"En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux." Chateaubriand

lundi 20 juillet 2015

Chefs d'Etat, comparaisons





Nous avons découvert à l’occasion du 14 juillet que nous étions dirigés, non pas avec sagesse, une mollesse pouvant être qualifiée d’apparente et associée à cette vertu par les 15% d’irréductibles qui y croient encore, mais avec audace. Nul doute qu’aucun sondage ne serait parvenu à cette conclusion mais donc les apparences sont trompeuses et nous aurions donc pu vivre dans cette ignorance encore longtemps, enfin moins de deux ans quand même, sans ce stupéfiant coming-out (sacrifions nous-aussi à la mode des anglicismes) présidentiel.



Il faut dire aussi que la veille, du moins certains le prétendent, toujours les 15% mais qui ont cet avantage d’avoir pas mal de médias pour eux, il avait damé le pion à l’impitoyable walkyrie blonde, celle qu’il nomme la chancelière tout court, donc en omettant d’y adjoindre l’adjectif allemande, ce qui semble indiquer que le règne et le pouvoir de cette dernière dépassent très largement les frontières de sa république. Il est en cela rejoint par d’autres qui considèrent que ce pouvoir s’exerçant sur l’Europe entière, est maléfique. De fait ces histoires de couple franco-allemand, et donc les relations qu’entretiennent notre audacieux et la chancelière (sic !) ne manquent pas de rappeler les ambigüités de celles qui unissaient Siegfried et Brunehilde. L’amour y côtoie la trahison et tout cela finit assez mal pour le pauvre Siegfried qui meurt assassiné sur l’ordre de la walkyrie de son cœur. Mais n’y voyons pas prétexte à allégorie, l’audace de notre président devant le préserver de toute mauvaise surprise grâce à cette faculté d’avoir toujours au moins un coup d’avance.

Donc fort d’une victoire diplomatique auto-attribuée, notre bon maitre a pensé que le temps était venu de nous dire la vérité sur sa manière de gouverner et donc sur cette audace dont l’idée ne semble jamais s’être imposée à l’esprit de quiconque avant cette révélation. Je dois dire que pour ma part, j’ai eu des doutes, ces derniers étant amplifiés par le reste de cette déclaration post-défilé. En effet, parlant de l’accord avec la Grèce il a réfuté l’humiliation que pourrait ressentir le peuple grec, et notamment celle de déléguer son pouvoir législatif et même exécutif aux technocrates de la zone euro (je ne porte pas ici de jugement moral, je ne fais que constater). Il a également déclaré que la croissance était là. Du coup je me suis demandé si les réunions de nuit à Bruxelles ne l’avaient pas trop épuisé, si les médocs, appelons-ça ainsi, pour tenir le coup n’avaient pas altéré son esprit, ou encore, c’est sans doute l’hypothèse la plus probable, je n’ose pas émettre celle où il nous prend pour des cons, si cette propension à faire des petites blagues n’avait pas pris le dessus au cours de l’entretien.



Reste que la révélation de celui que jusqu’alors j’appelais avec mépris pépère m’a tout de même ébranlé. Et si c’était vrai ! Il faut dire que ses soutiens, et on l’a vu sur les blogs de l’obs, se sont empressé de diffuser cette surprenante nouvelle se laissant parfois aller à des raisonnements curieux pour lui donner le crédit dont elle manquait. Mais quand même ! Et si Siegfried après avoir terrassé le dragon, ne me demandez surtout pas lequel, avait aussi subjugué Brunehilde ! Hein ! Quand même !



Et puis voilà ! Badaboum ! Tout s’est soudainement effondré ! C’est en voyant accidentellement une vidéo que m’est apparue la différence entre une femme d’Etat et un bouffon.

Dans cette vidéo que je vous soumets aimablement, on voit une jeune fille de 14 ans dialoguer avec celle que pépère, j’y reviens donc, appelle la chancelière. Cette fillette est une palestinienne réfugiée avec sa famille en Allemagne depuis quelques années, venant du Liban, je crois. Et on voit donc une jeune fille qui parait remarquablement intégrée, parlant un allemand parfait, parlant posément, ne revendiquant rien mais décrivant son état d’esprit et les doutes sur son avenir en tant que réfugiée. Même moi, et donc vous comprendrez ce que ça veut dire, je lui donnerais sans rechigner, et si j’en avais le pouvoir, la nationalité française si elle vivait dans notre pays.

Mais voilà, Merkel, avant d’être une femme, avec des sentiments, gouverne un pays. Et la réponse qu’elle fait à la jeune fille est élogieuse quant à ça. Elle lui parle évidemment de situations regrettables, lui explique que tous les gens qui vivent des situations terribles ne peuvent venir se réfugier en Allemagne, que des réformes sont faites pour accélérer les procédures et ne pas laisser les gens dans l’attente ou dans un espoir vain. Et elle termine en déclarant que parmi les réfugiés présents en Allemagne tout le monde ne pourra pas rester. Et voilà donc la jeune fille qui à ces derniers mots fond en larmes. Merkel tente de la consoler mais surtout ne lui promet absolument rien.




Alors en voyant cette vidéo, je me suis souvenu de cette affaire devenue d’Etat qui agita la France à l’automne 2013. Chacun, je pense, se souvient de l’affaire Léonarda. Léonarda, c’est l’antithèse parfaite de cette jeune palestinienne. Insolente, parlant un français approximatif, coutumière de l’absentéisme scolaire… J’implore, je ne sais qui ou quoi je dois, pour que de tels individus ne puissent jamais devenir français. En vain, bien sûr.

Et donc je me souviens de la réaction de notre président, celui qui du moins en porte le titre. Je me souviens de cette pitoyable intervention à la télévision, l’affaire le méritait sûrement, et de cette proposition saugrenue faite à l’adolescente qui dans la foulée, via les télévisions françaises, envoya le premier personnage de l’Etat bouler avec le vocabulaire qu’on lui connait.







Et finalement j’en suis arrivé à la conclusion suivante : les Allemands ont bien de la chance d’être gouvernés par Merkel, tandis que nous…

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