des lieux de recueillement, comme cela existe dans d’autres villes dans le monde. L’épidémie de sida a effectivement tué beaucoup de personnes homosexuelles. Je pense que ça fait aussi partie des éléments que l’on doit pouvoir exprimer et reconnaître dans la ville, dans le cœur de la ville..." Par ailleurs une plaque commémorative sera prochainement inaugurée en mémoire des deux derniers homosexuels exécutés en France. C'était le 6 juillet 1750, sous le règne du bon roi Louis XV!  A noter que le vote pour cette plaque a était unanime au conseil de Paris, droite et gauche confondue se sont rassemblées derrière ce symbole. Tout un programme. Mais à Bobo-City ce n'est guère étonnant. Ce fut nettement plus difficile pour donner le nom d'un lieu public à Soljenitsyne après sa mort et encore plus difficile de trouver le lieu. A chacun ses héros ou ses modèles.
Eh oui la nation doit s'effacer devant les communautés de toutes sortes. L'amour du pays de ses ancêtres ou des ancêtres qu'on s'est choisi, la foi religieuse, les préférences sexuelles et je ne sais quoi car finalement tout est respectable et doit être respecté, diversité oblige, vaut davantage qu'un projet commun. Et pour cela tordons un peu le vocabulaire et appelons le "vivre à côté" "vivre ensemble".

Je voulais parler aussi du bac, de la notation. Mais finalement inutile de se faire tant de mal en une seule fois. A chaque jour suffit sa peine. Et là on peut dire qu'on est servi.

vendredi 13 juin 2014

Le maire, le pont et les cadenas






Il était une fois une ville assez extraordinaire qu'on aurait pu appeler sans que ça choque, et surtout pas une bonne part de ses résidents très mondialisés, Bobo-City. Bobo-City était la capitale d'un pays qui n'allait pas très bien et encore moins bien depuis qu'il s'était, assez mollement il est vrai, précipité dan les bras d'un prince pas très charmant. On y parlait beaucoup et surtout on y traquait sans relâche le propos nauséabond tel que défini par quelques associations et vedettes du show-biz ayant obtenu au fil du temps ce monopole de décider ce qui pouvait être dit ou pas.
Mais revenons à Bobo-City où se nichait, quand elle n'était pas en Suisse, en Belgique ou à Monaco, cette nouvelle élite. C'était un haut lieu du tourisme mondial même s'il fallait éviter de s'y rendre les lundi ou les mardi à cause de la fermeture des musées. En fonction de l'humeur d'un juge ou de la propension de leurs propriétaires à braver les interdits on pouvait aussi y trouver des magasins ouverts le week-end ou tard le soir. Mais ne nous dissipons pas, car le sujet de l'histoire est ailleurs. Enfin pas vraiment ailleurs car c'est dans la ville que ça se passe.

Une étrange coutume, mondiale elle aussi, quoique à Bamako, Bangui, Khartoum, ou encore Bagdad on ne la pratiquât guère, était apparue depuis quelque temps qui consistait pour les amoureux, surtout les jeunes, de laisser une trace symbolique de leur idylle naissante dans l'espace public et plus particulièrement sur les grilles des ponts sous la forme d'un cadenas. Ça remplaçait peut-être pour la partie mâle du couple (ancienne manière dois-je préciser) avantageusement un bouquet de fleurs plus coûteux et bien plus volumineux, mais au moins biodégradable. Mais non en fait toute la symbolique était là, dans l'acier. Certes faire référence à un "pacte d'acier" (les nuls en histoire peuvent utilement jeter un œil sur wikipedia) pourrait paraitre nauséabond, et donc nous nous abstiendrons de cette formule malgré sa pertinence pour nous contenter de noter la résistance du métal au temps qui passe et qu'il fait, ainsi que l'impossibilité  d'ouvrir un cadenas sauf à utiliser des moyens réservés davantage à des  voyous dont nous tairons l'origine, toujours dans le souci de respecter une bienséance de bon aloi, qu'à d'honnêtes personnes. Donc un symbole fort mais lourd aussi.
Et voilà donc désormais le cœur percé de la flèche décochée perfidement par Cupidon remplacée  par un morceau de ferraille en guise de symbole de l'amour. Finis les cœurs percés d'une flèche avec de part et d'autre les initiales des victimes dessinés sur un mur ou le sol à la craie, un cadenas verrouillé sur une grille de pont, ça c'est fait pour durer. Paradoxalement, mais peut-être pas finalement, au contraire, la solidité du symbole est devenue inversement proportionnelle à la probabilité de passer sa vie avec la même personne. Doit-on pour autant se livrer à une corrélation? Laissons ça à d'éminents spécialistes. Mais tout en nous permettant de noter qu'il est plus facile de dissoudre une union que le cadenas qui était censé la figurer. Et bien sûr comme ces idiots ont balancé les clés à l'eau, ils ne peuvent même plus récupérer leurs cadenas. Mais peut-être en ajouteront-ils un autre, plus gros, plus solide, plus lourd pour célébrer une nouvelle idylle?
Et voilà donc que les cadenas se sont accumulés sur certains ponts du monde, enfin de certains pays, ajoutant avec le temps à la laideur de la chose une mise en péril de quelques-uns de ces ouvrages.

Et donc Bobo-City, qui se veut capitale de plein de bonnes choses et surtout des bons sentiments dont évidemment l'amour, n'échappa pas au phénomène et vit même l'un de ses célèbres ponts immortalisé par une chanson, menacé par le phénomène.
Mais à Bobo-City on ne rigole pas avec ces choses-là. La mairie communiqua sur le sujet, les médias en parlèrent. Le pont est en danger! Alors on ne tergiversa pas. On réunit vite le conseil municipal afin de trouver la solution qui pourrait sauver le pont mais aussi l'amour. Mais le problème de la concertation, c'est que les avis divergèrent. Certains parlaient de retirer les cadenas, d'autres de renforcer les structures du pont et même de faire un pont suspendu, tandis que certains se demandaient quoi faire des cadenas, s'il fallait les déposer aux objets trouvés afin que leurs propriétaires puissent les récupérer, ouvrir un musée de l'amour et du cadenas ou encore vendre tout ça à un ferrailleur. Devant de telles divergences, le premier élu de la ville, bobo en chef, décida donc  de façon tout à fait raisonnable de reporter sa décision à plus tard et afin de l'aider de s'entourer d'une commission de spécialistes qui lui adresseraient des recommandations. Et c'est donc sous un tonnerre d'applaudissements que la décision de créer une commission fut accueillie par le conseil municipal.
Un groupe de travail  incluant l'opposition fut donc mis sur pied  afin de déterminer qui devrait faire partie de la commission chargée de réfléchir sur l'avenir du pont et des cadenas. On décida sans trop de difficultés d'inclure dans la commission un scientifique spécialiste en résistance des métaux, un ingénieur du génie, un statisticien qui devrait être en mesure de prévoir compte tenu du poids moyen d'un cadenas et de la vitesse de leur prolifération d'indiquer la date probable de rupture de l'ouvrage, cela évidemment en liaison avec les deux spécialistes précités, un ou même plusieurs sociologues en charge de prévoir les conséquences sur la stabilité amoureuse et le taux de divorce de la population ayant accroché un cadenas, et évidemment quelques  psychologues en veillant à bien respecter l'équilibre entre les différentes écoles chargés de mesurer l'impact sur les individus concernés (ceux ayant accroché et ceux qui comptaient venir à Bobo-City exprès pour le faire) des mesures envisageables.
Un mois plus tard la commission fut enfin constituée. Mais devant les enjeux on s'avisa qu'elle devait être impérativement présidée par une autorité morale incontestable. Là ce fut plus difficile mais trois mois après que fut prise la décision de la constituer, la commission pouvait enfin se réunir pour la première fois. On s'attacha lors de cette première réunion à ébaucher une problématique et à définir un échéancier. Comme hélas, et ainsi que suggéré plus haut, les autorités morales deviennent rares et que donc celle qui présidait cette commission en présidait un certain nombre d'autres en quête de respectabilité, les réunions seraient nécessairement espacées.
Mais le problème fut finalement vite résolu quand le pont s'effondra sous le poids des cadenas, le jour-même où la secrétaire de la commission recrutée en tant que contractuelle jusqu'à la fin des travaux tapait le compte rendu de la première réunion qu'elle allait adresser aux différents membres le lendemain. L'expédition de ce courrier fut donc annulée mais néanmoins remplacée quelques jours plus tard par l'envoi des chèques correspondant aux indemnités prévues pour les membres de la commission. Comme évidemment ils n'étaient pas responsables de la rupture du pont, ils reçurent une indemnisation correspondant à la durée prévue de vie de la commission. Quant à la secrétaire, quoique devenue inutile elle perçut chaque mois son salaire selon l'échéancier dont la frappe fut sa dernière activité dans le cadre de cette commission. Contrat oblige.


Il parait que dans une autre ville, d'un autre pays, donc bien moins civilisé, quand un adjoint alla rendre compte au maire de la menace qui pesait sur un pont pour les mêmes raisons, ce dernier commença par engueuler copieusement cet adjoint pour l'avoir dérangé pour de telles bêtises. Il lui suggéra néanmoins  de fermer le  pont et d'envoyer séance tenante une équipe armée de scies électriques pour métaux ou de coupe-boulons pour commencer le nettoyage. Il ordonna de vendre les cadenas à un ferrailleur, ce qui, étant donné le prix de l'acier couvrirait les coûts de l'opération. Enfin il prit un arrêté municipal interdisant la pratique en cause avec menace d'amendes substantielles pour les contrevenants.
Vous vous rendez compte de la sauvagerie!  Pas de prise en compte des intérêts des amoureux, pas de concertation, pas d'implication de l'opposition, aucun éclairage de la part d'experts. Juste une décision brutale. Quelle honte!

mercredi 4 juin 2014

La carte et le territoire






Nous avons assisté il y a peu à quelque chose d'assez ahurissant quand il s'est agi de redécouper la France. J'imagine une scène avec autour d'une carte quelques hommes et quelques femmes, très peu, avec une surreprésentation de la promotion Voltaire, celle qui nous fit et nous fait toujours tant de mal. Et dans la tête de certains et peut-être surtout d'une certaine, cette jubilation d'être là, de pouvoir redessiner une carte de France. C'est quand même au niveau symbolique quelque chose de puissant, non? Et tout ça présidé par un mec qui ne sait même pas ce qu'il veut faire, ce qu'il va faire et qui se rangera  du côté de celui qu'il craint le plus tout en tentant de faire une synthèse, histoire de faire croire qu'il est encore le chef. Il sait tellement ce qu'il veut qu'il a adressé à la presse un communique où le nombre de régions arrêté est resté en blanc ou remplacé  par un triple x. Un peu logique de la part d'une triple buse.

On lui a dit "il faut réformer".  Il a répondu "J'ai déjà fait le mariage pour tous". On lui a rétorqué "ça suffit pas, faut un truc fort, un truc qui marque le quinquennat. Une réforme territoriale par exemple."  Il a répondu "Bon d'accord, mais pour quoi faire?".  "Mais ça on s'en fout!  T'as qu'à dire économies, Europe, décentralisation. Enfin ce que tu veux. L'important c'est de réformer, de faire croire que tu bouges". "Bon d'accord!"

"Mes chers compatriotes, j'ai décidé de réaliser une réforme qui n'a que trop attendu. Cette réforme s'inscrit dans la cadre du redressement de nos finances publiques, grâce aux économies substantielles qu'elle va permettre de réaliser. Par ailleurs, dans le cadre européen elle va nous aider à mieux affronter au niveau national la mondialisation grâce à cette création de régions dotées d'une taille critique. Car je ne vais pas bous faire languir davantage (la moitié de ceux qui écoutaient se sont soit endormis ou ont déjà zappé), c'est bien de cela dont il s'agit : une réforme territoriale de grande ampleur qui va réduire de moitié le nombre de régions en métropole. Cette réforme entre bien sûr dans la cadre de l'acte 3 de la décentralisation que je vous avais promis…Blablabla, Rrrrrr zzzzz!"

Et c'est parti!
- "Bon comment on fait?"
- "fastoche! Y a 22 région, y a qu'à les faire bénéficier du mariage pour tous, faire des couples, et le tour est joué. 22/2 = 11".
- "Ou mais kicéki va bien vouloir se marier avec les Corses?". "Mde! P…in! J'avais pas pensé à ça! Bon alors on touche pas PACA et Corse"
- "Epimoi je veux que ma région se marie avec les Pays de Loire"
- "Açanon! Les Bretons de Loire-Atlantique  y voudront pas se mélanger avec les ploucs du Poitou! Les Pays de Loire ça doit aller avec la Bretagne"
- "Arrête ou je te griffe"
- "Bon calmez-vous, on touche plus aux Pays de Loire. On va s'occuper d'abord des gueux qui disent jamais rien. Alors Champagne-Ardennes et Picardie, ça vous va?"
- "Oui mais on aurait pu coller la Picardie et le Nord-Pas de Calais"
- "Mais la fédé du Nord-Pas de Calais elle veut pas en entendre parler. Alors on touche pas la région"
- "Oui mais si on touche pas à la Corse, à PACA, à Pays de Loire, à Nord-Pas de Calais, à Bretagne et à IDF parce qu'elle est déjà trop grosse, ça fait 22 moins 6 divisé par deux égal 16 régions à marier, ce qui nous fera en tout 14 régions"
- "J'ai oublié de vous dire, on  peut pas toucher non plus Aquitaine, je me rappelle plus pourquoi mais ça doit être important."
- "Mais là ça va plus parce que ça nous fait 22 moins 7 égale 15. Et 15 on peut pas diviser par deux. Du coup si on laisse une autre région inchangée, ça fait 15régions au total. Par rapport aux 11annoncées, ça fait beaucoup".
"Bon ben ya qu'a anticiper sur la loi sur la polygamie et en marier 3"
- "Oui moi je prends parce que ma région plus 2 autres ça va faire une sacré surface. Je vais devenir grande duchesse!"
- "Bon alors on fait comme ça parce que si on continue les médias vont nous sortir le communiqué avec xxx comme nombre de régions. Ça la foutrait mal, non?

Bon j'exagère, ça ne s'est pas passé comme ça. Enfin peut-être. Reste qu'on attend toujours, et c'est le moins, les objectifs réels de cette réforme territoriale.
S'agissant des économies, on se montre de plus e plus réservé du côté de la majorité et du gouvernement. En fait il n'y en aura sans doute pas et les fusions au contraire risquent pendant une période transitoire de coûter cher. Et si derrière cela il n'y a pas de politique de ressources humaines, pour être clair la décision de ne plus embaucher de fonctionnaires territoriaux pendant plusieurs années, car va bien falloir se fader les existants jusqu'à leur retraite du fait d'un statut qui n'est plus du tout adapté aux réalités et encore moins aux besoins de réformes.
S'agissant de ce qu'on a appelé la taille critique, faut-il voir cela en termes démographiques, e termes de PIB global, de PIB par habitant, de superficie. Quand on regarde les caractéristiques des futures nouvelles régions parfois résultat de la fusion de régions déjà pauvres et pas très peuplées (Champagne-Ardennes-Picardie par exemple) on a du mal à être convaincu par l'argument. Citer l'exemple allemand dans le domaine n'est pas crédible non plus car certains Länder demeurent plus petits moins peuplés et moins riches que certaines de nos régions 'Schleswig-Holstein par exemple).
S'agissant de décentralisation, on ne pourra juger que quand on connaitre le contour des compétences des différentes collectivités territoriales. C'est peut-être d'ailleurs par là qu'il aurait fallu commencer car ce sont les structures qui doivent s'adapter à la mission et pas l'inverse.

 Par ailleurs il existe une question de fond, et c'est sans doute la plus importante à long terme, et c'est pour cela que les Français devront être consultés impérativement : allons-nous vers un système fédéraliste? La structure de fonctionnement de la France telle qu'elle existe depuis Louis XIV, confirmée par la Révolution et jamais vraiment remise en cause, est-elle vouée à disparaitre?
Pour ma part je ne le souhaite pas. J'y vois même un grand danger du fait du rétablissement de "féodalités" qui rendraient le pays ingouvernable.

Il n'y a pas eu de réforme territoriale, elle n'a même pas commencé et on se demande même si elle commencera. On a juste redessiné une carte.